Ely Kamano en exil forcé : Pour avoir pointé son arme contre le chef de la junte guinéenne…

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…Le célèbre reggaeman guinéen, Djéli Makan, alias Ely Kamano, l’auteur du très provocateur titre "Démocratie n’a pas sa place dans mon Pays" vit en exil au Sénégal depuis le 28 septembre dernier.

 

Une date désormais symbole en Guinée pour au moins deux raisons: celle du historique NON de Sékou Touré à la Communauté française pour que le pays soit tout de suite indépendant, celle où la soldatesque du tristement célèbre capitaine Camara a massacré la population civile, pour appeler le chat par le chat.

 

C’est justement ce jour-là que le domicile du chanteur a été l’objet d’une mise à sac après avoir été fouillé de fond en comble par la horde de voyous qui pillulent l’armée guinéenne. L’artiste a dû se déguiser pour quitter nuitamment le pays en cachette et se réfugier au Sénégal. A la question de savoir pourquoi les militaires l’ont pris pour cible? " Ils étaient venus uniquement pour me tuer parce que je dis la vérité, heureusement qu’ils m’ont pas trouvé sur place ". 

 

Engagé à fond dans toutes ses compositions musicales, l’artiste a eu toujours maille à partir avec le régime de Lassana Konté aux yeux duquel il était devenu un véritable casse – pied. Le titre ”Koudet” parle des chefs d’Etat africains qui s’éternisent au pouvoir en troquant leur dignité et les ressources  du pays contre le soutien de Babylone (l’Occident, source de l’enfer africain). Ely Kamano n’a pas attendu longtemps pour retourner son arme du reggae contre la junte au pouvoir en Guinée depuis décembre 2008. Parce qu’il ne pouvait rester indifférent à  sa gestion des affaires de sa Guinée natale. Comme on pouvait s’y attendre, ses critiques acerbes n’ont pas été du goût des morveux. De Dakar, Ely Kamano a lancé un appel à la communauté internationale pour faire chuter le régime de Moussa Dadis Camara, afin de redonner au peuple guinéen toute sa liberté. Les artistes africains sont souvent la proie des pouvoirs en place. Tiken Jah  s’est refugié au Mali  après les événements du 23 septembre 2002 en Côte d’Ivoire. Il n’avait jamais ménagé Laurent Gbagbo.  Ely Kamano et Tiken Jah sont sur la même ligne de combat en Afrique : celui pour l’éveil de conscience des peuples d’Afrique.

Papillon

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