Culture : ECHOSTAR / Abdoul Fouad Do à la conquête du monde à partir du Mali

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S’il y a en Afrique un musicien qui croit à l’étoile de la musique reggae, c’est bien Abdoul Fouad Do. Ghanéen de nationalité, il y a 25 ans qu’il a choisi notre pays comme base arrière. Et comme tel, il est parmi les précurseurs de la musique reggae au Mali. C’est cet artiste qui a disparu du petit écran, mais qui est resté accroché à la musique que nous avons décidé de vous présenter. Qui est Abdoul Fouad Do ? Quel est son parcours ?

Abdoul Fouad Do fait partie de ces africains qui ont tant aimé le Mali qu’ils ont décidé d’y établir leur résidence. Mais, c’est en sa qualité de musicien reggae que les Maliens l’ont connu. « J’ai fait la rencontre avec la musique reggae en 1974, lorsque Jimmy Cliff est venu jouer au Ghana », nous a indiqué  Abdoul Fouad Do. Avant de venir s’installer au Mali, celui qui a été impressionné par le texte des messages reggae était déjà un artiste confirmé. Si déjà à l’école, il était notoirement connu comme quelqu’un qui chantait bien, Abdoul Fouad Do n’avait jamais imaginé qu’il allait devenir musicien.

Et, c’est par le fait d’un hasard qu’il s’est retrouvé comme chanteur principal du groupe « Boom Talas » du Ghana. « Un jour le chanteur vedette du groupe s’est absenté, alors que le groupe devait assurer sept dates de concerts. Le responsable du groupe est venu dans mon école pour une prospection afin de trouver au pied levé quelqu’un qui allait le remplacer et j’ai été désigné à l’unanimité par mes camarades.

C’est comme ça que j’ai commencé », a-t-il noté. Mais, faisant sien l’adage « qui veut aller très loin ménage sa monture », Abdoul Fouad Do ne s’est pas contenté de son titre de chanteur principal du groupe « Boom Talas ». Il est entré au conservatoire au Ghana, avant d’aller parfaire sa formation en Angleterre et aux USA. « Mon séjour dans ces deux pays  m’a énormément formé », a-t-il admis. De retour au Ghana, il a réintégré le groupe « Boom Talas », dans lequel il interprétait presque tous les titres de Jimmy Cliff et de Bob Marley.

C’est fort de toutes ces expériences qu’il s’est engagé à faire de la musique reggae. Et, comme, il était déjà expérimenté, il n’eut pas trop de difficultés pour mettre sur le marché son premier album « easy feeling » en 1988. Ce fut une grande révélation en Afrique de l’ouest. Très inspiré, il va deux ans après sortir successivement deux albums. En début 1990, il sort « Come on people » et en fin 1990, il met dans les bacs « Soweto ». Mais, après, il a fallu attendre 1997 pour le voir arriver avec « Watch Out ».

En 2002, au moment où ses fans réclamaient une autre œuvre, l’artiste musicien reggae, dans une collaboration avec les « Black Hoza » de l’Angleterre, met sur le marché mondial son cinquième album intitulé « Soldier ». C’est aussi en cette année qu’il eut l’opportunité de rencontrer Lucky Dube en Angleterre. Et comme, le sphinx, Abdoul Fouad Do a la possibilité de renaître de ses cendres. Il s’apprête en fin 2010, à mettre sur le marché du disque un album au nom révélateur « What is democracy, What is revolution, What is african politic ».

Dans cet album,  l’artiste, fidèle à la musique reggae, décide de sortir des chantiers battus pour investir le terrain de la critique politique. L’album qui va comporter douze titres sera suffisamment engagé pour « réveiller la conscience des Africains ». La réalisation ayant commencé au Ghana, l’artiste est actuellement dans les studios bamakois pour l’introduction des sons de Kora et se propose ensuite d’aller en Angleterre pour la finition. « 29 ans après la mort de Bob Marley, on constate que la musique reggae parle toujours et le rastafarisme s’impose davantage », a-t-il déclaré. Pour conclure que le 11 mai, date anniversaire de la mort de Bob Marley, est devenu une référence pour la communion entre tous les rastas du monde.

Assane Koné

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