Il n’est certainement pas la réincarnation de son père, Ali Farka Touré arraché à l’affection des mélomanes le 7 mars 2006. Il se positionne néanmoins comme l’un de ses dignes héritiers comme Afel Bocoum, Baba Salah Cissé, Samba Touré… Boureïma Farka Touré dit Vieux commence à sortir de l’ombre.
« Ce n’est pas facile d’égaler une star comme Ali Farka, à plus forte raison faire plus que lui. Mais tout est une question d’inspiration et surtout de la volonté de Dieu », dit Vieux Farka à propos de son père. Faire autant que son défunt papa sinon mieux, c’est le défi qu’il doit pourtant relever. Etudiant au Conservatoire des arts et des métiers multimédias Balla Fasséké de Bamako, Bouréïma dit Vieux Farka Touré fait de la guitare à la même allure que son père.
« J’ai commencé à faire la musique en 1994, auprès de mon cousin Afel Bocoum, comme batteur dans l’orchestre de Niafunké. Parallèlement, je poursuivais mes études à Kati. Après le DEF (diplôme d’études fondamentales), j’ai opté pour l’Institut national des arts (INA). A ma sortie, j’ai fait le concours d’entrée au Conservatoire, où je suis actuellement », explique le porteur du lourd héritage de son père.
Entre-temps, il avait abandonné la batterie pour la guitare. « J’ai choisi de faire de la batterie au départ, parce qu’il n’y avait pas de batteur à Niafunké à l’époque. Comme j’aimais bien cet instrument, j’ai décidé de m’y essayer. Après, j’ai aussi tenté avec la guitare. J’ai finalement réussi à jouer des deux instruments », souligne Vieux.
Vieux se considère comme « le pur produit du folklore malien, du Nord du Mali. Mon père faisait tous les styles. C’était un bosseur. C’est ce que je vais m’employer aussi à faire. Mais en essayant d’apporter un petit plus ». Même s’il demeure fidèle à la philosophie musicale paternelle, le guitariste veut aussi imposer son style. « Ce que les gens savent de moi pour le moment, c’est que je suis le fils d’Aly Farka Touré. Ça, c’est naturel. Mais, il faut que je me batte pour montrer aussi ce que je sais faire. Car personne ne peut devenir comme l’autre chacun étant ce qu’il est ».
Après les Tamani 2006, il était récemment au Festival d’Essakane (Tombouctou) qui a consacré une soirée d’hommage à son défunt père. Il est également invité au Festival sur le Niger qui débute jeudi prochain à Ségou. Et Boureïma compte surtout sur les compagnons de son père pour l’aider à trouver sa voie. « Mon père m’a dit un jour : si je venais à quitter ce monde un jour, il ne faut pas laisser les gens qui sont avec moi. Tu les gardes. C’est avec ce groupe que je travaille », se rappelle-t-il.
Et ce sont ces virtuoses de la guitare, du ngoni, de la calebasse… qui l’accompagnent sur son premier album annoncé pour le 13 février prochain. Une première certainement très attendue par les fans de son père.
Moussa Bolly
“