CONCERT-DEDICACE DE TOUMA DIABATE : A cause des règlements de comptes entre cantatrices, le spectacle a cruellement fait défaut

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C’est devenu presque une tradition des griottes maliennes. Avec lesquelles les concerts ont cessé d’être des lieux où l’on écoute de la bonne musique et où l’on rencontre du vrai "griotisme". En effet, les cantatrices, pour la plupart, passent tout le temps qu’on leur donne à régler des comptes personnels entre elles au lieu de faire plaisir au public. C’est ce qui a été observé lors du concert-dédicace de Touma Diabaté le vendredi 10 novembre dernier au Palais de la culture.

L’illustration parfaite de cette situation, c’est l’organisation de deux concerts au Palais de la culture lors de la Nuit du basin et du concert-dédicace de Touma Diabaté. Si le premier a été du gaspillage, le second s’est caractérisé par la présence de ceux qu’on appelle "poissons", c’est-à-dire des "gouines", lesbiennes et autres pédérastes. Et cela, au vu et su tout le monde. Le public, au lieu du concert, assiste, impuissant, à un jeu de règlements de compte à travers des morceaux à paraboles. Surtout quand il y a Babani Koné qui ne fait jamais de cadeau à ses détracteurs. Une vraie catastrophe.

Malheureusement, c’est ce qui a été fait lors du concert-dédicace de Touma Diabaté. Car c’est Babani Koné dite Sirani et ses détracteurs qui se sont retrouvés en concert.

Si la première a chanté en lançant des flèches, Babani qui a fait sa prestation en avant-dernière position a explosé avec des critiques dont elle seule a le secret. Ses morceaux ne visaient que d’autres griottes qui étaient de la fête. Une fête qui a été un véritable calvaire pour bon nombre de femmes venues encourager les griottes.

Contrairement aux femmes qui pensent que les lieux de concert sont des lieux de divertissement et de joie, d’autres groupes de femmes y vont pour écouter les critiques.

Et, au lieu de jouer aux sapeurs, elles soutiennent les unes contre les autres et, pour ce faire, ce sont des coupures de billets de banque de 1000 F CFA et 2000 F CFA qui sortent de partout.

Quelques rares "gros bonnets" de la capitale utilisent même des coupures de 5000 F CFA ou de 10 000 F CFA.

Kassim TRAORE

 

Les potins

Baba Sala sauve l’honneur

Les concerts ont cessé d’être des moments de distraction et ne sont plus que des moments de gaspillage. A cela, il faut ajouter le manque de professionnalisme de nos griottes et de leurs instrumentistes. Qui ne font aucune balance pour préparer les concerts avant l’heure du spectacle. C’est devant le public qu’ils essayent de faire les accords entre les instruments. Ce qui peut souvent prendre jusqu’à 30 minutes alors que les artistes ne chantent chacun qu’un seul morceau.

C’est pourquoi les onze artistes programmés ne peuvent pas jouer entre 21 H et minuit. La dédicace de Touma Diabaté, avec son retard d’une heure, comme pour les concerts des autres griots, a ainsi été une déception pour le public qui a attendu jusqu’à la fin du concert. Les spectateurs étaient en train de chercher le spectacle qui leur avait fait défaut. Car, du DJ Sénateur qui fait une utilisation moderne du balafon en passant par les Djalou Damba, M’Baou Tounkara, Ténin Kouyaté ou Fatim Dramé dite Chéché, ce n’étaient que des critiques les unes contre les autres.

Heureusement que Baba Sala était du concert avec ses danseuses qui ont pu faire un grand plaisir au public. Pendant sa prestation, toute la salle n’a cessé de danser.

Le concert-dédicace de Touma Diabaté pouvait être une belle fête si les cantatrices n’étaient venues pour des règlements de compte. Elles avaient toutes refusé de chanter et de faire plaisir au public qui avait pourtant massivement fait le déplacement.

 

Une seule porte pour l’entrée et la sortie

Lors du concert-dédicace de Touma Diabaté, le Palais de la culture n’avait qu’une seule porte d’entrée et de sortie. Initiative des organisateurs ou de la Direction de l’établissement, cette disposition a  dérangé plus d’un. Car il y a eu trop de bousculades et d’échauffourées entre le public et les gendarmes qui s’occupaient du maintien de l’ordre.

Selon une personnalité, c’est une consigne qui a été donnée. Une consigne d’autant plus respectée que, même après le concert, les spectateurs sont sortis par la porte d’entrée. Certains jeunes ont même profité des bousculades pour partir avec les sacs ou les porte-monnaie de certaines femmes. Il reste à savoir s’il y avait de l’argent dans ces sacs car les femmes ont tellement distribué de l’argent aux griottes qu’on se demande si elles étaient retournées avec un centime à la maison.

