Deux belles voix de la musique du Mali rendent hommage à Maxime Roumer ancien Sénateur de la République d’Haïti
Un an après le décès de Maxime Roumer, ancien Sénateur de la Grande Anse d’Haïti et fondateur du festival Dumas, deux belles voix de la musique du Mali, à savoir Maman Toumani Koné, la Diva des Donso ( chasseurs) et Biby Samaké, la coqueluche du Djitoumou ont rendu un vibrant hommage à l’illustre disparu à travers une chanson intitulée « serrez les rangs ». Cette chanson composée par Maman Toumani est un véritable hymne mélancolique qui dépeint la cruauté de la mort, le vide que la mort de Marxime a laissé à Haïti et au Mali. Une chanson entièrement en Bambara. Dans un style laconique particulier tiré du répertoire du Mali, le duo Maman Toumani et Biby tire de l’émotion et de la tristesse, une douce mélodie mélancolique. Dans cette chanson, le duo parle de la relation fraternelle qui s’est tissé entre le Mali et Haïti grâce à l’illustre défunt Maxime Roumer. Cette relation a été rendue possible grâce à l’implication d’Alain Rubin, un très grand ami de la musique du Mali, non moins manager de l’artiste Mama Toumani.
Qui est Maxime Roumer ?
Il était certes un grand ami du Mali, mais aussi un homme politique et enseignant qui n’aura pas vécu inutile. Il a été l’instigateur de la coopération entre Haïti et Cuba durant le second mandat du Président René Préval. Grâce à ses efforts et à ceux de sa femme cubaine, Haïti a bénéficié d’une coopération dans les secteurs sanitaire, éducatif et énergétique
Membre de la famille du grand poète Émile Roumer, Maxime était très impliqué dans la vie sociopolitique de la Grand Anse.
Fait rarissime, il a été élu sénateur à trois reprises (1995-2006-2009) dans le département de la Grand Anse.
La relation de Maxime Roumer avec le Mali
Maxime Roumer était un grand ami du Mali. Cette amitié a poussé des ailes lors du festival Alexandre Dumas en Haïti en 2019. A cette occasion, il aurait demandé de faire renaître la Tribune libre des Caraïbes. En 2020, il initia de faire chanter Mama Toumani Koné à Cuba, dans la région d’Oriente, peuplée en partie de descendants d’anciens esclaves venus d’Haïti pour servir leurs maîtres dans la culture du café. Mais, la pandémie mondiale aux conséquences multiples dont l’interdiction de voyage fera différer ce projet, avant que la mort de l’initiateur n’y mette fin.
En 2017 et 2018, Maxime Roumer eut l’idée d’organiser un festival international Général Alexandre Dumas, faisant connaître le natif de Jérémie, né d’une jeune esclave de Jérémie et d’un jeune aristocrate venu de France.
A l’occasion du 1er festival général Alexandre Dumas, aidé par le sculpteur haïtien Archange, ami de Maxime Roumer, Maman Toumani composa en deux jours, une chanson dont le refrain est tiré d’un chant populaire d’Haïti, mais aussi de Martinique et de la Guadeloupe, « Wangolo walé ». (Wangolo est une divinité du panthéon vaudou venu directement de la culture du Bénin, dans les cales des vaisseaux négriers).
Le festival eut lieu à Jérémie, sur les sites de Dekadé (UNOGA), de l’Alliance française, de l’Université protestante, d’une école, ainsi qu’à Anse d’Hainaut où la municipalité sonorisa la ville entière, pour que l’ensemble des habitants puissent découvrir Mama Toumani Koné (MTK). Tant à Jérémie (Dekadé) qu’à Anse d’Hainaut, MTK chanta certains morceaux en duo avec ce talent Haïtien qui poursuit sa carrière au Canada, entendez la chanteuse Asaphe Micaelle Jean Louis, Az.
Hommage à Marxime Roumer par Biby : L’ouverture du Festidji, édition 2021 honora Maxime Roumer
Les enfants des écoles du Djitoumou(une région du Sud du Mali) ont participé à un concours de lecture de certains passages du roman : les trois mousquetaires.
Mileva Roumer, fille de feu Maxime Roumer s’est adressée directement à eux et à la population du Djitoumou, les remerciant au moyen d’une vidéo pour l’hommage rendu à son père.
Fousseyni SISSOKO
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