Il faisait partie des artistes qui ont animé les concerts géants de la troisième édition du Festival sur le Niger de Ségou. Dans l”entretien qu”il a bien voulu nous accorder, Habib Koité, l”enfant du Khasso, nous parle de sa musique, de ses projets et du Festival, dont il est l”ambassadeur depuis bientôt deux ans.
Avoir l”honneur d”être ici pour la troisième édition du festival sur le Niger, c”est une chance". Il est l”ambassadeur du festival sur le Niger et a été nommé à cette fonction par le directeur du festival, Mamou Daffé, qui lui a envoyé une lettre officielle pour l”occasion. Habib Koité était parmi les artistes qui animé les soirées du festival sur le Niger. "J”ai été très honoré par cette lettre officielle. J”ai décidé que cela allait être mon rôle. Car Daffé m”a dit que j”étais un artiste professionnel dont les prestations lors du festival sont de qualité.
En fait, j”ai beaucoup parlé de ce festival, même avant d”être nommé ambassadeur ". Habib est très convaincu "ce festival est pour moi, avant tout, un festival populaire, très populaire. Chaque festival à son caractère, et, au Mali, nous commençons à en avoir beaucoup, mais celui de Ségou est une grande fête. C”est un bain de foule avec un accueil très chaleureux ". Pour Habib Koité, le festival est aussi une occasion de pratiquer le Diatiguiya, qui est la manifestation de notre hospitalité légendaire.
Pour l”enfant du Khasso, Ségou est une grande ville historique du Mali. "Le festival est une occasion d”amener les Ségoviens à expliquer à tout le monde ce qui s”est passé ici. Ces nombreux touristes, parce que je vois des gens de toutes les couleurs en ce moment, il faut qu”on leur parle de l”histoire de Ségou. Il y a de nombreux sites à visiter d”ici à Markala". Habib estime que le festival de Ségou va aiguiser le sens du tourisme au Mali et que les jeunes peuvent mettre en valeur leurs vestiges et la qualité de leur accueil. Il parle aussi de ce qui sera un grand enjeu dans les années à venir, l”eau.
"Le Niger est aussi le symbole qui fait converger les idées vers l”eau. Il ne faut pas attendre, la planète se réchauffe. Moi, j”ai déjà reçu des prospectus qui parlent comme d”une fiction, mais qui prédisent un futur sans eau en 2800. Il faut que nous essayions de prendre les dispositions nécessaires pour que ceux qui viendront après nous n”aient pas trop de problèmes d”accès à l”eau ". Habib veut que les gens doivent y réfléchissent, parce que l”eau qui coule dans ce fleuve est la sève nourricière pour des millions de riverains. "Imaginez que cela sèche un jour ! Dès maintenant que faut-il faire pour prévenir cela ? Ce festival, qui pose un podium sur l”eau, doit faire penser à tout ça. Il faut nous y mettre tous ensemble pour assurer un avenir meilleur à nos enfants ".
Le festival sur le Niger est aussi, de l”avis de l”artiste, un véritable outil de développement et permettra à Ségou d”organiser d”autres grandes rencontres. "Maintenant, tout le monde sait qu”il faut vite réserver sa chambre pour y participer, parce que sinon tu risques de dormir au bord du fleuve. Tous les hôtels et centres d”accueil sont pleins. Le reste des festivaliers débordent chez l”habitant maintenant ".
Pendant le festival, certains Ségoviens, en effet, louent leurs maisons, ou tout juste une chambre à des touristes. "C”est économiquement un apport très important. Cela pousse la population à accueillir les gens chez elle, à bien les entretenir, à prouver que notre Diatiguiya, on le pratique toujours bien, très bien". Habib Koité a en projet de profiter de ses multiples voyages en Europe et en Amérique pour créer une fondation au Mali. "J”ai envie de cette fondation aussi pour moi même, pour proposer une scène et un podium afin de faire découvrir les jeunes talents.
Je compte attacher à cela une structure de production. Je compte bien le faire. En fait, j”ai même démarré et le ministère m”a assuré qu”il voulait bien m”aider. Cela aidera aussi, je le souhaite, à la réinsertion des jeunes de la rue ". Habib compte sur sa popularité pour attirer les enfants de la rue. "Grâce à Dieu, comme je suis un peu populaire, j”ai fait quelques morceaux qui plaisent aux enfants. Cela me permettra de les aborder plus facilement ". Il veut demander aux enfants ce qu”ils ont envie de faire.
"Je compte beaucoup sur la musique pour les amener vers moi. Ceux qui souhaitent faire la musique, je leur trouverais des structures d”accueil spécialisées et ceux qui veulent autre chose seront parrainés par moi ". Enfin, Habib souhaiterait créer une plage riche en activités diverses et sécurisée comme Copacabana, à Rio de Janeiro.
"Je rêve de faire la même chose à Bamako. Le Niger traverse la ville. Je voudrais créer de plages autour, pour attirer les gens à travers les divertissements, les amener à faire quelque chose d”utile, à penser à leur avenir"
Kassim TRAORE
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