Droits d’auteurs des artistes : Les chaines de télé condamnées à payer 20 millions par an !

Le Bureau malien des droits d’auteurs et l’Union des Associations d’Artistes, Producteurs et Editeurs du Mali (Uaaprem), ont convié le samedi 30 mai dernier, les artistes maliens à une réunion d’information sur le décret relatif ; aux modalités de perception et de répartition des  redevances des droits d’auteurs et de droits voisins. Les jalons d’une nouvelle ère pour le monde des artistes, producteurs et éditeurs sont en passe d’être posés au Mali.

Dans l’optique de remettre les artistes maliens dans leurs droits, comme dans bon nombre de pays du monde, le gouvernement malien a adopté le 30 avril dernier un décret relatif aux modalités de perception et de répartition des  redevances des droits d’auteurs et des droits voisins. La journée du samedi 31 mai dernier a été mise à  profit par les responsables du Bureau malien des droits d’auteurs et de l’Uaaprem (Union des Associations d’Artistes, producteurs et Editeurs du Mali)  pour faire le point sur l’évolution des procédures en cours, devant permettre l’application effective du dit décret. L’espace ‘’café des arts’’ du palais de la Culture Amadou Hampaté Bah a été choisi pour servir de cadre à l’événement.

En prélude, la chargée de communication du Bureau malien des droits d’auteurs, Mme Diallo Aïda Koné a donné d’amples explications sur le décret N° 2014 P-RM fixant les modalités de perception et de répartition des redevances  des droits d’auteurs et des droits voisins. A l’en croire, toutes les  personnes ou structures publiques ou privées (télévisions, radios) qui tirent profit des œuvres artistiques seront redevables des droit d’auteurs. Parmi lesquelles, les chaînes de Télévisions, qui seront redevables, chacune au BUMDA, d’une somme de 20millions CFA par an. Mais aussi, des taxes seront perçues au profit des artistes, sur les cartes mémoire, les clés Usb et tout autre matériel pouvant contenir des sons et vidéos.

Selon, Mme Diallo Aïda Koné  tous les corps de métiers d’Art, y compris les producteurs et les éditeurs sans exception, peuvent  bénéficier de ces droits. « Cela n’est  nullement une quelconque aide pour les artistes mais plutôt un droit » précise-t-elle. Quant à M’Baye Boubacar Diarra de l’Uaaprem, il dira pour sa part que les artistes maliens sont quelque part, victimes de la révolution technologique de ces dernières décennies. Car dit-il « avec une clé USB, une carte mémoire, un téléphone ou un ordinateur, aujourd’hui, on peut disposer d’autant de morceaux de musique que l’on désire sans dépenser  un copeck».  Toute chose qui, selon lui, est une flagrante injustice à l’égard des artistes maliens. D’où, tout l’intérêt du décret dont l’application permettra une amélioration significative des conditions de vie des artistes maliens.   Mais  cependant, M’Baye Boubacar Diarra, a précisé que si avec l’adoption du décret un grand pas  a été fait, beaucoup reste encore à faire, quant à son application effective. Et à l’en croire, parmi les acteurs qui sont redevables de ces droits d’auteurs, les deux grands opérateurs de téléphonies mobiles semblent être ceux qui  refusent toujours de jouer ‘’franc jeu’’.  Car, à l’en croire « le rôle des opérateurs de téléphonies mobiles (Orange-Mali et Malitel) consiste à faire cotiser  leurs clients, une somme de 500Fcfa par an ». Toute chose, que les deux opérateurs ont, jusque là, refusé, selon lui.  Cependant, pour obtenir l’application effective du dit décret, les responsables de l’Uaaprem ont appelé leurs militants à rester unis et mobilisés pour la cause. Par ailleurs, ils ont tous exprimé leur reconnaissance au gouvernement avant de l’encourager à achever le reste du travail. Pour sensibiliser davantage les artistes et l’opinion  publique. Dans cette optique un concert géant est prévu pour le 20 juin prochain.

Lassina NIANGALY

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