Festival international de musique : Fatoumata Diawara : généreuse jusqu’au bout à Hammamet

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Elle est Malienne et tire sa musique de sa région natale : le Wassoulou, sans pour autant utiliser d’instruments traditionnels. Elle s’appelle Fatoumata Diawara, une valeur sûre de la jeune chanson africaine et elle était parmi nous dans le cadre du Festival international de Hammamet.

 

Un folk nuancé plein de couleurs que distille la chanteuse et compositrice Fatoumata Diawara (également comédienne) avec un savant et subtil mariage entre tradition et modernité.

En Tunisie, certains l’ont découverte grâce au film Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, dont elle signe la bande originale avec le Franco-tunisien Amine Bouhafa. C’était une très bonne raison pour venir voir son concert à Hammamet, ceux qui ont manqué son passage parmi nous (et ils étaient nombreux) ont raté de purs moments de sincérité musicale et de partage.

“Fatou”, comme on l’appelle, a su, lors de cette soirée, parler de vraies causes, rendre hommage aux immigrés naufragés, aux enfants qui subissent la guerre et dénoncer la violence et la discrimination. Elle a su emballer et séduire un public loin d’être conquis au départ.

Au gré de ses ballades musicales (“Nayan”, “Boloko”, “Clandestin”, “Mandela”, “Sowa”, “Oumoli”, “Timbuktu”, “United”, “Kele”, “Bakonoba”, “Alama” et “Salimata”), elle nous a pris par la main partageant son rêve d’une nouvelle Afrique où règne la paix.

Elle dédie une de ses chansons à Mandela, une autre à tous les enfants de la planète : “Quelle que soit leur couleur, à l’intérieur, on a tous le sang rouge, et notre différence fait la beauté de la planète… Cette richesse a toujours fait peur à l’humain… On veut l’amour, pas pour nous, mais pour les enfants. En tant que femme, je vais être la voix de ces mômes qui regardent la télé, nous, les adultes ça nous fait peur, imaginez les enfants à côté de nous, quel avenir on leur prépare ? Alors encore une fois, je demande la paix mais surtout beaucoup d’amour” et de lancer : “Amour ! Amour ! Amour !”, ce qui n’a pas manqué d’emballer les cœurs.

Son Afrique, sa région maternelle, elle l’affiche dans ses vêtements, à travers sa langue maternelle dans laquelle elle chante mais elle la veut moderne, métissée, avec des rythmes sans frontières. Jouant de sa guitare, l’artiste a su, de bout en bout, conquérir la scène, entraîner et convaincre les présents. Entre ballades douces et autres rythmes entraînants, elle a su captiver son audience.

Le Wassoulou de ses chansons n’a pas empêché les présents de réagir, car elle prenait la peine à chaque fois de les faire accompagner d’un message de paix et d’amour. Des chansons et des rythmes à la douceur triste, “entre larmes et joie”, comme elle l’avait précisé lors de la conférence de presse.

Généreuse jusqu’au bout, elle invite son public à exécuter des pas de son village natal : “L’Afrique, c’est l’endroit où l’on s’amuse le plus au monde !”, lance-t-elle en exécutant avec beaucoup de grâce sa danse.

Un des moments forts de la soirée, des moments exceptionnels que seuls des théâtres comme celui de Hammamet peuvent le permettre : l’artiste invite les spectateurs à la rejoindre sur scène mais ces derniers se retrouvent repoussés par la sécurité.

Fatoumata Diawara décide, alors, d’aller elle-même voir son public et déambule très à l’aise sur les gradins en dansant et en chantant. Une vague de bonheur et de sérénité a déferlé sur le théâtre de plein air ce soir-là. Une soirée pleine d’émotion d’où l’on sort léger et serein. Bravo et merci l’artiste.

T.S

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