Hommage à Lobi Traoré, l’un des bluesmen maliens

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Considéré aujourd’hui comme un des premiers guitaristes à avoir fait connaître le blues africain, le guitariste Lobi Traoré, disparu en 2010, à 49 ans, faisait partie du paysage musical des cabarets de la capitale malienne. L’album Bamako Nights Live at Bar Bozo propose de le retrouver dans son élément en 1995.

 

loobieAprès l’épisode posthume qui révélait les ultimes sessions, c’est au tour de celui précédant la reconnaissance, période que l’on croyait connaître, mais qui prend là un éclairage inédit. La discographie de Lobi Traoré évolue un peu comme la saga Star Wars, avec des allers-retours dans le temps qui ne répondent pas franchement à une logique, si ce n’est celle de raconter au plus près l’histoire de personnages pour lesquels on s’est pris de sympathie ou d’exploiter un filon, diront les moins bienveillants. Cet enregistrement daté de 1995, dévoile une facette du musicien souvent évoquée, mais que seuls ceux qui ont fait l’expérience de Bamako la nuit, à cette époque, ont eu l’opportunité d’apprécier. Le bar Bozo, dans la capitale malienne, était un lieu où la guitare de Lobi Traoré a beaucoup résonné, lorsqu’il a commencé à se produire sous son nom, au retour des ses huit années passées en Côte d’Ivoire et à s’y faire remarquer.

 

 

Bamako Nights at Bar Bozo 1995

Il y a rôdé son blues bambara, étiquette avec laquelle ce natif de la région de Ségou n’a jamais été franchement à l’aise. La qualité du son n’est peut-être pas le principal atout de ce témoignage live de 50 minutes, mais cela ne constitue en tout cas pas un obstacle au pouvoir évocateur de son jeu. Les images apparaissent d’elles-mêmes, vous voilà téléporté au milieu des clients du lieu, à quelques mètres du quintet emmené par Lobi. Les premières notes du set ne sont pas inconnues. Souvenez-vous de l’album Mali Blue, paru en 2005. À la toute fin du CD, en guise de bonus, un morceau en public. Il suffisait de tirer le fil pour que viennent d’autres chansons capturées lors de la même soirée. L’homme au béret interprète des morceaux phares de son répertoire comme ce Ni Tugula mogo mi ko, qui était déjà au programme de son premier album Bambara Blues, commercialisé en 1991, puis de Ségou, cinq ans plus tard. Ou encore Banani, présent sur le disque Bamako produit par son compatriote Ali Farka Touré en 1994. Les solos “hendrixiens” arrivent quand le morceau est à point, bien plus expressifs et naturels que ceux entendus dans les travaux réalisés en studio durant ces années-là par le guitariste.

 

 

Si son album Raw Electric Blues From Bamako, pris lui aussi sur le vif dans un cabaret et sorti en 2007, possède ce même aspect brut, avec à la fois un meilleur rendu sonore et une expérience que seul le temps peut donner, il n’a pas ce côté artisanal prononcé qui fait la spécificité de Bamako Nights –Live at Bar Bozo. Le musicien était encore en train de malaxer sa matière première pour lui donner une forme. Tout l’intérêt de ce disque !

Sinaly KEÏTA

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1 commentaire

  1. paix a son ame un bon guitariste .souvent je partais le voir au djembe ,il est grand lobi.

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