La diva malienne Oumou Sangaré n’est pas seulement une star internationale de la chanson, mais aussi une représentante mondiale des droits de la femme, Ambassadrice de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, Lauréate du prix de l’UNESCO et Commandeur des Arts et Lettres. Depuis quelques années, elle est aussi une femme d’affaires. C’est donc une femme qui fait la fierté du Mali à l’échelle planétaire.
Originaire de Wassoulou, localité située au Sud du Mali dans la région de Sikasso, Oumou Sangaré est née le 25 février 1968 à Bamako. Elle est issue d’une famille d’artistes, notamment d’une mère qui fut une grande chanteuse, malheureusement, celle-là ne chante plus aujourd’hui à cause de son âge avancé. Attaquée dès son enfance par le virus de la musique, Oumou Sangaré a donné son tout premier spectacle à Bamako alors qu’elle avait tout juste cinq ans devant 3 000 personnes au Stade Omnisports Modibo Kéïta. Ayant son propre style à elle, Oumou Sangaré aborde dans ses chansons des thèmes très sensibles comme les méfaits de polygamie, l’amour, l’altruisme, le combat des femmes ou les mariages arrangés des adolescents.
Cette voix d’or du Wassoulou est sortie hors du Mali pour la première fois avec l’ensemble de percussions Djoliba, en 1986. En 1989, un producteur l’embarque à Abidjan avec des musiciens et espoirs. A une semaine, ils enregistrent les cinq titres de «Musoluw». Juste après ce premier opus, Oumou Sangaré devient une star. Elle commença alors à apparaître régulièrement sur les scènes internationales, comme au Festivals d’Essaouira, de Womad, au Paléo Festival de Nyon ou de Jazz à Viennes. Elle s’insurge corps et âme contre l’exploitation des femmes et fut, pour son œuvre et son engagement, récompensée par l’UNESCO.
Soulignons qu’elle écrit et compose elle-même ses chansons qui s’appuient sur une forte critique sociale, concernant notamment la place de la femme et des humbles dans la société. Son opus «Musoluw», sorti en 1990, a été apprécié par tout le monde. Elle eut alors la chance de signer un contrat avec un Hollandais, ce qui lui a permis de faire le tour du monde. Elle a passé 10 ans, avant de se consacrer à son 2ème opus «Ko Sira» en 1993, puis «Worotan» en 1996, «Laban» en 2001, «Oumou» en 2004 et le fameux «Séya» en 2009 qui a cartonné et émerveillé le publique malien.
Précisons par ailleurs que Oumou Sangaré a commencé ses carrières nationales et internationales en intégrant l’Ensemble national du Mali. Puis, la diva a été repérée par le vétéran du Super Djata Band, Bamba Dembélé, l’ensemble de percussions Djoliba. Elle laisse alors définitivement tomber mariages et baptêmes, et ne se produit plus que dans de vraies salles de concerts et enchaîne les enregistrements. La carrière internationale de la diva de la musique est enclenchée en 1992-1993 après sa signature sur le label anglais World Circuit, qui n’a alors cessé de prendre de l’ampleur. Oumou Sangaré a porté les notes musicales du Wassoulou jusqu’aux oreilles des Japonais, des Canadiens et des Américains et des Marocains…
De la carrière musicale aux affaires, la diva de la musique malienne est vite passée en se lançant dans le business en 2006 à travers la commercialisation des voitures 4×4. Elle fait importer les voitures de Chine, par le biais de sa Société «Oum Sang» qui a créé une vingtaine d’emplois. Ambitieuse, la diva s’est tout d’abord investie dans l’hôtellerie en 2002 avec la résidence Wassoulou.
Seydou Oumar N’DIAYE