La grande interview de master Soumy : «Le prochain album sort le 21 novembre 2011»

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De son vrai nom Ismaïla Doucouré, il est celui qui se fait appeler du sobriquet célèbre de «Master Soumy». Pour certain, il est un chroniqueur des faits de la société malienne. D’aucun disent de lui qu’il est un parolier. Et chacun y va de ses commentaires. Ce qui est sûr, est qu’il est le rappeur le plus régulier du Mali, avec deux albums sur le marché discographique et un troisième, bientôt dans les bacs. Nous avons voulu partager avec vous les petits secrets,  la vision et l’ambition et les cinglants coups de Gueule d’un  artiste hors du commun. Découvrons à travers ces lignes et ces confessions, l’artiste le plus chahuteur de Ba Maliba.

Avec lui nous avons fouillé son album en cours de production de fond en comble, nous avons tiré une conclusion : courir après la musique du futur peut être une activité saine et moins vaine qu’on ne l’imagine pour preuve lisez cet interview.

 

L’Express de Bamako (EDB) : Master Soumy, bonjour ! Comment êtes-vous arrivé dans la musique et plus particulièrement dans le monde du rap malien ?

Master Soumy (MS) : Je ne sais pas quant est-ce exactement. Depuis le bas âge, j’étais un mordu de la musique. Avec mes amis nous avions crée un groupe «MEGA BEST» et nous ambitionnions de faire une carrière artistique à l’époque. Mais très vite le groupe s’est disloqué. Ma deuxième expérience fut le premier concours de rap inter scolaire, auquel j’ai concouru avec mes camarades du Lycée Ibrahima Ly ; et nous avions terminé troisième avec à la clé, un cachet de 25.000 FCFA. On était cinq ; donc chacun a eu à empocher 5000FCFA. Et ce sont ces 5000F qui ont été pour moi le déclic. Dès lors je me suis donné à fond pour en arriver là où je suis.

 

EDB : Quand est-ce que vous avez sorti votre premier album ?

MS : Le 20 mars 2007. L’album s’appelle «TOUNKANRAKE». Un album  qui m’a permis  de rentrer dans la grande famille du showbiz malien. Vous savez mon tout premier voyage en avion et à l’extérieur du Mali, je l’ai effectué grâce à cet album.

Pour la petite histoire, lorsque j’ai eu mon CEP (Ndlr : certificat d’études primaires, premier diplôme scolaire qui n’a plus cours au Mali), mon père m’a offert un Walkman et  une cassette de KOFFI Olomidé (Ndlr : Mapao). Dès lors le «Tiatio» est mon artiste préféré. Imaginez que grâce à cet album, j’ai partagé la scène  avec lui, et c’était lors du festival NESCAFE REVOLUTION qui s’est déroulé à Dakar. Sans oublier que j’ai été récompensé lors des Tamani d’or comme meilleur parolier.

 

EDB : Et le deuxième album quand est-ce qu’il est apparu sur le marché et comment s’appelle t’il ?

MS : Au mois d’août 2009, et je l’ai nommé «SOSSORIBOUGOU». «No comment» comme disent les Anglophones. Un trophée de Tamani d’Or, meilleur rappeur du Mali, des featurings avec beaucoup de grands noms de la musique du Mali, et participation à beaucoup de festivals

 

EDB : Pour quand peut- on s’attendre à la sortie de votre troisième album sur le marché et quels sont les sujets abordés par vous cette fois ci ?

MS : Le prochain album sort le 21 novembre 2011, et il s’appelle «SARAKHA» ou le sacrifice. Je pense qu’en 50 ans d’existence et de souveraineté, la génération actuelle doit se sacrifier pour la future génération, chose qui n’est pas entrain de se faire. Imaginez un pays comme le Mali qui met 3 milliards dans les festivités du cinquantenaire, alors que nos hôpitaux manquent cruellement de scanneur pour les malades ; ou encore le sable versé dans notre très cher Badjoliba ;  pourtant on nous a dit qu’à la fin du monde, l’eau va être la denrée la plus chère du monde. Et qu’est ce qu’on nous fait voir ?

On sablonne le nôtre pour construire un monument qui n’est jamais sorti de terre. C’est autour des choses comme ça que tourne mon nouvel album et c’est pourquoi cette fois je suis allé loin, avec des titres comme «indépendance» que j’ai chanté avec le groupe Yeleen du Burkina Faso ; ou encore un titre sur le foot malien avec Ramsès de Tata pound qui est «KOUMANIKELE» ou «ces petits mots» ; un autre avec le vieux Kassé Mady  sur le mariage d’aujourd’hui «FEFEFE» ; ou encore celui fait avec Astan Kida, notamment le morceau «Mademoiselle 40 ans». Cherchez à écouter ce morceau, vous allez aimer et surtout comprendre. Dans les bacs le 21 de ce mois.

