Conférence débats et projections de documentaires sur le balafon, exposition, visites de sites touristiques, lutte contre la désertification à travers l’aménagement d’un espace vert, manifestations folkloriques, voici entre autres temps qui ont marqué dans la capitale du Kénédougou, la célébration de l’édition 2007 du festival international « Triangle du balafon » auquel ont participé les troupes venues de plusieurs pays de la sous-région.
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Pour sa première sortie officielle en dehors de la capitale depuis sa nomination dans le gouvernement Modibo Sidibé en sa qualité de ministre chargé de la culture, M. Mohamed El Moctar s’est rendu la semaine dernière dans la Citée du Kénédougou à l’occasion de la célébration de la 4ème édition du festival international « Triangle du balafon ». Tenue du 2 au 4 novembre, la présente nouvelle édition de cette importante manifestation a enregistré la présence de la représentante de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Mali, des représentants du ministre burkinabé de la culture et de la francophonie, de l’Organisation international de la francophonie, OIF, et de plusieurs invités venus divers pays. Véritable opportunité de rencontre, d’échanges d’expériences et d’intégration entre les peuples, notamment entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, le festival « Triangle du balafon », institué depuis 2003 par le ministre malien de la culture, vise selon les organisateurs à établir entre les pays africains voisins des relations culturelles fondées sur les échanges d’expériences, la connaissance mutuelle et le respect réciproque, contribuer à la consolidation de l’intégration et de la paix entre les populations frontières du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali, valoriser le patrimoine culturel de la sous-région et de créer enfin une opportunité de renommée (tel le présent festival) internationale dans une ville frontière.
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Pour cela, il s’agit en effet de promouvoir le balafon en tant que moyen d’expression culturelle, de le faire connaître à travers son historique, sa diversité et son rôle d’intégrateur, de renforcer la fraternité sous-régionale par les échanges culturels. Aussi, il s’agit, à travers la tenue de cette manifestation artistique et culturelle, de promouvoir la diversité culturelle à travers le balafon en tant que qu’élément matériel de civilisation. Pour le ministre malien de la culture, M. Mohamed El Moctar, il s’agit d’une activité majeure du département, dont la tenue régulière relève de l’engagement des différents pays à pérenniser cet espace de dialogue des cultures. Ce, ajoute-t-il, dans le souci raffermir les liens séculaires de solidarité et de fraternité entre leurs populations frontières, d’œuvrer sans cesse à l’instauration d’une culture de paix entre les Etats. Rendant un vibrant hommage aux artistes qui ont œuvré pour la valorisation du balafon (tels que Néba Solo, Lamissa Bengaly, Rokia Traoré, Mariam Bagayoko, etc.) le chef du département à révélé que « grâce à eux, le balafon a quitté la place publique du village pour entrer dans la world musique » « Cet acquis devient pour les Sikassois un défi qu’il faut s’approprier pour le rayonnement du festival et du balafon tout court » a déclaré le ministre de la culture.
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Et de deux pour la Côte d’Ivoire
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Au programme de cette édition 2007 de la fête du balafon plusieurs activités ont été menées. Une conférence sur le thème générique du festival « Le balafon et la jeunesse : Impact social, économique et culturel » a réuni autour d’un débat fructueux dans la salle de conférence du gouvernorat, d’imminents conférenciers étudiants, invités, et professionnels de la culture. D’autres activités ont été intégrées à la manifestation. Il s’agit notamment d’une exposition sur les types de balafon existant dans les pays participants au festival, d’un atelier de fabrication de l’instrument à l’intention d’une vingtaine d’enfants déshérités, des visites de sites touristiques, un concours de description de l’exposition et de l’atelier destiné aux scolaires avec des récompenses, des projections de documentaires sur le balafon en relation avec le Musée national, le Centre national de la cinématographie et l’Association culturelle Marimbalafon.
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La célébration de la 4ème édition du « Triangle du balafon » a également servi de cadre à l’aménagement d’un espace vert à travers la plantation d’une centaine de pieds de pterocarpus eurinaceus (ou guénou dans la langue locale, l’arbre du balafon). La prise en compte de la dimension environnementale dans la célébration de ce rendez-vous de la diversité culturelle est d’une importance capitale pour le ministre de la culture. Pour lui, il s’agit d’un double symbole : d’une part inscrire le festival dans la durée, et d’autre part, répondre aux exigences de la culture au service de l’environnement.
