Koko Dembélé : Le précurseur du reggae malien

1
Le reggae man Koko Dembélé, sa prestation à la 1re édition du Festival de Sélingué a mobilisé plusieurs festivaliers
Le reggae man Koko Dembélé, sa prestation à la 1re édition du Festival de Sélingué a mobilisé plusieurs festivaliers

De 1961 à 1969, Koko Dembélé a fréquenté l’école primaire de Mopti avant celle de Bandiagara. Après son échec au DEF (diplôme d’études fondamentales, équivalent au BEPC), il a opté (en 1970) pour une carrière musicale. Et de 1976 à 1986, après dix années de travail et de recherches, Koko devient le guitariste solo du célèbre Kanaga de Mopti.

La star en herbe se distinguait à l’époque par des reprises réussies de Bob Marley, Jimmy Cliff, Burning Spear, etc. Sa voix attire les foules, ce qui lui permet de s’imposer rapidement.

En 1982, le Kanaga participe au festival de la Zone II à Dakar où 12 pays d’Afrique de l’Ouest s’étaient retrouvés. Fantastique début d’une aventure musicale qui va le conduire vers d’autres horizons. C’est ainsi qu’en 1983, son orchestre est invité au festival métisse d’Angoulême (France) où il fit de nombreuses rencontres avec d’autres groupes du monde. En 1993, Koko Dembélé compose et chante « Amagni », cette chanson dénonce le mensonge, le vol, la corruption et exhorte les hommes à être dignes et bons.

Entre-temps, il avait trouvé refuge à Abidjan, la capitale ivoirienne en vue d’entamer une carrière solo qui lui souriait. C’est dans cette ville qu’il va faire la connaissance de plusieurs grands noms de la musique notamment du génie Boncana Maïga « Maestro ». Le « Maestro » tombe sous le charme du savoir-faire en matière musicale de Koko.

Le rasta guitariste et percussionniste virtuose a ainsi le privilège de travailler avec le « Maestro ». Leur collaboration aboutit, en 1993 à « Baguinée » avec le titre Amagni. Cet essai a eu un énorme succès commercial en dehors du continent. C’est le début de la notoriété internationale. En avril 1997, Koko est le 4e invité de marque, après Nelson Mandela, Michael Jackson ainsi que Paul Simon au 18e festival d’Olodum. Et cinq mois plus tard, soit en septembre 1997, Koko est à nouveau réclamé par les « Baianos » (habitants de l’Etat de Bahia).

Ce succès phénoménal lui vaut une relative percée internationale et il en profite pour mettre un second album (1998) sur le marché : « Tendoro ». Le succès est immédiat et ravageur parce qu’aucun mélomane, surtout adepte du rastafari, ne pouvaient rester indifférent aux titres poignants comme Rasta man, « Tendoro », « N’Sirana Malo », « Fugnèba ».

De retour de l’Europe, il entreprend une tournée sous-régionale sillonnant ainsi presque toutes les principales villes ivoiriennes et maliennes où les mélomanes se piétinent pour assister à ses concerts. Au Mali, il se maintient au sommet des hits parades pendant environ deux saisons.

Pour ce reggae man invétéré, La paix est un équilibre social qu’il faut sauvegarder. Les religieux le prêchent, les artistes le chantent mais il se demande souvent si les politiciens prêtent oreille à cela. Dans la vie d’une nation, il y a toujours des moments difficiles à traverser. Ça peut être au début, au milieu ou à la fin de son évolution. Son souhait est que le Mali retrouve son intégrité territoriale, son unité pour le bonheur de tous les maliens.

Bref, pour Koko, le reggae est une musique de paix et d’amour, c’est une musique qui provient du ghetto des gens vivant dans des situations précaires et qui sont souvent privés de leurs droits élémentaires.

Rokya Berthé

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. L’un des meilleur musicien malien, atypique, chercheur, courageux, talentueux ce vieux rasta incarne la paix et l’amour malgré la maladie qui lui ravage sans soutien.

Comments are closed.