Dans un entretien qu’elle nous a accordé, Coumba GAWLO revient sur la genèse du single Le cri du silence, le choix des artistes, sa réalisation, son contenu etc.
Pouvez-vous nous parlez du contenu de ce single, des critères de la sélection des artistes qui y ont participé ?
Ce single est le fruit d’un partenariat entre l’UNFPA, à travers le projet SWEDD et l’Association Lumière pour l’Enfance Coumba GAWLO. Nous avons choisi des artistes de renom qui ont une belle image et une crédibilité et qui ont aussi une dimension internationale. Pour le Mali nous avons choisi Fatoumata Diawara qui est bien connue et Sidiki Diabaté pour atteindre la cible jeune. Sidiki est un jeune artiste talentueux que j’aime beaucoup et qui est très apprécié des maliens. Et c’est pareil pour les autres choix dans les autres pays.
La pandémie est présente, et parmi les mesures barrières, il y a la distanciation physique. Dans ce contexte comment avez-vous procédé pour la réalisation du single ?
J’ai vécu cette expérience avec énormément de plaisir. En trente ans de carrière c’est l’une des plus belles expériences, pour ne pas dire la plus belle ! Pour la simple raison que ce projet est mis en œuvre, dans une période extrêmement difficile de Covid 19, où les frontières sont fermées. Les artistes ne pouvaient donc pas voyager pour venir au Sénégal enregistrer en studio. Il fallait faire une course contre la montre pour aller dans les studios, à l’extérieur dans un contexte de couvre-feu, de confinement où les artistes devaient être vigilants. Ils ont bravé toutes ces contraintes. Ensuite nous avons travaillé à distance via les nouvelles technologies Les enregistrements et autres ont été faits à distance. J’ai travaillé par vidéo conférence avec l’ensemble des artistes, en rappelant l’esprit du projet. Ce sont des artistes très talentueux et professionnels. Chacun a travaillé et il est difficile de croire qu’on n’était pas ensemble. Mais nous avons réussi grâce à la synergie de nos efforts, à l’expérience et au talent de chacun des artistes.
Quels sont les messages que vous portez dans Le cri du silence ?
Les messages portent sur les mesures barrières face à la Covid 19, la distanciation physique, le port du masque, le lavage des mains au savon, l’utilisation de gel hydroalcoolique, en plus des violences faites aux femmes et aux filles pendant la période de coronavirus. En effet, dans ce contexte de pandémie 19, le taux de violences faites aux femmes et aux filles a énormément augmenté, du fait du confinement, de l’exiguïté des maisons, du stress. Il y a eu beaucoup d’agressions de femmes et de jeunes filles qui voyaient rarement leurs agresseurs car ils les agressaient et partaient ne revenant que le soir peut être mais là elles étaient confrontées à ces personnes assez régulièrement, et c’est au vu de tout cela que nous avons adressé ces messages pour un plaidoyer.
Vous parlez des violences faites aux femmes et aux filles, pensez-vous qu’elle a pris de l’ampleur ces dernières années ? Et comment la Covid a-t-elle contribué à l’aggravation du phénomène ?
Les violences faites aux femmes et aux filles ont pris énormément d’ampleur. C’est ainsi que nous artistes, conscients de notre rôle dans la société, de notre aura, de la force de nos voix, nous nous sommes réunis pour sensibiliser, pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Quelles sont les attentes des artistes avec Le cri du silence ?
Nous souhaitons faire connaître ce single au monde entier, que nos messages soient retenus par les leaders, par la société civile, par les communicateurs traditionnels et que nos leaders politiques sanctionnent les auteurs de violences aux femmes et aux filles. Il faut que les populations se l’approprient, que ce message qui est un hymne pour l’Afrique et pour le respect scrupuleux des droits de la femme et des enfants, soit entendu.
Khadydiatou Sanogo/Maliweb.net