«Sans avoir mis les pieds au Mali depuis ma naissance, avec ce que je viens de voir ce soir, je suis davantage fier d’être malien. Le spectacle était formidable et à voir ces artistes faire vibrer la salle mythique du Zénith, j’ai compris qu’ils ont été abreuvés à une bonne source et j’ai pris la décision cette année de passer mes vacances au Mali ». C’est en ces termes que s’est exprimé Mohamed Simaga, jeune malien de la deuxième génération, à la fin du concert animé le 21 octobre 2010, par une dizaine d’artistes maliens au Zénith dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali.
Le 21 octobre 2010 fut simplement une soirée mémorable. Les artistes venus du Mali avaient compris les enjeux de ce concert. Et dans un professionnalisme irréprochable, ils ont convaincu partenaires et adversaires par leur prestation. Le public venu pour voir ces pionniers de la musique malienne sur scène au Zénith n’a pas regretté d’avoir fait le déplacement.
Malgré les grèves qui perturbent la vie quotidienne, actuellement en France, les Maliens de Paris ont répondu à l’invitation de l’Association Kolomba, pour faire de la date du 21 octobre 2010, une date historique pour la promotion de la culture malienne en occident. Dans une France perturbée par les grèves, où il y a un train ou un métro sur trois et des files interminables dans les stations d’essence, ce fut un exploit pour les Maliens de remplir à moitié la grande salle du Zénith.
« Oh, j’ai cru que c’était une salle de spectacle, mais je me rends compte que c’est un stade de football, donc difficile à remplir», s’est exclamé un de nos confrères journalistes venu du Mali pour couvrir l’évènement dès qu’il a pris place dans son siège dans la salle. Sur une capacité de 6000 places, environ 3000 ont été occupées par des Maliens déterminés à célébrer avec beaucoup d’ardeur le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Mali en compagnie d’un certain nombre d’artistes triés sur le volet.
Pour témoigner de l’amitié franco-malienne, en cette date de communion nationale, l’avant première du concert a été assurée par le groupe « Kela », composé de percussionnistes français amoureux de la culture malienne. Ensuite, ce fut le chœur des griottes du Mali à Paris. Une série rapide de discours allait annoncer le démarrage de la fête.
Askia Mohamed Touré, vice consul du Mali à Paris, dans une verve exceptionnelle, a au nom du consul présent et de l’ambassadeur absent, pour raison de réunion des chefs d’Etats de la francophonie en Suisse, remercié Fantani Touré. « Elle a cherché à nous amener à Bercy, mais elle nous a placé ce soir au Zénith et cela est un bon signe pour les artistes maliens en Europe », a-t-il indiqué. De son côté Gaharo Doukouré, Président du Conseil de base des maliens de France, a indiqué que l’histoire retiendra que le 21 octobre 2010 le Mali a pris d’assaut le Zénith, haut lieu de la musique mondiale, pour célébrer le cinquantenaire de son anniversaire.
Assane Koné
Envoyé Spécial à Paris