Arraché à notre affection le 7 mars 2006, Ali Farka Touré est plus que jamais présent dans le showbiz international. La preuve est que, avec son éternel complice Toumani Diabaté, il vient de remporter le Grammy du " Meilleur album de musique traditionnelle " lors de la 53e soirée des Grammy Awards qui se tenait dans la nuit du 20 au 21 février 2011 à Los Angeles, aux Etats-Unis.
7 mars 2006-7 mars 2011 ! Cela fait cinq ans déjà que la musique malienne et le blues mondial sont orphelins d’un des artistes les plus talentueux et les plus atypiques de toutes les générations : Ali Farka Touré ! Monsieur le Maire, le paysan-bluesman, le baobab du blues s’est éteint au sommet de la gloire. Quelques semaines après avoir été récompensé d’un second Grammy Awards d’une carrière brillante et atypique. Un trophée qu’il ne verra pas ! Une distinction que leur avait valu l’album " In the Heart on the moon ". Un sublime chef d’œuvre qui s’impose toujours dans les hits parades.
Déjà, en 1995, il avait été couronné d’un premier Grammy avec " Talking Timbuktu " enregistré avec Ry Cooder. Il devenait ainsi le premier Malien à inscrire son nom au palmarès de la plus prestigieuse des distinctions musicales dans le monde. " Ali & Toumani ", le dernier opus enregistré par le bluesman du désert avec Toumani Diabaté un an avant son décès en 2006 et mis sur le marché en 2010, lui vaut aujourd’hui une consécration posthume. L’album s’est adjugé le trophée de " Meilleur album " de musique traditionnelle au 53e Grammy Awards à Los Angeles (Etats-Unis d’Amérique). La Fondation Ali Farka Touré ne pouvait donc pas rêver meilleur cadeau pour commémorer le 5e anniversaire de cette douloureuse disparition de l’enfant prodige de Nianfunké (Tombouctou).
Le virtuose de la kora Toumani Diabaté et la regrettée star du blues malien proposent une merveilleuse évasion dans le temps et dans l’espace avec " Ali & Toumani ", le dernier enregistrement d’Ali Farka Touré. Dans une complicité toujours fascinante, les deux virtuoses ont nostalgiquement revisité des classiques du patrimoine artistique mandingue. Selon Nick Gold, le producteur d’Ali à World circuit, l’opus posthume (pour Ali Farka Touré) a été enregistré en 2005 au " Livingston Studios " de Londres (Angleterre).
Déjà éprouvé par la maladie et épuisé par une tournée (la dernière), Farka avait fait violence sur lui-même pour honorer ce dernier rendez-vous avec le studio. Quelques mois plus tard, il s’éteignait dans la totale discrétion. L’artiste amoureux de la terre, de Niafunké sa terre natale, a tourné le dos à la scène et à la vie en nous laissant avec un fabuleux héritage qui continue à écrire les plus belles pages du blues, à rehausser l’image culturelle et artistique du Mali, à faire donc la fierté des Maliens. La preuve concrète que les grands artistes, les vraies légendes, ne meurent jamais !
Moussa Bolly
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