Le rappeur malien est la «personne représentative de la masse des» mc’s porteurs du drapeau vert, jaune et rouge à Paris, voire dans le monde. Il est l’un des fiers représentants des artistes handicapés visuels qui ont eu le courage de prendre un mic et produire du bon son. Après la sortie de son tout premier ‘’De l’avant, mais surtout loyal’’ le 27 novembre dernier, l’artiste a décidé de faire un tour au bercail, pour présenter son album aux Maliens.
De son vrai nom Djialla Fofana, communément appelé Djialla Dji, il est originaire de Kayes, né le 31 décembre 1978. Atteint très jeune par la tuberculose osseuse et des méningites à répétition, il arrive en France à l’âge de cinq ans avec ses parents pour y être soigné. Malgré toutes les tentatives, la guérison n’est pas totale. Ses yeux sont gravement touchés et Djialla plonge progressivement dans l’obscurité et perd la vue. Il est le seul rappeur aveugle au monde.
A 16 ans, il se prend de passion pour le rap et pond ses premiers textes à l’occasion d’un atelier spectacle. A présent, la musique le guide et l’aide plus que jamais à surmonter son handicap.
En 1999, il est invité à se produire sur une scène de Paris (Divan du monde), puis au Salon international de l’automobile de Pantin. Cette expérience lui permet d’obtenir en 2000 le soutien de C2R (Centre Régional de Rock de Normandie) pour financer l’enregistrement d’un maxi single de six titres (à 500 exemplaires), en co-production avec le studio Echo d’artistes à Eponne-Mézières 78.
En 2003, il décroche le prix ‘’Défi jeunes’’ délivré par
Pour mieux structurer les différentes phases de la production de son album, Djialla et le collectif des jeunes rappeurs qu’il mobilise pour l’enregistrement décident de monter leur propre label : association Madydjan.
Petit à petit le monde de Djialla s’étend et ses rencontres avec des compositeurs tels qu’Olivier et Ablaye de Nautilus ou encore Almodo seront décisives dans l’évolution de son premier album ‘’De l’avant, mais surtout loyal’’. Son album est coloré de mélodies variées aux sonorités africaines, latines, le tout mâtiné d’un rien d’accordéon, reflétant le métissage qu’il aime à découvrir et à imaginer dans la société.
Sa vision du métier d’artiste est de créer de la beauté et transmettre les messages de tolérance, de savoir-vivre et de partage.
Bandiougou Diabaté