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Pour cette édition 2007 de la fête du balafon, au total sept troupes étaient en compétition. Il s’agit notamment de Koto Alla ma et de Sikatey du Burkina Faso, de Diarabikan et Ivoire Balafon de Côte d’Ivoire, et de Zamaza de Konssakuy, Mamadou Dembélé dit « Dabara » et Keleso de Karangana du Mali. A l’issue ainsi d’une compétition jugée serrée par le jury, présidé par M. Adépo Yapo, le trophée Lamissa Bengaly, d’une valeur de 1,5 million, est revenu à la troupe ivoirienne Diarabikan. En remportant ce trophée la Côte d’Ivoire devient en effet le seul pays à enlever deux fois le prix tant convoité après une première en 2005 lors de la 2ème édition. Quant aux 2ème et 3ème prix, respectivement d’une valeur de 1 million et 750.000 francs CFA, ils ont été remportés par Mamadou Dembélé dit « Dabara » (non moins lauréat de l’émission « Case Sanga » sur la chaîne de télévision « Africable », et Sikatey du Burkina Faso.
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Des échanges d’expériences, retrouvailles, échanges fructueux autour du thème de la conférence, voici autant d’intérêts qui ont retenu l’attention des participants à cette 4ème édition du festival international « Triangle du balafon » Vivement alors la 5ème édition prévue en 2008 et qui annonce déjà la participation des troupes du Sénégal et de la Guinée Conakry.
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Issa Fakaba SISSOKO
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Envoyé spécial
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Dans les coulisses du festival
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« Il faut un vrai travail de fond »
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Interrogé par les journalistes sur ses impressions, à l’issue de la proclamation des résultats de la compétition, l’ancien directeur national de la jeunesse, M. N’Tji Diakité, non moins membre du jury, a regretté la faiblesse dans l’encadrement des troupes, notamment celle du Mali. Pour l’ancien responsable des arts et de la culture, la nécessité s’impose pour les acteurs maliens de mener un vrai travail de fond au niveau de la formation des troupes afin de pouvoir espérer sur le trophée en vue des prochaines éditions de la manifestation. « L’improvisation à laquelle nous avons assisté de la part de certaines troupes du Mali témoigne de ce manque d’encadrement et du manque de rigueur dans la préparation de la compétition » constate M. Diakité qui, mettant l’accent sur l’importance du festival dans la promotion de la culture et de l’intégration, a invité les organisateurs à relever le défi de sa pérennisation.
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Le thé du ministre
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En bon « souraka » le nouveau ministre de la culture, Mohamed El Moctar, ne peut observer un bon bout de temps sans prendre du thé. Les participants au festival du balafon ont pu le remarquer. Pendant les trois jours de la manifestation, partout où le chef du département a passé, où il devrait faire plus d’une heure, il ordonne (très généralement à son directeur régional, qu’on lui fasse du thé. Dans la salle de conférence du gouvernorat, les invités vite conclu que M. El Moctar est décidemment prisonnier du thé.
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Le « problème technique » de trop
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Les perturbations électriques survenues lors des manifestations dans la salle Lamissa Bengaly ont failli provoquer la colère des spectateurs qui s’interrogeaient sur les facteurs d’un tel délestage à répétions, malheureusement qui ne concerne que la salle de spectacle seulement. Au total sept coupures d’électricité sont survenues dans les installations pour la seule première nuit des compétitions. Interrogés sur les raisons, les organisateurs parlent « d’un petit problème technique », sans autre forme de commentaire.
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La presse à l’honneur
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La cérémonie de clôture des festivités marquant la célébration de la 4ème édition du festival « Triangle du balafon » a été sanctionnée par la remise de diplômes reconnaissance aux troupes, invités, partenaires et autres participants. La presse privée n’a pas été en marge. Pour sa participation active, depuis la première édition, à l’évènement, les organisateurs ont décidé de lui exprimer leur reconnaissance pour ses loyaux services à la réussite des différentes éditions. Comme pour dire que la pérennisation de l’évènement passe aussi par une large couverture médiatique.
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