Si le public a afflué en grand nombre pour le concert-dédicace de Bagui Diabaté, le samedi 19 novembre 2011 au Palais de la Culture, beaucoup l’ont regretté du fait que les organisateurs avaient beaucoup plus les yeux rivés au fric et n’avaient que mépris pour la presse et une bonne partie pour la masse des spectateurs. Devant lesquels les grilles du palais avaient été fermées. Un concert-dédicace qui a déçu plus d’un participant. Et pour cause : de belles dames, drapées dans leurs beaux plus bazins, assises à même le sol…pour les plus chanceuses d’entre elles. Ce qui a fait que beaucoup de personnes ont dû renoncer à assister au spectacle pour lequel il avaient quand même déjà payé.
A vingt heures déjà (19heures selon certains), des spectateurs sont venus trouver les portes de l’imposante salle de spectacles du palais de la Culture cadenassées. Et il n’y avait personnes sur les lieux pour donner la moindre explication à ce beau monde qui se bousculait, tels des gens écervelés, à un premier barrage dans le but d’accéder, en montrant bien naturellement patte blanche avec billet ou carte d’invitation en l’air, d’abord dans la petite cour entourant ladite salle. Seuls les escaliers donnant accès à la loge supérieure étaient encore accessibles. Mais un rapide coup d’œil, sur les marches qui y conduisent, vous permettait de comprendre que c’était peine perdue de tenter l’aventure. " Pas de place en haut ", ne cessaient de maudire toutes ces dames qui avaient, pour la plupart, porter leurs plus beaux bazins pour cette nuit qui devait l’une des plus belles et des plus mémorables.
A 22h30, c’est le début du concert. Et les portes qui avaient, jusque-là, donné l’impression d’être scellée allaient s’ouvrirent comme par enchantement. Mais la salle qui était quasi vide, il y a une heure seulement, se voyait pleine…Comme il est aisé de comprendre…les affaires, le fric a fait son travail. Certainement qu’il y avait à payer là également. En plus du billet ou de la carte, quelques sous afin de passer sous un barrage souterrain. Pour avoir accès à la salle. Ce sont là des interrogations plus que des affirmations. Car, dans ce climat de non considération pour les personnes, c’était seulement des cris et des plaintes qu’on pouvait enregistrer par-ci par-là.
Parfois on voyait passer devant des gens désemparés, un personnage ouvrir une porte pour laisser passer certains. Il s’agit d’un certain Bouna, apparemment, plus intéressé au fric issu de la vente des billets que par le confort voire le minimum de respect auquel le public et la presse ont droit. On le verra, pourtant, minuter tout le long du spectacle, tel un orfèvre, le temps de passage des artistes dont certains avaient plutôt tendance à vouloir s’éterniser sur scène. Là, il n’avait que respect pour ceux-ci. Tel n’a pas été le cas pour ceux qui avaient leur billet en main à la porte sans s’avoir à quel saint se vouer. On a vu des gens, de belles dames drapées dans leurs plus beaux habits assises à même le sol alors qu’elles avaient acheté leur billet ou leur carte dans le but, bien évidemment, d’avoir une place. C’est regrettable que des organisateurs soient si hautains qu’ils aillent jusqu’à fouler au pied, et cela sans vergogne, le droit du public qui a payé son billet pour ainsi se retrouver…en dehors du concert. En effet, face à l’irrespect des organisateurs vis-à-vis du public, certains ont préféré retourner à la maison. Sans l’espoir qu’il soit un jour dédommagé. Quelqu’un a dit que tel a été toujours le cas.
C’est pourquoi, au tout début du concert, les organisateurs ont essayé de présenter de plates excuses aux spectateurs coincés et serrés comme dans une boîte de sardines. Une partie de la salle a semblé pardonner quand l’autre continuait à maudire les organisateurs. Les brillantes prestations des artistes invités tels Nafi Diabaté, Safi Diabaté, Babani Koné, Soumaïla Kanouté ou Fati Niamé Kouyaté ont-elles fait changer d’avis cette autre partie du public ? Rien n’est moins sûr.
En tout cas, un tel comportement des organisateurs, qui n’ont eu que mépris pour la presse et le public, mérite d’être condamné. Avec la dernière énergie. Car, si tous ceux qui n’ont pu accéder à la salle décidaient de porter plainte, les organisateurs n’auront que leurs yeux pour pleurer.
Mamadou FOFANA