Le samedi 19 décembre s’est tenue au Musée national de Bamako, la cérémonie officielle de lancement du livre Mali Foli en présence de Mme Kadidiatou Konaré, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Un ouvrage qui traite des musiques de toutes les ethnies du Mali, les musiques anciennes comme contemporaines pour que toutes les couches se sentent concernées.
«“Mali foli vise à sauvegarder ce patrimoine et à le mettre à disposition des élèves et enseignants de musique d’une méthode didactique. A travers un livre de sauvegarde et de transmission de la musique malienne; cent clés USB contenant les musiques audio et vidéos qui accompagnent les méthodes ; une centaine de compositions musicales du terroir malien préservées ; une plateforme applicative créée et mise en ligne ; vingt artistes et enseignants de musique formés“, a dit Daouda Dao, enseignant au Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasseké Kouyaté, guitariste et théoricien.
Mali foli, tout est dans le nom et slogan, c’est un projet auquel j’ai pensé en 2007, quand j’étais aux USA lors d’une rencontre sur la composition et la performance. J’ai vu qu’il y’avait une lacune dans l’enseignement de la musique au Mali et même la visibilité. La musique malienne est connu dans le monde à travers les vedettes, des anciens noms mais le problème est qu’il y’a pas de document avec on peut apprendre la théorie musicale, les genres musico-maliens. On était 5 pays dont 3 jeunes de chacun des pays, quand les amis d’autres nationalités qui s’intéressent à la musique malienne me demandaient des rythmes maliens, j’ai été sur internet, me suis rendu compte qu’il n’y a d’articles sur internet pour décrire ou parler amplement sur la musique malienne. C’est depuis ce moment que j’ai décidé de trouver une solution à ce problème. La première tentative est un petit livret sur la musique malienne, qui parle des griots, des petites explications des instruments de musique et le solfège. Si on parvenait à enseigner, à avoir une documentation sur nos musiques, cela nous permettrait d’enseigner facilement et aux élèves d’apprendre facilement, également créer un lien un lien entre le solfège et nos musiques, a-t-t-il expliqué.
Financé sur un projet à effet rapide de la Minusma “BKO 19-008” avec le parrainage de l’Unesco au Mali, le soutien et l’accompagnement du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme et du Musée national du Mali et la Direction nationale du Patrimoine cultuel (DNPC) sur la sauvegarde du patrimoine immatériel musical du Mali, le projet Mali foli est la méthode d’apprentissage de la musique malienne de toutes les ethnies du Mali. Il s’agit d’un ouvrage qui contient les contenus des différentes chansons, la transcription musicale de la mélodie et des accompagnements sur les instruments de musique traditionnels.
Le Mali peut s’enorgueillir de la richesse et de la diversité de sa culture. Il a donné de grands noms au monde de l’art musical comme Banzoumana Sissoko, Tara Bouaré, Ali Farka Touré, Salif Kéita, pour ne citer que ceux-là. De nos jours, a-t-il poursuivi, la plupart des musiques traditionnelles ne sont jouées que par quelques musiciens. Beaucoup ont abandonné leur savoir et savoir-faire à cause des influences extérieures. Des musiques, des instruments voire des genres musicaux et leurs derniers détenteurs sont en train de disparaître. Amadou Hampâté Ba disait qu’en Afrique “un vieillard qui meurt, est comme une bibliothèque qui brûle”. La riche tradition musicale qui a toujours soutenu la fierté du Mali se meurt.
Ce projet de promotion de la culture malienne est le fruit d’une collaboration entre le Musée national du Mali et Yatingon École de Musique (Yem).
Pour constituer une mini bibliothèque, 101 musiques du Mali ont été sauvegardées, en plus de cela, les techniques et méthodes d’apprentissage pour 10 instruments de musique ont été élaborées et le tout accessible sur l’application mobile “Mali foli” disponible sur Apple store et sur Play store.
Aminata Agaly Yattara