En arrivant samedi soir à Ennajma Ezzahra, on s’attendait à une belle soirée comme Mûsîqât a l’habitude de nous en offrir : du bon son, de la découverte et de la virtuosité. Et, même si la soirée d’ouverture était sous le signe de la musique africaine, mandingue plus précisément, on s’attendait à plus que de la musique simplement traditionnelle. Et c’est en effet ce qui se passa.
Dès que Babani Koné fit son entrée sur scène avec sa formation de musiciens, l’enchantement eut lieu. Elégante, elle l’était dans sa robe aux couleurs de l’Afrique et sa coiffe qui rehaussait son visage souriant. Mais au-delà de son apparence dans la pure tradition vestimentaire, Babani Koné a offert une soirée pleine d’innovation et de créativité, avec des morceaux jazzy et de la fusion bien dosée.
Même si le public tunisien n’a compris aucun mot de ses chansons, la chaleur de sa musique et son jeu de scène étaient plus qu’envoûtants. La salle était entraînée dans le sillage de ses rythmes, par la grâce de sa gestuelle.
La salle était totalement à ses pieds. Elle suivait sans ciller les faits et gestes de cette enchanteresse qui les appelait sur scène à danser et à partager un moment de joie et de fête. Dans le défoulement, des billets de banque tombaient de partout aux pieds de la diva qui savait très bien comment faire plaisir à son public.
La soirée a été clôturée avec une chanson sur l’indépendance du Mali et un hommage à un ancien guerrier, après avoir chanté les maux de l’Afrique en évoquant, dans ses chansons, des sujets tabous ou ignorés, tels que le sida, la polygamie, la pauvreté ou le chômage…
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