Les « Tassouma Woyo » : ‘’Nous sommes heureux … de contribuer à l’essor du Mali’’

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Les ‘’Tassouma Woyo’’ sont de jeunes artistes bien connus chez nous. Sont-ils Maliens ? Ivoiriens ? Nous avons voulu en avoir le cœur net.

Qui sont les ‘’Tassouma Woyo’’ ?

Nous sommes un groupe de jeunes artistes, quatre au total : Abdoulaye Fofana, Idrissa Sidibé, Lassana Sinayoko et Youssouf Koné. Nous sommes originaires respectivement de Ségou, de Wassoulou, de Niamina et de Bougouni. Nous sommes tous nés en Côte d’Ivoire et sommes rentrés au Mali, le premier en 92 et le dernier en 95.

Le groupe s’est constitué comment ?

Notre groupe s’est constitué en 2000. Nous étions dans une association dénommée ‘’Association des élèves et étudiants maliens nés en Côte d’Ivoire’’ dont l’objectif était de réunir tous les étudiants maliens nés en Côte d’ivoire et même des étudiants ivoiriens dans un même groupe. C’était un cadre idéal pour nous retrouver de temps en temps afin d’échanger. Au sein de l’association, nous avons constitué le groupe d’animation. C’est dire que nous avions un peu la vocation de faire de la musique.

Avez-vous aujourd’hui des albums à votre actif ?

Nous avons deux albums à notre actif et nous sommes sur le troisième qui est en phase promotionnelle.

Aujourd’hui, vous sentez-vous Maliens ou Ivoiriens ?

De tout temps, on s’est senti Maliens.

Est-ce à dire que vous rejetez la Côte d’Ivoire qui vous a vu naître ?

Non, nous ne pouvons pas rejeter la Côte d’Ivoire pour y être nés et avoir passé une grande partie de notre enfance. On ne peut pas oublier la Côte d’Ivoire mais n’empêche qu’on se sent plus Maliens.

Certains Ivoiriens, qui n’ont jamais mis pied au Mali, pensent que les Maliens vivent dans l’extrême pauvreté. Qu’est-ce que vous en pensez ?

(La réponse est donnée par Arouna Koné, manager du groupe)

Quand, enfant, je partais à l’école en Côte d’Ivoire, je me rappelle qu’on nous disait de remplir des fiches d’identification. J’avais écrit naturellement ‘’nationalité malienne’’. Depuis ce jour, mon voisin n’a cessé de se moquer de moi. Il m’appelait ‘’petit Malien’’ et me disait aussi qu’il n’ y a rien chez nous, que c’est le désert.

Votre mot pour terminer ?

Nous sommes heureux d’être chez nous et de contribuer à l’essor du Mali.

Binta Gadiaga
Moeurs du 13 Avril 2007

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