La 13e édition du festival théâtre des réalités bat son plein à Sikasso, la cité du Kénédougou. Le dernier survivant des orchestres régionaux et vitrine de la région de Mopti, le Kanaga de Mopti qui a tant émerveillé les mélomanes du Mali était, le mercredi dernier, sur la scène du festival au parc des sports de la ville.
L’ «inoxydable » orchestre a gratifié le public d’une prestation de haute facture. Après son show, le chanteur principal du groupe Madou Djembé a lancé un cri de cœur en faveur des jeunes, des autorités de la région et de toutes les bonnes volontés désireuses de sauver le dernier survivant des orchestres du Mali de la disparition. « Si le Kanaga disparait de la scène musicale malienne, africaine et même mondiale, il s’en ira avec toute une histoire, toute une vision conçue pour le progrès de la Venise malienne. Qui peut énumérer les titres, trophées et autres distinctions que ce mythique orchestre à glaner pour le Mali et Mopti ?
Nos prédécesseurs et nous, avions fait de la survie de cet orchestre notre cheval de bataille mais hélas l’avenir semble sombre pour le Kanaga », s’est plaint le lead vocal de l’orchestre du Kanaga. Selon lui, les jeunes n’aiment plus les instruments que le groupe utilise. « Pourtant, dit-il, c’est ces instruments qui font la fierté de l’orchestre depuis sa création. Les jeunes sont veulent tous s’agripper à la guitare et les autres instruments modernes.
Le groupe traverse d’autres difficultés aussi qui risquent de causer sa disparition sur la scène musicale. Nous nous battrons avec tous nos armes pour le sauver et je pense que les autorités n’accepterons jamais que le dernier survivant des orchestres régionaux emboitent le pas aux autres », explique Madou Djembé.
Laboratoire de fabrication des musiciens et chanteurs et porte étendard de la 5é région administrative du Mali, le kanaga de la Venise malienne, selon ses membres, tombera dans l’oublie si les jeunes qui doivent prendre la relève continuent à se désintéresser du groupe et si les autorités administratives ne mettent pas les musiciens dans des conditions minimums leur permettant de subvenir à leurs besoins.
Les membres du groupe ont fait le tour des régions du Mali à travers les chansons sous l’admiration du public. Mais hélas, cet orchestre au rythmé endiablé et qui a couvé dans son écurie des artistes de renommée internationale comme Sory Bamba, Koko Dembélé… est en perte de vitesse et risque de disparaitre. Avec la ressuscitation de la biennale artistique, il s’avère plus que nécessaire de faire renaitre de leur cendres les orchestres régionaux qui ont disparus et d’empêcher le naufrage du Kanaga pour le grand bonheur des Maliens et de la culture malienne.
Moussa Samba Diallo