Le jeune Mabô Alou Kida : Une voix de stentor, vibrante et inimitable qui envoûte ses jatigiw

0

Beau, élégant, séduisant avec sa voix sublime, Alou Kida relate  l’histoire et rappelle à la conscience de ses jatigiw la vertu, le travail, la tolérance, bref la morale sociale. Sans oublier les bravoures de leurs ancêtres.  Alou Kida fait entrer son style  dans le troisième millénaire. Magistralement épaulé par ses jatigiw dans les quatre coins du monde, le jeune Mabô est en train de se faire un chemin dans le milieu des Niamakalas. Portrait d’un génie de la parole.

Né à Bamako, fils de Ousmane et de Daya Kamana, voici une trentaine d’années, Alou Kida a peu fréquenté l’école. Enfant, tandis que ses amis étaient sur les bancs, lui courait les rues cherchant une partie de foot. Un sport que les exploits continentaux répétés, à cette époque, des deux clubs phares de la capitale Bamako, le Djoliba et le Stade Malien, avaient établi comme la voie d’avenir dont rêvait la grande majorité des gamins maliens. Pour Alou, le songe ne dure pas longtemps.

 

Pendant les vacances, Alou Kida séjournait au village pour apprendre l’histoire de ses ancêtres peulhs auprès de son grand-père Mamadou Kida à Néma. Comme dit Amadou Hampathé Ba : "En Afrique lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle". Auprès de ce dernier, Alou Kida a acquis toutes les connaissances dont il avait besoin afin de faire les éloges des jatigiw. 

 

Pendant des années, Alou Kida suit son grand-père avant de s’installer à Bamako. "Mamadou m’a tout appris. Tout ce qu’un griot doit connaître selon la tradition, je l’ai assimilé. D’abord la parole. Ensuite l’histoire du peuple peulh” dixit Alou Kida. Mais, à dire vrai, Alou avait peu de temps pour faire dans la tradition. Après son initiation, il jouait le rôle d’intermédiaire entre ses amis lors des rencontres. Petit à petit, il devenait incontournable dans le milieu de ses jatigiw peulhs. Alou Kida était régulièrement sollicité. Ses influences s’élargissent mais toujours dans la discrétion. Agile et efficace, ses propos donnent, tantôt l’illusion d’un Balla Fasséké, tantôt d’un vrai conteur. "Le maître de la parole", comme on le surnomme désormais au Mali a su, en quelques années, imprimer sa marque et imposer sa singularité à un public malien friand de nouveautés.

 

Sa première apparition publique fut dans l’émission ”Sumu Coura” d’Africable où il a évolué aux côtés d’un autre maître de la parole, Abdoulaye Diabaté. Au dernier concert qu’Abdoulaye Diabaté, qui a eu lieu le week-end dernier à l’Institut Français, Alou Kida était également présent aux côtés de l’artiste pendant tout le spectacle. Selon Kida : "Tonton Abdoulaye Diabaté et moi, on s’est connu à travers un jatigi Baïla Bassoum il y a trois ans. Dès lors on a commencé à collaborer jusqu’aujourd’hui. Avec mon tonton Abdoulaye Diabaté tout ce passe à merveille. Il veut tout faire pour rehausser mon image".                    

 

 

   Bandiougou DIABATE


Commentaires via Facebook :