Ils étaient au festival sur le Niger 2015 sur la Scène HIP-HOP

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C’est la crème du hip-hop malien qui était à Ségou : Gaspi,  Iba One et  Sidiki Diabaté, Mobjack, Penzy, Keur Gui (Y’en a marre-Sénégal), Mylmo  et Master Soumi. Cette composante est une des innovations de cette édition. Cette scène est une grande première au Festival sur le Niger et est dédiée aux rappeurs du Mali. C’est une façon pour le Festival sur le Niger de faire un clin d’œil à ce mouvement et d’encourager les jeunes rappeurs mais aussi la culture hip pop au Mali. La scène hip-hop a été animée par de talentueux jeunes rappeurs du moment. Nous avons fait le portrait de certains d’entre eux.

MYLMO

...l’artiste Mylmo N-Sahel : '' Le rappeur doit porter la voix des sans voix,
Mylmo

Mylmo a commencé le rap comme tous les jeunes de son âge en 2000. Mais surtout attiré par le flot de Ramsès du groupe Tata pound, Mylmo commença à écrire pour lui-même d’abord et ensuite il débute sa carrière en 2007 par un featuring avec son frère Marechal Doudou, pour se faire connaître un peu. En 2009, il commence à ébaucher son projet d’album avec Maliba  Production qui aboutira le 15 février 2011. «WILIBALI» ou VERITE qui compte 15 morceaux dont l’un des titres phare est «BANDIOUGOU», mais aussi un featuring avec le rappeur français Canardo dans le titre «BKO» comme Bamako, et un remix  de «krav maga» du rappeur français La Fouine. Un album à succès qui figure dans tous les téléphones, ce qui fait de l’artiste l’un des plus écoutés.

Gaspi

Mamadou Gassama alias GASPI est un rappeur malien âgé de 26 ans. C’est au lycée Askia Mohamed qu’il va tout naturellement s’intéresser au hip-hop avec quelques camarades de classe. Mais le phénomène Gaspi verra le jour à son entrée à l’université en 2009, avec le succès retentissant de son premier single, «Pankaprouti». «La musique était un passe-temps, elle est devenue ma passion», affirme l’artiste lors d’une interview avant la sortie d’un nouveau titre : «Je suis dableni». Il est même devenu le seul rappeur à être régulièrement sur RFI dans l’émission Couleurs Tropicales. Dans son tout dernier titre «Tanganani», l’artiste exhorte la jeunesse à travailler : «il n’y a pas de sot métier», «Bara ma boh bara la».

Keur Gui-Sénégal

Ils s’appellent Kilifa et Thiath et sont membres du groupe Keurgui Crew. Lauréat de la semaine nationale de la jeunesse en 1999 et en 2000. Trois albums «Keene Bougoul» sortie en 2002, «Liye raam» en 2004 et nos «Connes-doléances» en octobre 2008, avec la participation de Morgun,  qui a été nominé le meilleur de l’année dans le festival hip-hop Awards organisé au Sénégal par le label Identité multiple. Pour leur retour tant attendu, les deux compères de Keur Gui ont mis les petits plats dans les grands : production léchée, enregistrement à Washington DC et une Encyclopédie en deux tomes riche de 26 titres. Opinion, plus métissé musicalement, emprunte aux instruments traditionnels (calebasse, kora, xalam…) et propose quelques titres au flow mélodieux, comme le single «Diogoufi», soutenu par des accords de piano et de cordes.

Iba One et Sidiki Diabaté

Originaire du Mali, le célèbre duo constitué du rappeur Iba One et du beat maker et joueur de kora Sidiki Diabaté propose un rap mandingue teinté d’électro, de R&B ou de soul. Le duo remplit sans effort les 20.000 places du stade Modibo Keïta de Bamako tandis que leurs clips passent en boucle sur les chaînes de télévision locales. Sidiki Diabaté est le fils du maestro de la Kora Toumani Diabaté, petit-fils de Sidiki Diabaté dont il est l’homonyme. De nos jours avec sa kora, il est de loin l’un des meilleurs beatmaker de sa génération. Et tous les jeunes rappeurs veulent qu’ils soient avec eux dans leur composition musicale, mais il préfère toujours rester avec son ami Iba One.

Mobjack

Yacouba Salia Diarra alias Mobjack est un musicien, rappeur et producteur de musique de Kati. Mobjack a connu une enfance ordinaire avec des situations plus ou moins difficiles qui ont forgé ses traits de caractère (La compassion, la combativité, l’esprit créatif). L’école lui procura le support intellectuel qui inspirera ses créativités. Tonton Mobjack est de retour, après une brimade qui l’avait conduit au bagne. L’artiste évoque actuellement une prise de conscience, une sorte de mea-culpa, une invitation à plus de retenue et d’humanisme.

