Révélée au public malien grâce à sa chanson « Tièba Galan », Batoma Sissoko, fait partie des jeunes griottes qui révolutionnent actuellement la musique malienne. Avec énergie et audace, teintée d’une voix de rossignol, qui nous entraine vers des horizons divers, elle dénonce les vices de notre société.
Nous l’avons rencontrée pour vous…
Je suis Batoma Sissoko, je suis originaire de Kita. Je suis la fille d’Oumar Sissoko et de Maimouna Kouyaté. Je suis née dans le « djeliya » et je l’ai dans le sang. Toute ma famille maternelle est griotte. J’ai commencé à apprendre la musique à l’âge de 7 ans. J’accompagnais ma mère dans les cérémonies de baptême et mariage. Et, petit à petit j’ai commencé à chanter.
26 Mars : Combiens d’albums avez-vous sur le marché et de quoi parlez- vous dans vos chansons ?
Actuellement, j’ai trois albums sur le marché. Dans mes chansons, je parle des réalités sociales du Mali : le sida, la condition féminine, la polygamie et bien d’autres sujets. Je fais de la sensibilisation dans mes chansons. Je dénonce surtout les mauvais comportement et les déviations des hommes.
26 Mars : Pensez-vous qu’il y a une différence entre le « Djeliya » d’avant et d’aujourd’hui ?
Il y a une grande différence. Avant, les ainés étaient prioritaires lors des cérémonies. Il y avait le respect mutuel et le professionnalisme. Mais, aujourd’hui, on se discute le micro devant les gens. Les jeunes créent des rivalités avec les ainés. Aussi, avec le modernisme, le griottisme est en train de perdre sa valeur. Pour moi, dans toute chose et surtout dans le giottisme, il faut préserver la place des ainés.
26 Mars : Que pensez-vous de la polygamie ?
La polygamie fait partie intégrante de nos coutumes. Mais, les hommes doivent être justes dans son application. C’est leur comportement partial qui crée des conflits, des rivalités et des divorces. Aussi, ce qui est encore grave, c’est que, le nom respect des principes de la polygamie est à l’origine de plusieurs maux dans notre pays.
26Mars : Que pensez-vous des querelles entre les artistes ?
Moi personnellement, je ne suis pas en conflit avec quelqu’un. Pour ceux qui se querellent souvent, je leur demande de laisser les appréciations personnelles de côté pour bien faire leur travail. Nous sommes tous des frères et nous avons le même objectif, qui est l’honneur de notre Maliba. Pour moi, c’est les petites querelles qui amènent les grands conflits et le Mali n’a pas besoin de ça.
26 Mars : selon vous quelle est la part des artistes et des griots dans le processus de réconciliation en cours ?
Nous les artistes, nous ne pouvons que chanter des morceaux pour encourager notre armée. Il faut que les maliens se pardonnent pour aller de l’avant. La réconciliation doit être l’affaire de tout le monde. Parce que, chaque citoyen, à son niveau, a un rôle capital à jouer dans ce processus. Nous les artistes, nous composons chaque jour des chansons pour les encourager à se surpasser. A mon niveau, j’ai composé et chanté deux morceaux sur la paix.
Propos recueillis par Rokya Berthé
Rokya Berthé(Bèrètè=c’est pas beaucoup pour dire que c’est le petit de…)Batoma a été révélée au public avec son tube “Karifa” qu’elle dédia à son grand père qui fut un ami de grankè Mamou Sylla, un des fidèles nyamakala qui accompagnait le camarade Modibo KEITA.Sinon j’ai bien apprécié le duo qu’elle fit avec Kassé Mady Diabaté dans “Tièba galan”.”La polygamie fait partie intégrante de nos coutumes”, cela va bien fâcher mon frère Koro KING à qui je dis bonjour depuis son bel appartement au Nigéria, pays des Yoruba-Ibo-Haoussa-Fulani-Zerma…
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