Avant la sortie officielle de son quatrième opus sur le marché discographique, Samba Touré après une longue absence signe son retour. Pour ce faire, l’artiste donnera un spectable ce vendredi 11 mars à l’Institut Français du Mali (Ex-CCF). Une occasion de presenter, pour la toute prémière au Mali, les titres de son nouvel album.
Disciple et fidèle accompagnateur du regretté Ali Farka Touré durant de nombreuses années, Samba Touré, homme sonraï, se montre un des dignes héritiers du légendaire guitariste de Niafounké. Né en 1968 dans un petit village situé entre Niafounké et Tombouctou, le petit Samba grandit dans un environnement familial très marqué par la musique ; sa mère fut une des premières chanteuses du très jeune Ali Farka.
rnAprès avoir longtemps joué dans des orchestres locaux à Bamako (ses premiers groupes Farafina Lolo et Super Lolo dans les années 90), il obtient la chance de rejoindre le groupe d’Ali Farka avec qui il part en tournée mondiale, à travers l’Europe et les Etats-Unis (en 1997). Cela lui ouvre la possibilité de découvrir de nombreux styles et genres musicaux, une expérience inestimable qui marquera à jamais Samba Touré et influencera très profondément son futur jeu et répertoire. De retour au Mali, Samba Touré décide de se lancer dans une carrière solo. Le chanteur-guitariste fonde son propre groupe, Fondo (qui veut dire "route, chemin" en sonraï) et tourne intensivement à travers le Mali. En 2004, son premier album solo, "Fondo", sort. Cet album connait un succès éclatant dans tout le Mali. En 2009, Samba Touré revient avec un autre album, "Songhaï Blues, Homage to Ali Farka Touré", son premier album destiné au marché international, autour d’un ensemble composé de Zoumana Téréta au soku (violon monochorde), Alto Fofana à la flûte, Djimbé Sissoko au ngoni et tamani, Oumar Barou Diallo à la basse électrique, Hamma Sankaré à la calebasse, Oumar Touré aux congas et Bouri Séré, frère de Samba, à la batterie et calebasse. Par cet opus, Samba Touré peut prétendre une fois pour toutes à être l’un des dignes et légitimes héritiers de son maître et compatriote Ali Farka Touré.
Aux côtés de ses musiciens, Samba Touré crée une musique qui mélange ou, à proprement parler, unifie la musique sonraï de sa région natale aux tonalités occidentales des nombreux courants musicaux glanés lors de sa carrière, à des rythmes intenses et souvent dansants, et à des dialogues excitants entre guitare et soku (p.ex. "Anbafo", premier morceau), le tout bien sûr sous l’influence flagrante et incontestable de son professeur et génial guitariste Ali Farka Touré. Les lyrics transmettent des messages moralistes et chantent de divers éléments de la culture malienne, tels que l’importance de la famille, le respect, le labeur et d’autres valeurs ancestrales. Le treizième et dernier morceau de l’album, titré "Ali Farka", est dédié dûment à son mentor et grand maître …
Ce disque-hommage plein d’énergie est à conseiller vivement à tou(te)s les mélomanes de la musique ouest-africaine en général, et des traditions musicales du Mali du Nord (entre Mopti et Tombouctou) en particulier, mêlée avec du blues nord-américain, du soul, du funk et du rock. Suite à la sortie en 2009 de l’album "Songhaï Blues", Samba a beaucoup tourné en 2010, avec son propre groupe ”Fondo” et également avec Toumani Diabaté (au chant et à la guitare) lors d’une tournée internationale : le "Ali Farka Touré Variation Tour". Son doigté fidèle à la tradition de son maître a fait de lui le digne successeur de ce style de blues songhaï. Mais loin d’être une imitation, Samba a forgé son propre style, et son nouvel album à paraître internationalement au printemps 2011 est le témoin de l’évolution de son répertoire. Entre les concerts avec Toumani Diabaté en 2010, Samba rentre régulièrement à Bamako pour l’enregistrement de son nouvel album ”Yermakoye”, à paraître mondialement au printemps 2011. Avec un groupe plus restreint (guitare, ngoni, congas, calebasse, basse), cet album très travaillé de 14 titres est une formidable collection de rythmes et de couleurs variées, avec la participation d’Oumou Sangaré pour un titre dédié aux femmes maliennes ayant œuvré pour le développement du pays.
Cet album composé lors de l’année du cinquantenaire est également un appel à l’unification des différentes ethnies qui composent le Mali. Samba y chante en plusieurs langues : peul, soninké, bambara et bien sur songhaï. Chansons d’amour y côtoient messages de sensibilisation et rythmes traditionnels.
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