MASTER SOUMI

C’est en 1996 alors qu’il est en classe de 7ème  année qu’Ismaël Doucouré fonde avec certains de ses amis le groupe MEGA BEST. Ce fut le début de la carrière de ce jeune qui va devenir MASTER SOUMY, un des leaders du mouvement hip-hop malien, un concept Galedou System des textes percutants et engagés défendant la cause des plus démunis. En attestent ses distinctions glanées après la sortie de son premier album en 2007 : «Tounkaranké», hip-hop Awards du meilleur parolier en 2008 ; Tamani d’Or du meilleur artiste en 2009. Sa marque de fabrique «Un mix de tempo rap, d’instruments traditionnels, et guitare acoustique». En 2009, il sort son 2ème album, «Soonsoribougo» (bidonville), qui sonne comme une confirmation pour cet artiste éclectique qui mélange la musique live aux programmations raps habituelles.

 

Théâtre Guimba : «A VOUS LA NUIT»

Habib Dembélé dit Guimba national est devenu un habitué du Festival sur le Niger. Chaque année, il débarque avec une pièce, dans le one man show. Cette année, il a présenté aux festivaliers sa pièce intitulée «A vous la nuit», une pièce dans laquelle il joue avec sa défunte épouse Fantani Touré (paix à son âme). Guimba n’est certes plus à présenter, mais ce maestro du théâtre malien est créateur de la Compagnie Gouakoulou avec Ousmane Sow et Michel Sangaré et de sa propre compagnie «Guimba National». Il est acteur de théâtre et de cinéma qui a participé à plusieurs spectacles qui ont été présentés à travers le monde entier. Sa pièce «A vous la nuit» est une sorte de fresque musico-poétique dans laquelle les mots prennent toute leur valeur et leur importance, accompagnée du son mythique de la kora. Cette pièce gravite autour du thème de l’amitié avec un grand A, celle dont les problèmes de la vie renforcent la solidité des liens et l’affirment. Une histoire d’amitié entre deux hommes qui ont toujours tout partagé, y compris un lourd et macabre secret. Un récit de griot d’après un conte dafing (ethnie du sud du Mali), où la poésie du bamanankan  apparaît, soulignée par la kora et le chant.

Ismaël Diabaté (Mali)

Artiste plasticien depuis plus de 40 ans, Ismaël Diabaté fait partie des précurseurs de l’art contemporain au Mali. Amoureux du dessin depuis l’enfance, Diabaté optera pour l’Institut National des Arts (INA) où il étudiera les arts plastiques pendant trois ans. Après sa formation, il enseigne au lycée. Ses sources d’inspiration sont liées au quotidien, à la vie, aux ustensiles, à la culture. Il précise «cela ne veut pas dire que je ne m’intéresse pas à ce qui se fait ailleurs, c’est juste que je refuse de faire de l’art conceptuel». Diabaté vivra pleinement de son art qu’au début des années 90. Il est désormais connu sur le plan international et expose beaucoup plus en Europe. Diabaté exprime la culture malienne à l’échelle internationale. L’artiste travaille sur deux plans avec l’union d’un art propre à sa culture tout en allant chercher les formes modernes. Ses oeuvres sont comme des guides de vie qui nous rappellent les valeurs fondamentales des sociétés traditionnelles tout en les adaptant à nos réalités contemporaines. Son travail est en adéquation avec cette phrase qui lui tient à cœur : «Si l’Afrique doit participer à l’art contemporain mondial, il lui faut apporter quelque chose de différent».

Amahiguéré Dolo : ARTISTE SCULPTEUR (Mali)

Enfant, Amahiguéré Dolo découvre la sculpture en observant le travail d’un forgeron. La magie de la transformation du fer le pousse à sculpter en secret. Mis à jour par son père, il doit cesser toute intervention sur le bois, privilège sacré chez les Dogons et réservé aux seuls forgerons. Par respect pour son peuple, Dolo choisit de s’implanter sur une autre terre afin de se consacrer pleinement à son art. La sculpture de Dolo naît des accidents de la nature. Il ramasse pêle-mêle des matériaux organiques (souches déracinées, bois séché…) dont les formes expressives suscitent son imaginaire. En sculptant le bois, il révèle la part d’invisible que portent ces objets inertes. Mi-humaines, mi-animales, ces figures intriguent, fascinent par leur présence. Profondément issue de la pensée animiste particulière aux Dogons, la statuaire de Dolo est le prolongement de la manifestation des esprits dans la nature. En lecteur attentif et initié, Dolo opère par une intervention à minima, la transfiguration de l’objet habité pour en donner une proposition contemporaine. À ce titre, il est certainement l’un des artistes les plus innovants. Fidèle au devoir non pas de représenter mais d’incarner l’être animal et /ou humain, il prolonge la tradition cultuelle Dogon tout en amenant une proposition moderne à l’orée du XXIème siècle.

Réalisé par Kassim TRAORE et Moulaye TOURE

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