Fantani Touré, présidente de l’association Kolonba : Le Mali sur scène au Zénith est un événement artistique et culturel du Cinquantenaire de notre pays

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Initialement prévu à Bercy, les artistes du Mali vont se contenter du Zénith, cette année, pour leur show du cinquantenaire à Paris. Le projet était intitulé au départ, ”Le Mali sur scène à Bercy”, actuellement c’est ”Le Mali au Zénith”, pour marquer le changement du lieu où devrait se dérouler le show. Qu’est-ce qui a motivé ce déménagement ? Quels sont les artistes sélectionnés ? Comment le spectacle va-t-il se passer ? Qu’est ce que l’organisation est en train de faire pour la bonne réussite de cet événement prévu pour le 7 octobre 2010 au Zénith ? Toutes ces questions ont été posées à Fantani Touré, l’une des grandes initiatrices de cette fête des artistes maliens en France.

Bamako Hebdo : Comment le Mali au Zénith se prépare-t-il pour cette manifestation à Paris ?

Fantani Touré : Le Mali sur scène au Zénith, c’est un événement artistique et culturel du Cinquantenaire de notre pays. Au tout début, c’était le Mali sur scène à Bercy.

A Bercy pourquoi ?

Parce qu’on a conçu ce projet, il y a 4 ans et le gros problème des artistes maliens était que le Mali n’a jamais fait un spectacle à Bercy. Comme on a appris que le Cinquantenaire va être fêté avec éclat, c’est pourquoi nous avons introduit ce dossier au niveau de la Commission nationale d’organisation du Cinquantenaire. C’est ainsi qu’on a réveillé le dossier qui s’intitulait au départ ”Le Mali sur scène à Bercy” parce qu’il y avait un appel aux projets dans le cadre du Cinquantenaire. C’est ainsi que le projet a été accepté par la commission, avec à l’appui une lettre du président de la Commission,  Oumar Hamadoun Dicko. C’est ainsi que le ministère de la Culture, qui est notre ministère de tutelle, a donné son accord. Puisque la fête doit se faire hors du Mali, nous avons envoyé le projet au ministère chargé des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine.

Le ministre nous a répondu favorablement. Après, nous avons été sur le terrain, nous avons rencontré les autorités françaises, mais après il y a eu des problèmes de compréhension entre nous-mêmes les Maliens, autour de l’événement.

C’était trop dur, mais Dieu merci, nous sommes parvenus à avoir la salle Bercy, mais notre spectacle devait tomber sur un mardi, jour ouvrable, ça n’arrange pas les Maliens de France. On a réfléchi et au lieu de laisser tomber à l’eau le projet, on a décidé de le faire au Zénith, qui est une autre grande salle. C’est le même projet, le Mali sur scène, mais au Zénith au lieu de Bercy.

 Maintenant, il faut préciser que ce sera le 7 octobre 2010. C‘est-à-dire deux semaines après le 22 septembre 2010. Cela en conformité avec le programme du Cinquantenaire et pour respecter notre engagement vis-à-vis du président de la Commission nationale d’organisation du cinquantenaire.

Pensez-vous bien que tout est calé et qu’il n’y aura pas de problème ?

 Dieu merci ! La salle est programmée pour le 7 octobre, le contrat du Zénith a même été signé. Mais ça ne veut pas dire que nous avons complètement payé tout l’argent. Il faut être clair et net. Notre ministère de la tutelle, le département de la Culture, nous a beaucoup soutenus, en donnant les 15 billets d’avion des artistes. Puisque que le 7 octobre va coïncider avec la fête de l’Artisanat du Mali en France, nous avons proposé au ministère de l’Artisanat et du tourisme de faire d’une pierre deux coups en réservant le parc du Zénith pour que les artisans y exposent. Pour que ça soit une journée du Mali, artistique, artisanale et touristique au Zénith. Le ministre de l’Artisanat et du tourisme, N’Diaye Bah a donné son accord, pour que les deux fêtes soient jumelées.

