La déviance du mouvement RAP au Mali, un mal à revoir

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Depuis un certain temps, le mouvement RAP au Mali vit une véritable déviance, avec l’avènement du style appelé « LE CLASH ».Les jeunes ont de plus en plus tendance à s’injurier de père et de mère, et souvent à en venir à de violents affrontements entre membres de différents groupes dans un état d’ivresse total et ils chantent ensuite avec fierté. De plus en plus, cette pratique devient une calamité dans notre société. Pour en savoir plus sur le phénomène, votre journal a approché un événementiel, Abba BOCOUM de « ISTRA SOUND PRO » pour qu’il éclaire la lanterne de nos lecteurs sur cette destruction massive d’une partie de la jeunesse.

 

Abba BOCOUM.  : «En réalité, ces rappeurs reflètent clairement le visage de notre société. Ils sont à l’image de celle-ci ; un patient que tout le monde tente à ignorer. C’est vrai, il faut le dire, n’en voulez pas à ces jeunes là ; chacun d’entre nous d’une façon ou d’une autre, est responsable de cette situation. On parle du cas de ces rappeurs parce que ce des personnes connues, mais en faite qui ne sait pas qu’aujourd’hui au Mali, les injures, l’alcool, les drogues sont devenues monnaies courantes dans notre société ? Ce sont  des habitudes qu’a pris la jeunesse au vu et au su de tous. Nous devons voir ces jeunes rappeurs comme des miroirs qui reflètent ce que l’on refuse d’admettre, c’est-à-dire la déviance totale de la jeunesse de façon très négative. Ils sont à remercier parce que grâce à eux, chacun d’entre nous, les parents y compris, voient ce qu’est devenu la jeunesse malienne. C’est facile d’accuser autrui ; que l’on se mette face à la vérité, c’est l’éducation à la base, qui est défaillante et cela commence par la famille.

 

 

Cette histoire n’est qu’un phénomène de causalité (cause à effet).Et pour des éléments de preuves, ces jeunes rappeurs sont plus aimés, plus affluents que n’importe qui dans ce pays. Ils se font plus d’argent que n’importe quel cadre supérieur ; c’est tout une entreprise qui génère des millions de nos francs, et qui fait vivre des milliers de personnes. C’est pour vous dire que s’ils n’avaient pas de soutient dans ces habitudes, ils n’auraient pas pu atteindre ce code de popularité. Nous les événementiels avec quelques animateurs de RAP, avons mis en place un système de censure pour les chansons comportant des injures. En plus de cela, nous organisons très souvent des débats autour du thème, et nous discutons avec les intéressés pour que cela cesse, mais les chanteurs nous répondent à chaque fois que c’est ce style qui fait qu’ils sont aimés et écoutés. Le gouvernement également doit s’impliquer en considérant le mouvement RAP comme une activité génératrice de revenues comme tout autre secteur. Et pour ce faire, apporter son suivi aux jeunes talents en les encadrant. Aux parents aussi de revoir l’éducation, parce que tous ceux qui font du RAP au Mali, sont à 90% des maliens de père et de mère. Alors si un tel jeune qui s’adonne à ce style de chanson, est applaudi par tous et arrive à faire le plein à bloc du stade omnisport, il serait temps pour tout un chacun d’entre nous de se demander lequel de nos enfants, de nos sœurs ou de nos frères fait partir de ses supporters   . Donc que chacun ramène la question de la déviance dans sa propre famille et voir ce qui a foiré ».

Boubacar HAIDARA

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