La Nuit du bazin, qui s’est déroulée le vendredi 27 octobre au Palais de la Culture, a été plutôt une nuit de gaspillage d’argent pour les grandes dames de Bamako, surtout en cette période de «conjoncture». Des billets de banque, en coupures de 10 000, 5 000, 2 000 ou encore de 1 000 FCFA ont été distribués comme des petits pains aux différents artistes qui ont animé la soirée.
Organisée par la radio Benkan, en collaboration avec son club "Djokolodjo", la Nuit du bazin en est à sa septième édition. C’est une initiative de notre confrère le dynamique Bamoussa Sissoko, animateur de l’émission "Sumu" sur cette station FM. Comme à l’accoutumée, les mélomanes de la capitale, dont la plupart sont des femmes, toutes catégories confondues, s’étaient donné rendez-vous le vendredi 27 octobre dernier, histoire de célébrer la septième édition de la Nuit du bazin.
C’est le seul événement culturel organisé le premier vendredi après la fête du Ramadan. C’est aussi le grand rendez-vous que nombre de ces dames ne voulent pas rater. Elles étaient donc venues très nombreuses pour emplir la grande salle de 3 500 places du Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba. Cette salle a d’ailleurs refusé du monde dès 20 heures, et certains spectateurs ont même pris leur dîner sur place. A 21 heures, la queue s’étalait jusqu’à la grande porte du Palais.
Mieux, le prix du ticket d’entrée était à la portée des bourses maliennes, car il ne se montait qu’à.2 000 FCFA. Mais, comme souvent, ce sont les revendeurs qui ont fait une bonne affaire, en revendant le ticket à 2 500 FCFA, soit une augmentation de 500 FCFA. Il y a eu des gens qui n’ont pas de billet et qui ont été obligés de rentrer chez eux. Ceux qui ont eu la chance de rentrer sont restés debout jusqu’à la fin du concert puisqu’il n’y avait plus de places assises. La salle était noire de monde.
C’est aux environs de 22 heures que les deux animateurs, à savoir Madou Maïga de la radio Benkan et Dramane Djibo de Guintan sont monté sur scène pour planter le décor. Les animateurs et les techniciens de Benkan ont été présentés au public, avec, à leur tête, le Directeur Alou Djim. Qui a saisi l’opportunité pour remercier et féliciter tous les partenaires qui n’ont ménagé aucun effort pour que cette soirée soit un succès.
Pour agrémenter cette cérémonie, une brochette d’artistes était fidèle au rendez-vous. A commencer par la doyenne Tata Bambo Kouyaté, Mah Kouyaté N°1, Diallou Damba, Djessira Koné, Nènè Soumano, Fati Kouyaté, Nènè Saraman. C’est Djessira Koné qui a eu l’insigne honneur d’ouvrir le bal. Elle a été accueillie par le public dans tonnerre d’applaudissements, d’autant que certains ont vraiment apprécié sa tenue, à savoir son bazin de couleur bleu clair. Les artistes se succèdèrent tour à tour sur scène jusqu’à 1h 30 du matin.
L’occasion était bonne pour les «grandes» dames de distribuer de l’argent à leur artiste préférée à chaque fois qu’elle chantait leurs louanges. C’est ainsi que les billets de banque de 10 000, 5 000, 2 000 et 1 000 FCFA ont plu sur scène jusqu’à la fin du concert. Si certaines femmes distribuaient de l’argent, d’autres préféraient offrir des bijoux en or ou des tissus de bazin brodés. C’était vraiment une soirée pour gaspiller, surtout en cette période de «conjoncture». "Je cherche de l’argent uniquement pour cette Nuit du bazin. Javais sur moi près de 2 millions de FCFA. Mais, je suis retournée chez moi avec 100 000 FCFA. J’ai tout distribué à mes artistes, à savoir Fati Kouyaté et Nènè Samaran. Ces deux artistes sont mes idoles. C’est à cause d’elles que je suis venue au concert" nous a confié une femme qui a voulu garder l’anonymat. Des teinturiers bien connus de la place comme Tahirou Diallo ont fait également parler d’eux. Ils ont eux aussi distribué beaucoup d’argent.
Alou B HAIDARA
L’absence de Naïny Diabaté était due au décès de sa belle-sœur
Annoncée comme l’une des invitées remarquables de cette Nuit du bazin, Naïny Diabaté n’a pu faire le déplacement alors qu’elle avait été retenue pour faire une prestation. Malheureusement, le public a attendu en vain et avec impatience la prestation de l’enfant de Bozola. "Je suis venue uniquement pour voir Naïny, sinon j’allais rester à la maison" dira une fan de l’artiste qui est restée jusqu’à la fin du concert sans voir Naïny.
Après le concert, nous avons rendu visite à l’épouse de Cheick Diabaté pour nous enquérir des raisons de son absence. Cette dernière nous a informé qu’elle était tout simplement due au décès de sa belle-sœur Djénéba, la sœur de son mari Cheick Diabaté.
"Effectivement, chaque année, je suis invitée pour le concert de la Nuit du bazin. Malheureusement, j’étais absente pour la présente édition. Cela était dû à un problème social. La grande sœur de mon mari était gravement malade. Et c’est moi qui m’occupais d’elle. Elle est décédée dans la nuit du vendredi (jour de la soirée) au samedi à l’hôpital du Point-G. C’est pour cette raison que je n’ai pas pu faire le déplacement. Je présente toutes mes excuses à mes fans et aux organisateurs" a déclaré Naïny.
En tout cas, pour cette raison, Cheick Diabaté, après avoir accompagné Mah Kouyaté N°1, s’est vite rendu à l’hôpital où le décès a eu lieu en sa présence. L’enterrement a eu lieu le dimanche 29 octobre dernier. Toutes nos condéléances à la famille de la disparue.
A.B. HAIDARA
Deux grands producteurs de la place dans le collimateur de Ramata Diakité
Mamadou Samassa et Gagny Camara, deux producteurs très connus au Mali, sont dans le collimateur de l’artiste chanteuse, Ramata Diakité. Elle les accuse d’avoir exploité frauduleusement son œuvre dans certains pays. Raison pour laquelle, elle a porté plainte contre eux devant le Procureur du Tribunal de la Commune V.
C’est ainsi que Mamadou Samassa et Gagni Camara ont été entendus par le bureau central d’Interpol.
D’après nos informations, Mamadou Samassa dont la boutique se trouve au marché du Dabadani a été libéré. Quant à Gagni Camara, il est entre les mains de la justice.
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