La BIM SA nous a donné 1 500 000 FCFA, le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla, nous a promis 5000 Euros, mais jusqu’à présent il ne nous a rien donné, donc ce n’est pas acquis. Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel aux sponsors, afin de soutenir cette grande fête de la musique et de l’artisanat du Mali. Nous avons besoin du soutien de tout le monde. Si l’on assure la réussite pour cette première fois, on le fera chaque année. Voilà que Youssouf N’Dour est parvenu à le faire seul, nous voulons aussi le faire pour le Mali. Nous comptons beaucoup sur les Maliens.

Qu’est-ce qui vous manque pour réussir l’organisation de cette fête ?

 La location de la salle du Zénith fait 53 000 Euros, y compris le service des vigiles pour la sécurité et les hôtesses pour l’accueil. 70 agents sont prévus pour la sécurité. Pour le moment, nous n’avons que 30 000 Euros, mais ils nous ont quand même fait confiance, en nous demandant de signer le contrat. Mais en plus, nous devons assurer la sonorisation, les sons et lumières ainsi que la communication autour de l’événement. Nous devons donc trouver le complément pour payer la salle, ce qui fait 23 000 Euros et en plus nous devons assurer le reste. Il nous manque aussi de quoi couvrir les dépenses, le transport, la nourriture et l’hébergement.  Nous avons le soutien de l’ambassadeur du Mali en France, Baba Touré, le consul Wafi Cissé, et son staff, Askia Mohamed son adjoint, le président des Maliens de France, Gaourou Doucouré. Ils sont en train de tout faire pour la réussite de cet événement.

L’ambassadeur s’est personnellement impliqué dans l’organisation, il est en train de faire de son mieux. Il nous a aidés, même auprès du ministre de la Communication, pour que ce dernier puisse nous aider pour assurer la communication autour de l’événement.

Nous attendons toujours d’être reçus par Madame la ministre de la Communication. On en a fait la demande, on a attend sa réponse. Nous avons la même demande au ministre de l’Equipement et du transport, parce que nous avons encore besoin de 10 billets d’avion. Le ministère de la Culture a déjà offert les 15 billets des artistes.

Quel sera le contenu de la soirée, comment ça va se passer ?

 C’est une soirée malienne, mais on aura des invités, qui sont des artistes français et africains. Il y aura Guimba, Michel et Bakary Sangaré, pour les comédiens. Nous allons honorer certains artistes du Mali. La Fédération des artistes du Mali et l’association Kolomba décerneront des diplômes de reconnaissance à des artistes maliens basés en France. Il s’agit d’artistes qui résident en France pour des raisons de santé ou autres, mais qui ont servi le Mali. On ne devaitt pas les oublier car ils ont beaucoup fait pour l’art et la culture du Mali, mais ils sont dans l’oubli. Il y a, parmi eux, les premiers éléments de l’Ensemble instrumental national du Mali et des Ballets maliens,  comme Maïmouna Damba, qui fait partie des premières chanteuses de l’Ensemble instrumental, Ina Baba Coulibaly, feu Ganda Fadiga, feu Mamaye Kouyaté, Alou Diabaté, Manya Damba, Dongomani Dagnon, Wandé Kouyaté N°1, Youssouf Tata Cissé, le poète Hamadoun Tandina dit le Berger, Sory Bamba, Cheick Tidiane Seck. Côté Ballet malien, il y a Oumou Kouyaté N°1, Cissé Coulibaly, Flinty, Maré Sanogo, Sékou Kouyaté le mari de Djénéba Seck, Bolé Sékou, Zoumana Yoro Traoré, tous vivant actuellement en France. Nous les avons recensés.

Avez-vous un mot de la fin ?

 Que les gens nous aident à réussir cette première édition. Nous demandons l’aide de tout le monde, opérateurs économiques, hommes d’affaires, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur. Qu’ils nous aident, je remercie tout le monde.  

Kassim TRAORE

 

 

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