 

Fête des lesbiennes et des pédés

Décidément, nos artistes, surtout les griottes, ne cachent plus rien. Lors du concert de Touma Diabaté, bon nombre d’entre eux étaient accompagnés de lesbiennes ou de pédés. Il suffisait de faire un tour dans les coulisses de la salle Bazoumana Sissoko pour les voir eux qui, d’ailleurs, se glorifient de cela. C’est pourquoi, tout le long du concert, ce sont ces femmes et hommes qui donnaient sans cesse des billets de banque à flots puisque beaucoup d’artistes en ont et que ce n’est plus à cacher. C’est pourquoi tous les morceaux sont dédiés à ces personnes au détriment du public qui ne comprend rien dans ce jeu qui commence à prendre de l’ampleur dans le monde culturel.

 

Sirani est de retour

Absente des scènes de concert depuis six mois, la trésorière de l’association "Nouvelle génération", groupement de jeunes griottes dont la charmante Nafi Diabaté dite Marimar est la présidente, Babani Koné dite Sirani a participé au concert-dédicace de Touma Diabaté le vendredi 10 novembre dernier. Elle était occupée ces derniers temps par la réalisation des clips de certains morceaux de son dernier album "Yéléma".

Sirani est aussi en train de préparer un spectacle qui aura lieu le samedi 18 novembre au Centre international de conférences de Bamako (CICB). A espérer seulement que ce ne sera pas comme le concert-dédicace de  Touma Diabaté où il y avait beaucoup de lesbiennes et de pédés qui prennent de plus en plus l’habitude d’accompagner les griottes.

 

Des revenants mais pas sur scène

Depuis son concert-dédicace, on avait perdu de vue Oumou Jolie Diabaté. Cette cantatrice, qui avait essayé de faire de la musique hindoue au Mali avec son premier album "Kabi Kabi", n’a plus été vue sur scène. Peut-être, "Kabi Kabi" n’a-il pas bien marché ! Elle était pourtant, lors du concert de Touma Diabaté, dans la salle pour soutenir les artistes. Comme d’ailleurs l’artiste Mamou Samaké qui, très calme, a regardé tout le concert jusqu’à la fin. Et pour elle, il n’y a pas de commentaire à faire: "C’est juste un soutien qu’on est venu apporter à la jeune Touma Diabaté qui est en début de carrière".

 

Palais de la culture ou la BCEAO des griottes

En deux semaines, dans la salle Bazoumana Sissoko, on peut dire que plus d’un milliard a été donné aux griottes. Il suffit de venir chanter un morceau en citant les noms de tous les "gros bonnets" qui sont dans la salle et c’est la pluie d’argent.

Lors du changement des coupures de billets de banque, le directeur national de la BCEAO, Drissa Traoré, avait expliqué que ce changement est du à la mauvaise utilisation des billets au cours des cérémonies sociales, surtout les baptêmes et mariages. Aujourd’hui, il doit y ajouter les lieux de concert. Et dire que nos populations crient qu’il n y a pas d’argent ! En voyant des éventails en billets de banque avec nos griottes et leurs "djatigui" qui marchent dessus, cela fait vraiment mal.

C’est ce qui a poussé une femme a lâcher cette phrase: "Le Palais de la culture, c’est la BCEAO de nos artistes parce qu’ils y gagnent beaucoup d’argent et facilement". C’est vrai que les "djatigui" doivent faire un geste à son griot ou à sa griotte mais, au-delà de ce geste, ils n’ont pas le droit de s’amuser avec les billets de banque.

 

Coup de chapeau aux gendarmes

Ils ont la manière civilisée de faire le maintien de l’ordre. Et à chaque fois qu’ils sont présents, le public à moins de problème. En tout cas, les éléments de la gendarmerie qui étaient au concert-dédicace de Touma Diabaté le vendredi 10 novembre dernier ont su gérer ce beau monde. Et ce, malgré les multiples va-et-vient des femmes pour répondre aux appels sur leur téléphone portable.

De même, pour gérer les photographes, les gendarmes sont restés égaux à eux-mêmes jusqu’à la fin du concert. Bon nombre de gens ont apprécié le travail remarquable de ces hommes en uniforme. C’st ce que nous a fait savoir une femme qui faisait beaucoup de des va-et-vient car elle était fréquemment appelée: "Pour moi, ils ont fait correctement leur travail. C’est ça aussi le maintien de l’ordre. On ne peut trop faire usage de la force puisque que nous venons nous amuser".  

 

L’ORTM, la passion de tous les services

La passion du service public. Tel est le slogan de l’Office de radiodiffusion-télévision du Mali (ORTM). Cette passion est désormais partagée car tout le monde peut désormais louer les caméras, les journalistes et les animateurs de l’ORTM.

La preuve: le concert-dédicace de Touma Diabaté a été filmé par l’ORTM mais contre une facture selon certaines indiscrétions. Ce concert ne passera pas à la télévision mais il a été filmé pour les organisateurs. La soirée a été une occasion, pour Sidi Koné dit Junior, animateur de "Top Etoiles", et "Le Blanc", animateur de la Chaîne II, d’étaler leur… incompétence. Ces deux hommes ont, en effet, passé toute la nuit à crier deux petites phrases: "C’est la fête au village", "Ça va chauffer ce soir avec vos artistes préférées". On peut dire, sans se tromper, que ces deux animateurs ont leur part de responsabilité dans l’échec de la soirée. Il fallait être dans la salle pour le savoir !

Rassemblés par Kassim TRAORE

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