Madou Sidiki Diabaté donne son avis sur la notion entre griot et artistes.
“Je m’appelle Madou Sidiki Diabaté, je suis un joueur de Kora et un griot. Je ne me considère pas comme un artiste. Dans la famille nous sommes joueurs de kora de père en fils. La différence entre un griot et un artiste, c’est qu’on nait griot, mais on ne nait pas artiste, on le devient”, disait Madou Sidiki Diabaté à son public lors d’une tournée en Inde.
Le griot chante de façon circonstancielle ou à l’occasion de certains grands événements. “Les griots sont les détenteurs de notre tradition. Ils sont chargés de préserver notre patrimoine musical et vivent des louanges. L’artiste qui n’est pas un griot n’a pas cette chance”, définit Mamoutou Kéita, professionnel de la musique. Le griot est là pour faire les louanges de son Diatigui, d’un noble lors d’un évènement culturel, social, économique.
Au Mali, la notion d’artiste est apparu avec presque les orchestres (Les Ambassadeurs du Motel, le Raid-band du Buffet Hôtel de la gare, le Badema National, Koulé Star, le Kéné Stat, le Super Biton, le Kanaga, le Félou Star, le Bronconi de Niono) qui ont modernisé la musique traditionnelle malienne. Ils ont favorisé l’éclosion des talents qui n’étaient pas des griots comme Salif Kéita, Idrissa Soumaoro, Sory Bamba, Koko Dembélé… A noter que les sociétaires des orchestres nationaux étaient payés par mois par l’Etat même. Un griot peut devenir artiste, cela se sent au niveau de l’arrangement, de l’orientation de sa musique et de la production. Actuellement tout le monde se dit artiste, car être griot est souvent péjoratif quelque part avec l’évolution de la société. Fondamentalement ça ne pose pas de problème entre griot et artiste vu que c’est un milieu ouvert.
Habib Kouyaté est le parfait illustration du griot-artiste. Il ne fait pas une musique griotique comme connue, mais plutôt artistique. Il est dans la création artistique avec son groupe “Bamada” et son style “Doson-dansa”, une musique et une danse du terroir khasonké (Kayes).
Sinon un artiste peut aussi devenir un griot de façon circonstancielle, mais pas fréquente. “Au cours des mariages et des baptêmes, de plus en plus d’artistes se mettent à chanter les louanges des gens. C’est pour de l’argent mais entre eux ça pose aucun problème”, souligne M. Mamoutou Kéita, professionnel de la musique au Mali.
Mais, il y nouvelle catégorie aujourd’hui : les chanteurs de zikr (cantiques religieux). Selon Mamoutou Kéita, “ils sont plus griots aujourd’hui que les griots et plus artistes que les artistes eux-mêmes. Chacun a sa manière pour avoir à manger”.
Dans le temps beaucoup de nos guitaristes étaient des griots avant les grands orchestres. Iles étaient les virtuoses du ngoni, de la kora, du tama, du balafon. Des instruments de plus en plus délaissés par la nouvelle génération au profit d’autres sonorités faciles à réaliser grâce aux nouvelles technologies.
Reine Edith Magnificat Dembélé
Que meurt le griotisme afin que vive la Republique egalitaire et de droit our tous les citoyens Maliens.
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