Née au Sud-ouest du Mali, à Kita, Bako Dagnon est devenue une mémoire vivante des traditions musicales du pays. La chanteuse a été remarquée pour la première fois lors de la Biennale de la Jeunesse de Bamako de 1972.
Sa connaissance extraordinaire des cultures et traditions des 27 communautés ethnolinguistiques maliennes a poussé Ali Farka Touré à la consulter régulièrement. En 35 ans de carrière, Bako Dagnon a réalisé 5 albums diffusés localement.
ako Dagnon est une des grandes figures de la musique traditionnelle malienne. Pour ses compatriotes, cet ex-membre de l’Ensemble instrumental du Mali – une institution – fait partie du riche paysage musical depuis plus de 35 ans, gardienne du temple mandingue et de ces histoires multi-séculaires qui continuent à se transmettre. Mais au-delà des frontières de son pays, bien que le Mali soit devenu l’un des plus importants pourvoyeurs d’artistes sur le circuit international, le nom de cette chanteuse n’était apparu jusqu’à présent que sur quelques albums : Electro Bamako de Marc Minelli (sans Mamani Keita) et ceux de Mandekalou, ce collectif de griots maliens réunis sous l’égide d’Ibrahima Sylla.
Mémoire vivante d’une culture ancestrale, Bako Dagnon est sans nul doute l’un des secrets les mieux gardés de la musique malienne … Bako Dagnon ou une voix unique, comme il en apparait une fois par génération. S’il a fallu attendre plus de quarante ans avant de la voir émerger sur la scène internationale, Bako s’impose aujourd’hui naturellement dans le paysage culturel africain, au delà même de la simple dimension musicale.
Bako Dagnon est le lien parfait entre tradition et modernité, en ramenant à la vie les plus anciennes histoires de l’Empire Mandingue. La musique de l’album Sidi Ba, produite par Jean Lamoot (Salif Keita, Alain Bashung,…), reflète parfaitement cette alchimie : un profond respect de la tradition dans laquelle est insufflée une étonnante modernité, pour donner un recueil de chansons éternelles… Ces albums ‘Sidi Ba’ et ‘Titati’ seront revisités ce vendredi 8 à l’Institut Français. Une première que Bako Dagnon se produira en live et fera découvrir l’intégralité de son répertoire aux publics.
Aux guitares acoustiques s’ajoutent violon, flûte, contrebasse, tandis que les voix chantent autant qu’elles narrent, à l’image de Donsoke, une chanson inspirée par l’histoire de ce chasseur admiré de tous, y compris de la femme du roi qu’il mit enceinte sans savoir qui elle était. Nul besoin de comprendre les paroles pour se sentir bercé, pris par ce ton récitatif. Pourquoi résister ?
Bandiougou DIABATE