L’artiste musicien Abdoul Fouad Do nous a accordé une interview, mardi dernier, au siège du Journal, sis à Samé. Son nouvel album s’appelle Brothers and Sisters, c’est-à-dire Frères et Sœurs. Il est inspiré du contexte de crise que subit notre pays, notamment dans sa partie septentrionale. C’est surtout un appel à l’union et à la paix.
Abdoul Fouad Do : Je suis Abdoul Fouad Do, très connu sous l’étiquette Ghanao Malian. Je suis un chanteur de Reggae. J’ai débuté la musique au Ghana avec l’orchestre Boum Dalens et d’autres orchestres du Sénégal comme le Royal Band de Thiès. Au Mali, j’ai joué avec presque tous les orchestres.
Comment êtes-vous venu à la musique reggae ?
Je n’ai pas choisi le Reggae au hasard. Je l’ai choisi pour mieux exprimer les problèmes africains. Je le considère comme la musique de l’homme noir pour son émancipation. Je joue du Roots Reggae, qui est le Reggae sans mélange. Il y a plusieurs genres de Reggae.
Combien d’albums avez-vous réalisés ?
J’ai fait huit albums. A propos de ce qui se passe au Nord, j’ai dit : le Nord connait le Nord. A l’époque, j’ai connu le Songhoï Star de Gao. J’ai connu Gao lorsque le goudron qui y conduisait se limitait à Sévaré. J’ai fait deux concerts à Gao.
Comment s’appelle votre nouvel album ?
Brothers and Sisters: Frères et Soeurs. La chanson recommande l’union des frères et sœurs en déconseillant la séparation, de barrer la route à l’oppression et les agressions. La chanson est dédiée à la crise malienne.
Vous chantez avec quels musiciens ?
Certains sont Ghanéens, d’autres sont Jamaïcains et il y a aussi des Allemands. Ce sont des connaisseurs de la musique Reggae. L’album est produit au Ghana et distribué au Ghana et au Mali par Mali cassette. Je veux toujours aller de l’avant et ne pas décevoir ceux qui me connaissent déjà et qui écoutent ma musique. Je chante pour la paix et je distribue mes albums pour que l’information que je véhicule puisse passer.
Que pensez- vous du piratage ?
Le problème du piratage est un héritage de la musique africaine depuis le commencement jusqu’à nos jours. Ce n’est pas un problème malien seulement, c’est dans toute l’Afrique. On a beau lutter, c’est toujours difficile, on n’arrive pas l’éradiquer. Le piratage est plus élevé dans certains pays que d’autres, mais dire qu’on va l’éradiquer complètement, ce n’est pas vrai.
Propos recueillis par Baba Dembélé