Coin des artistes : Etté Nuella

Pour l’état-civil, je suis Nuélla Etté, aujourd’hui au Mali parce que je travaille avec Boncana  Maïga. Je suis dans son écurie, je travaille en tant que choriste et en même temps il me forme pour être une vraie artiste.

 A quel âge avez-vous commencé à chanter

Etté Nuella: C’est à l’âge de 22 ans que j’ai commencé à chanter. Après ma première année au BTS, j’ai passé mon premier concours de musique en 2007 dans une émission de télé réalité qui se nomme Star Karaoké en Côte d’Ivoire, une émission comme ‘’Case Sanga’’ au Mali. Trois ans après, c’est-à-dire en 2010, j’ai participé au concours ‘’ Africa Star‘’ de Claudy Siar. Au cours de la compétition, nous avons fait le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Sénégal dont j’ai été la lauréate encore. Donc après Africa Star, je me suis dit que comme on me connait assez dans mon pays, je vais  alors sortir pour apprendre auprès des sages. D’où l’idée de venir au Mali pour croiser plein d’artistes. Pour moi, le Mali est un pays rempli de talent, rempli d’artistes qui exportent la musique Africaine. Il était aussi important pour moi de savoir si je voulais me baser sur les Européens, les Américains ou si je voulais porter ma tradition ivoirienne à l’étranger.

En faisant donc tous ces concours, j’ai pu interpréter bon nombre de morceaux européens, américains mais surtout africains aussi. Donc c’est à travers ça que je me suis dit qu’il faut que je sache ce que je veux dans la musique et c’est pour ça que je suis au Mali. J’ai eu aussi à travailler avec Djoni Sensell qui était dans l’écurie de Salif Keita avec lequel j’ai travaillé dans son studio au Moffou. Ensuite, j’ai travaillé avec Tiken Jah Fakoly, j’assurais la première partie de son concert dans sa radio libre, puis en tant que choriste quand il invitait les artistes. C’est après tout ça que j’ai été avec Boncana Maïga qui m’a pris comme sa fille, sa filleule. Et il me suit dans la musique.

 Avez-vous un album sur le Marché discographique?

Oui j’ai déjà un album sur le marché. C’est juste après les épreuves d’Africa Star que j’ai fait un maxi single de quatre titres qui se vend en Côte d’Ivoire où j’ai fait la dédicace. J’ai préféré faire un maxi single de quatre morceaux pour faire non seulement de la musique traditionnelle, slow, souk et un techno mais aussi montrer à mes fans que je suis toujours polyvalente. Je tiens aussi à dire que même si la K7 n’est pas vendue au Mali, pour le moment le clip passe sur Africable télé et TV5 grâce à Boncana Maïga.

Quelles sont les sujets qui vous importent en tant que artiste qu’auteur compositeur?

Je parle de paix, d’amour, de tolérance dans mes chansons et le fait de s’accepter telle qu’on est parce que c’est très important. Je suis la preuve vivante du fait de s’accepter tel qu’on est. Grâce à la musique, j’ai pu sortir de ma coquille, j’ai pu comprendre  malgré mon infirmité, il faut dire, j’ai des problèmes au niveau de mes deux pieds, j’ai été  opérée pendant cinq ans, 36 fois, j’ai passé deux ans à l’hôpital en Italie sans bouger. Grâce donc à la musique, j’ai pu sortir de ma coquille et partout où je suis passée dans le cadre de la musique, tout le monde me disait « Nuella, tu as une superbe voix ». A travers ses relations et les featuring que j’ai fait avec beaucoup de grandes personnalités de la musique Africaine, notamment Corneille lors de son concert à Abidjan, Coumba Gaoulow, dans le cadre de l’émission Africa Star, Patience Dabani et autres, qui m’ont tous encouragé à percer dans la musique et surtout  ont apprécié ma voix. Donc ça te fait oublier que tu as un handicap. C’est pour dire qu’il est très important de s’accepter tel qu’on est, et cela te permettra de donner la joie, l’amour et faire tout ce qu’on veut.

Comme je le disais, je chante la paix parce qu’en Afrique, on fait plein de projet, on a envie d’évoluer, avec une jeunesse pleine de talent, pleine d’avenir. Ce qui nous manque surtout c’est la paix, la stabilité afin de réaliser ces projets. Il faut alors la paix la stabilité pour que l’Afrique bouge.

Quels ont été les moments faciles ou difficiles dans votre carrière musicale?

Je commencerais par le moment facile d’abord. Je sais que je ne croyais pas en moi. Tout ces concours que j’ai gagnés, mes relations avec Tiken Jah, Salif Keïta, Boncana Maïga ont été tous possibles grâce à mes parents, amis et connaissances qui m’ont permis d’y aller car moi-même, je n’y croyais pas. En ce qui concerne les moments difficiles, je continue de les vivre  parce que dans ce milieu, tu atteins certain niveau où les gens se disent que maintenant, après Africa Star, « Nuella va prospérer tout de suite ». Avec tout ce qu’elle a eu comme relations et promesses faites lors de l’émission, c’est sûr qu’elle a réussi.

J’avoue que lors de cette même compétition, Africa Star, on ma tellement promis des choses comme par exemple la production de l’album, des financements, les voitures. Mais de toutes ces promesses, on ne m’a rien donné du tout jusqu’aujourd’hui. Ce qui fait que c’est difficile pour évoluer  parce que, pour faire la musique, il faut avoir beaucoup de moyens surtout du côté financement, et c’est ce que je n’ai pas aujourd’hui.

Nuella est elle mariée?

Non, je ne suis pas encore mariée mais j’ai quelqu’un dans ma vie.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui se lancent dans ce métier comme vous?

Ce que j’ai comme conseil, mes camarades jeunes qui se trouvent aujourd’hui dans le monde de la musique doivent savoir qu’il faut d’abord avoir foi en soi et surtout être auprès des grands qui sont plus expérimentés afin d’avoir de bonnes leçons et de conseils pour bien se hisser dans le domaine.

Propos recueillis par

Seydou Oumar N’DIAYE

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