Boubacar Traoré dit Kar Kar lors de son spectacle à Blonba : ‘On m’avait donné pour mort, c’est pourquoi je vis encore’

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Boubacar Traoré dit Kar Kar lors de son spectacle à BlonbaIl est actuellement le plus vieux artiste malien qui continue d’animer les planches du monde. Il est rarement programmé au Mali.  Ce qui fait de lui un artiste déçu. Boubacar Traoré dit Kar Kar, l’enfant de Kayes Khasso a émerveillé le public de Blonba avec un spectacle inoubliable pour les amoureux du blues. Plusieurs tontons et tantis avaient fait le déplacement, histoire de venir se remémorer à travers les titres des années 60 du vieux chanteur. Avec sa guitare et une calebasse parfaitement maîtrisée par Demba Camara, le Blonba a été transformé en un temple de Blues pendant plus d’une heure.

L’artiste avait joué une dizaine de morceaux en raison de la demande pressante du public. Tout au long de la soirée, il gratifié le public avec des titres comme ”Minuit”, ”Mariama”, ”Djéen”, ”Balimaw” etc , souvent accompagnés d’applaudissements nourris .
 
Les spectateurs ont encouragé Kar Kar qui, à la fin du spectacle n’a pas caché sa joie ” Le public de Blonba est chaud, c’est un public formidable. Je suis content, parce que je ne pensais pas que les gens aimaient mon style au Mali. Je suis très content,  j’aime aller jouer en Chine,  au Japon, Canada ou en  Angleterre mais quand je joue chez moi c’est encore plus réconfortant pour moi, jouer au Mali chez moi, c’est ce que j’aime, mais personne ne me programme ici, c’est pourquoi j’étais très déçu”.

Boubacar Traoré dit Kar Kar a commencé sa carrière dans les années 1960 avec des titres comme ”Mali twist”, ”Mariama”, ” Kayes Ba” ”Cha cha 63”.  Ce sont ces morceaux qui ont lancé la carrière de l’artiste partout en Afrique  et lui ont conféré une notoriété sans équivoque aux quatre coins du globe.  Il y a beaucoup de Maliens qui sont nés avec  sa musique dans les années 1960. Malgré son succès Boubacar Traoré avait abandonné la musique sous la pression de sa famille qui comprenait mal le fait qu’un noble bambara se lance dans la musique. Pendant 20 ans il a quitté la scène.  Certains l’avaient donné pour mort pendant cette longue absence.

 ”C’est l’Angleterre qui m’a découvert, mais avant ce sont les journalistes de Radio Mali et de la télévision en 1988 qui sont partis me chercher à Kayes pour venir faire des titres pour la télévision nationale. Quand ils m’ont dit  Kar Kar tu vis ? Tout le monde dit que tu es mort, je dis non je suis là. Quand je suis sorti à la télé, les gens disaient que ce n’est pas vrai, tous pensaient que j’étais mort, or c’est mon grand frère Kalou Traoré qui est mort. Il était professeur de musique et chef d’orchestre de l’AS Maravilles du Mali. Il a fait 8 ans d’étude à Cuba avec Boncana Maïga. C’est pourquoi je vis encore. Je ne suis pas mort”.

C’est  après cette sortie à la télé qu’Abdoulaye Samassa a produit le premier volume de Kar Kar. Il a 8 albums à son actif. ”C’est à cause d’une fracture au pied droit que ma mère m’a donné le nom kar kar. Elle disait voilà ton pied est cassé, cassé, kar kar en bamanakan.  Avec le temps, ce nom m’est resté collé à la peau”.

Aujourd’hui  et cela malgré son âge, Kar Kar continue de chauffer les salles de spectacles à travers le monde, d’ailleurs après son show au  Blonba, il doit aller en France pour le festival Afrik color puis en Angleterre pour les fêtes de fin d’année.  Bonne chance à notre papi.

Kassim TRAORE

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