 

EDB : Alors Master Soumy, dites nous quel est le petit secret que vous avez, pour impressionner la foule, le public, chaque fois que vous vous produisez, et toujours par rapport à des faits réels que nous vivons tous les jours, sans nous en rendre compte vraiment, et c’est vous qui trouvez moyen à chaque fois de nous ouvrir les yeux à travers vos chansons. Est-ce faux ?

MS : Un secret ? Non ! Je dirais que c’est tout simplement le fruit de jours et des mois, voire même, des années de travail colossal abattu pour aboutir à ces résultats. J’ai toujours eu à dire que le «RAP» n’est pas une musique pour les analphabètes. La preuve ! Du début de carrière à nos jours, tous ceux qui n’avaient pas un certain niveau  d’étude ont été obligés de disparaître. Et ça va continuer comme çà, pour revenir à moi. Je suis issu d’une famille d’intellectuels : de mon grand père jusqu’à moi. S’il y a un secret, c’est peut être ce grand père qui me  donne des conseils utiles et surtout, ce que je fais et vois dans cette vie.

 

EDB : Vous-vous considérez comme Rappeur ou Artiste musicien tout simple ?

MS : Artiste musicien, c’est mieux. Parce que Rappeur c’est très limité ; et actuellement il y a trop d’ambiguïté autour du mot. Moi je suis artiste musicien tout simplement !

 

EDB : Si je vous pose cette question, c’est parce que je vous ai vu jouer l’année dernière, accompagné par un orchestre au grand complet et c’était au festival sur le fleuve Niger à Ségou. Depuis quand avez-vous commencé à jouer avec un orchestre complet en live sur scène ?

MS : Moi ça fait quatre ans que je joue accompagné d’orchestre ; mais seulement, comme je viens de vous le dire, les promoteurs de spectacles chez nous ici au Mali, n’y mettent pas le prix qu’il faut pour le genre de musique que nous on a à leur proposer ou qu’on fait. Alors que c’est nous qui drainons le plus grand lot du public : la jeunesse. Faîtes un show sans la musique rap, vous allez vous retrouver avec zéro spectateur.

Pour revenir à mon orchestre, mes musiciens sont tous des  chefs de famille, et je ne peux pas me permettre de les faire déplacer pour des miettes à chaque sortie. Donc, dès qu’on ne met pas le prix qu’il faut sur la table, je préfère avoir à faire une prestation classique comme tous les autres, qui affectionnent de jouer en Play back.

 

EDB : la semaine dernière nous avons écrit un article sur le phénomène des téléphones portable à musique et autres accessoires de musique qui sont entrain  de déjouer tous les pronostics concernant les gains réels des artistes. Quelle est votre opinion là-dessus ?

MS : Aujourd’hui on ne peut rien contre ce phénomène. Ce sont les  côtés néfastes de la science. Moi ma politique a été de signer un contrat avec orange sur le service WELE tone. Si quelqu’un veut écouter ma musique il l’active ; sinon on ne peut rien contre ça, si je vous le dis ; sauf à dire aux nombreux fans, «si vous aimez vraiment ma musique achetez mon CD». En tout cas, même s’il y a pire que ça, l’artiste malien va chanter, parce qu’avant d’être un métier pour nous, c’est une passion, la musique.

 

EDB : Avez-vous des amis dans le milieu du rap en particulier et du Showbiz en général ?

MS : J’ai beaucoup d’amis dans le milieu du Rap, mais j’ai beaucoup d’affinités avec Ramsès, qui est un grand frère et un ami à la fois. Il y a aussi FOUKEN J, PENZI, Soumeila Kanouté. Ce sont tous mes vrais potes. Sinon, je m’entends bien avec tous les artistes en général…

 

EDB : Pour terminer, quel conseil adressez-vous aux jeunes artistes et un mot gentil pour vos fans, avez-vous pour mot de la fin ?

MS : Je veux surtout pouvoir dire aux jeunes artistes, et plus particulièrement  les nouveaux jeunes rappeurs, que la musique nourrit bien son homme ; mais il faut être très courageux et également très talentueux. On a eu des preuves. Beaucoup d’artistes sont aujourd’hui le soubassement financier de leurs familles nombreuses. Mais si tu fais la musique pour avoir une copine, tu peux en avoir quatre même ; seulement sache que ta carrière s’arrêtera à la porte des quatre filles. Donc fais bien attention à toi jeune homme. Conseil de grand frère !

Pour mes fans je leur dis que l’album, notre nouveau bébé, sort le 21 novembre. Qu’ils courent vite, très tôt le matin, à la direction de «Mali Disc», ex «Mali K7».

Attention ! L’album sort seulement en CD. Donc il n’y aura pas de  cassette audio. Si on vous en vend, sachez que c’est une cassette audio pirate, et soit disant que : «c’est la nouvelle cassette de Master SOUMY». C’est faux, ne l’achetez tout simplement pas, car elle n’est pas de moi. Je sors mon album en version CD officiel seulement. Et pour finir, j’aimerai remercier du fond du cœur votre  journal.

 

Bonne continuation à toi aussi frère et merci à toi également.

 

La rédaction

 

Interview réalisée par Issa Kaba SIDIBE

 

 

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