En colère, les artistes ont battu, jeudi dernier, le pavé pour fustiger l’abrogation du décret présidentiel par la Cour suprême.
Signé, par le président de la République et par huit autres ministres, ce décret devrait permettre, aux artistes maliens, de vivre de leurs œuvres. Dignement.
Ainsi, sur chaque puce vendue, Malitel et Orange devraient verser, dans l’escarcelle des artistes, l’équivalent de 350 FCFA. Selon ce décret, ceci permettra aux deux opérateurs de la téléphonie mobile de compenser l’utilisation des œuvres musicales des artistes par le biais des téléphones portables. Le même décret a été mis en œuvre au Niger, en Côte-d’Ivoire et en Guinée-Conakry. Au Mali, ce décret devra rapporter, chaque année aux artistes, environ 2 milliards CFA. De quoi permettre, aux « arts-tristes » de mettre du beurre dans leurs épinards.
Seulement voilà : refusant de débourser une telle somme, les deux opérateurs de la téléphonie mobile font appel à leur partenaire pour attaquer le décret présidentiel devant la Cour suprême. Actionnaire de Team call center ou Centre d’appel à hauteur de 80%, Mamadou Sidibé, président du patronat et partenaire commercial de Malitel et d’Orange-Mali, est mis à contribution pour faire abroger ce décret. Ce qu’il réussit. Comme par magie.
D’où la colère des artistes, qui n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Dans les jours à venir, ils envisagent d’autres mesures. Notamment, des sit-in, des marches et autres conférences pour rallier l’opinion publique à leur cause.
Aussi, ils menacent d’interdire l’utilisation de leurs œuvres par les téléphones portables. Ce qui risque de faire mal. Très mal.
Oumar Babi