L’artiste chanteur auteur-compositeur, Zouzou à propos de la libération des rebelles ” Nous avons dit non à ces rebelles et sommes restés fidèles au Mali. Aujourd’hui, ce sont eux qui vont nous représenter à l’hémicycle… “

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zouzouZouzou est un chanteur, auteur-compositeur malien qui donne un souffle nouveau au Takamba.  Il est né à Gao. Après son cycle fondamental, il regagne Bamako pour poursuivre ses études au bout desquelles il obtient avec brio un brevet de technicien en douane-transit. Mais, piqué depuis le bas âge par la fièvre de la musique, il s’inscrit au conservatoire Balla Fasseké de Bamako où il sort avec un diplôme en multimédia. Il a connu le succès avec son titre ”  Anna “, qu’il a dédié aux femmes. Il nous parle de l’actualité artistique et fait part de son indignation quant à la libération des rebelles.

 

 

L’indépendant Weekend: Comment se porte votre musique? Et qu’est-ce qui fait l’actualité musicale ?

Comme dans tous les secteurs (social, politique, économique et culturel), je dirai que la musique d’une manière générale à été endeuillée pendant l’occupation du nord par les terroristes. Quant à l’actualité musicale de Zouzou, après la période de crise, les choses redémarrent tout doucement.  Après l’album ” Anna “, j’ai fait un single qui a été bien accueilli par les mélomanes et dont je continue la promotion. En plus, j’anime souvent des concerts dans les maquis pour le bonheur des noctambules, également dans des cérémonies de déjeuners, dîners mariages, etc. Je suis également inscrit à l’école de Boncana Maiga, Maestro sound où je continue ma formation et travaille en même temps sur mon nouvel album dont la sortie est prévue dans les mois à venir. Je rentre de Conakry où j’ai été invité à la dédicace et à la sortie officielle de l’album ” Wodigne M’ma “ de la Guinée Ponpontiani Kamaldine.

 

Parlons maintenant de l’actualité du pays, notamment de la pacification du nord du pays où vous êtes originaire. Vous avez remarqué que Kidal reste un véritable casse-tête chinois pour le gouvernement malien. Avez-vous une proposition pour ramener la paix dans cette région?

Je suis aussi indigné que vous, car après la reconquête des régions de Mopti, Tombouctou et Gao,  je pensais que la France allait poursuivre dans la même logique pour libérer Kidal de ces terroristes. Nous ne comprenons pas pourquoi elle continue de s’entêter à vouloir protéger des criminels terroristes. Que la France et nos dirigeants nous donnent une réponse sur la situation de Kidal.

 

– Une proposition non! Juste un message au président de la République,

M. Le Président, les Maliens ont fondé leur espoir en vous, pour votre détermination, votre sens du  patriotisme. Nous voulons juste qu’il y ait une différence entre vous et les autres dans la gestion du Nord.  Vous avez libéré les rebelles qui ont violé nos femmes et nos sœurs, égorgé nos parents et nos frères. Ils ont déclaré la guerre à notre pays. Avez-vous pensé à nos proches qui ont subi et vécu ce massacre ? Le Capitaine Sanogo est en prison parce qu’il est inculpé dans le meurtre des bérets rouges. Ce que j’ai compris dans cette histoire, c’est que les Cissé, Maiga… qui ont été égorgés comme des moutons ne sont pas des Maliens et c’est facile de les sacrifier, en libérant leurs bourreaux.  Par contre, Sanogo qui a tué les Diarra, Kéita etc… est condamné, car il a tué les vrais Maliens.

M. le Président, nous avons dit non à ces rebelles et sommes restés fidèles à notre cher Maliba. Aujourd’hui, ce sont ces rebelles qui vont nous représenter à l’Assemblée nationale. Je suis meurtri dans ma chair.

 

 

Que pensez-vous de l’arrestation de Sanogo et des juges?

Je reconnais que le Capitaine Sanogo a piétiné la Constitution (coup d’Etat, exactions…). Mais si ceux que nous avons considérés comme des citoyens maliens à un certain moment n’avaient pas pris des armes pour tuer, déchiqueter, violer et voler, peut être que l’opportunité ne se serait jamais présentée au Capitaine Sanogo et sa bande de réussir si facilement un coup d’Etat. Si aujourd’hui, le mandat d’arrêt de ceux-là qui ont déclenché le mal de ce pays a été levé, pourquoi continuer à enfermer Sanogo ?

 

 

– Quant à l’arrestation des juges, c’est connu de tous que le Mali est l’un des pays les plus corrompus de la sous-région et l’impunité est devenue monnaie courante. Alors, si le Président IBK a décidé de s’attaquer à ce fléau, nous ne pouvons que le soutenir et l’encourager dans ses démarches.

 

Un mot de la fin ?

Juste un message à l’endroit de tous les Maliens, je les appelle à éviter de faire de l’amalgame entre rebelles et touaregs. Il ne faut pas mettre tous les Touaregs et les Arabes dans une même balance. Je profite de l’occasion pour saluer la bravoure du Général El Hadj Gamou, pour son patriotisme, qui pendant tout le temps qu’a duré l’occupation du nord par les terroristes, a bataillé dur pour notre libération. Sans oublier tous ses hommes de main. L’intégrité et la laïcité du Mali, à mon avis sont plus importantes qu’une Constitution ou une démocratie qui a été montée de toutes pièces et imposée pour mieux cerner nos faits et gestes.

Pour finir, je remercie les médias publics et privés pour leur détermination à révéler l’information au quotidien. Je remercie également tous les artistes qui se sont impliqués, en clamant haut et fort la paix. Il est aussi de notre devoir de sensibiliser, mobiliser, prêcher en cette période de crise.

 

Clarisse NJIKAM

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