En collaboration avec le ministère de la culture, la Ligue pour la Justice, le Développement et les Droits de l’Homme (LJDH) a déclaré une guerre contre la contrefaçon des œuvres artistiques et culturelles.
Communément appelé piraterie, la contrefaçon gangrène actuellement le paysage de la production culturelle de notre pays. Dans sa stratégie pour combattre le fléau, après son séminaire de formation des acteurs de la lutte contre la piraterie des œuvres artistiques, la LJDH a initié samedi 26 août 2006 une journée de sensibilisation et d’information des Artistes maliens sur la piraterie. Placée sous la présidence de Mbaye Boubacar Diarra, réalisateur à l’ORTM, la journée a porté sur le contenu des droits d’auteur, l’infraction de contrefaçon, la constatation de l’infraction et les sanctions. Mais auparavant, Me Amadou Tiéoulé Diarra, président de la LJDH, a rendu un vibrant hommage à Mbaye Boubacar Diarra, pour tout ce qu’il a fait et continue de faire pour la promotion de la musique malienne. Il a ensuite estimé que la piraterie est une atteinte aux droits de l’Homme, en raison du fait qu’elle viole les doits des auteurs des œuvres. Pour sa part, Mbaye Boubacar Diarra a indiqué qu’il était flatté par cette reconnaissance de la LJDH. Cependant, il a estimé que tout l’honneur revient à la télévision malienne qui se bat pour la promotion de la culture malienne. Selon Mbaye Boubacar Diarra, les émissions "Top Etoiles", "Jouvence", "Dallol" sont essentiellement consacrées aux artistes maliens. Après les différentes communications, la journée d’information et de sensibilisation s’est vite transformée en tribunal de la contrefaçon.
Les artistes excédés par le fléau ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer le manque de volonté politique dans la lutte contre la piraterie.
Certains ont salué les actions du ministre de la Culture Cheick Oumar Cissoko. Mais, ils ont estimé que vu l’ampleur du phénomène, le ministre de la culture et son département ne peuvent pas réussir la lutte sans une volonté de toutes les autorités du pays. Dans tous les cas, la soixantaine d’artistes présents ont pris l’engagement d’initier une grande campagne de plaidoyer-lobbying au près des plus hautes autorités du pays afin qu’elles s’engagent officiellement et fermement contre la piraterie. Les artistes ont indiqué que leur patience a une limite. "Nous sommes respectueux des lois de la République qui ne nous protègent plus contre des bandits. Et nous n’allons pas croiser les bras et assister au festival des bandits qui nous empêchent de vivre des fruits de notre effort", ont indiqué les artistes à tour de rôle.
D’autres ont estimé que la balle est dans le camp de l’Etat qui doit tout mettre en œuvre pour protéger les artistes afin qu’ils ne songent pas à se rendre justice.
Assane Koné