Karim Dembélé alias Crimzy, artiste : « J’ai aimé la musique depuis mon enfance »

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Il est sans doute le jeune  artiste le plus humble de sa génération. Fils de Siaka et de Fanta Diané, née en Côte d’Ivoire mais originaire de Ségou Sorobougou. Karim Dembélé est  issu d’une grande famille ayant 4 frères et sœurs.

L’homme ne suit que son destin mais c’est le travail qui met le destin en évidence. Du rap à la musique manding, Karim est un jeune qui a beaucoup de talent artistique. Avec un accueil souriant, Karim Dembélé alias Crimzy, teint noir, habillé en culote et t-shirt, assis dans son grand studio, avec ses dreadlocks, dans un quartier huppé de la capitale malienne, Baco-Djicoroni ACI.   Karim Dembélé est âgé de 28 ans, pas marié. Comme tout jeune de son âge, Karim veut se faire une carrière musicale et une place dans la société c’est-à-dire en travaillant. Sa passion pour la musique, ses sources d’inspiration, le message qu’il transmet dans ses chansons sont magnifiques.

«  Depuis mon enfance, j’ai beaucoup aimé la musique, j’avais des amis qui avaient un groupe GRS génération Rap Star en 2009 que j’ai intégré. Dans le groupe les autres ont arrêté de chanter, mais moi j’ai décidé de continuer », a-t-il dit. Avant de poursuivre qu’il a été à l’école, mais qu’il a  abandonné en classe de 12ème année, sans faire le baccalauréat. «  Je n’ai pas fait le baccalauréat. Je ne pouvais pas mixer les deux. Je me suis consacré entièrement à la musique », a-t-il expliqué.  « J’écoutais tous les chansons avant. Si je vois que tu dis des paroles censées dans tes chansons pour mieux m’inspirer. Finalement, nos grands frères qu’on doit écouter dans la musique n’ont pas de direction »,  a déploré le jeune artiste. Selon lui,  chanter pour avoir le succès sur-le-champ n’est pas son souci, mais chanter pour conscientiser est son objectif.  A ses dires, il écoute tous genres de musique. «  Maintenant j’ai arrêté un peu d’écouter le rap. Actuellement c’est le manding mon style », a-t-il précisé. Il a indiqué qu’il  a deux albums sur le marché, dont le premier est intitulé « Dakan », le  second « les larmes de ma mère ». Dans ses chansons, indique-t-il, il  parle beaucoup de sa mère, les maux de la société et d’autres actualités. Karim a été victime de nombreuses trahisons, voire de l’empoissonnement. «   J’ai fais de featuring avec beaucoup d’artistes comme Lil Iba, Tata Deni, Calby.  Là où le talent ne rayonne pas c’est difficile qu’un artiste ait du succès », a-t-il laissé entendre. De nos jours, la musique malienne, le talent n’est pas maitre. « C’est du buzz ou tu prends parti. Les artistes s’insultent et  font beaucoup de choses à cause du succès et de l’argent », a-t-il déploré. Selon lui, les artistes doivent être les premiers  qui chantent pour adoucir les cœurs. Les artistes, dit-il, qui vivent de leurs arts au Mali sont ceux qui ont des amis à l’extérieur. Donc, l’art n’est pas mis en valeur chez nous, raison pour laquelle les artistes font ce qu’ils font pour pouvoir subvenir à leurs besoins. On dit souvent que l’homme c’est sa culture, et la culture est le pilier d’un pays.  On ne peut pas connaitre tout dans la musique. Le buzz c’est normal, mais positivement ». Quand à lui, il n’y a pas de rivalité entre les artistes, c’est de la pure méchanceté. «  Pour aider son pays, il ne s’agit pas d’aller crier le nom du Président ou autre, mais de composer de belles chansons qui adoucissent et apaisent le cœur de la population. Avant de demander qu’il faut que le gouvernement mette quelque chose en place pour les artistes maliens afin qu’ils puissent vivre de leurs arts. « Tout cela pour éviter aussi les SOS sur un artiste. Car c’est à cause de l’argent que les artistes se mettent dans le buzz afin d’avoir du pain à manger », a mentionné le jeune Karim.  Son projet, souligne-t-il, est de faire sortir un album en 2023.  Après cela, il fera un concert au Palais de la culture.

Aoua Traoré

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