Le Premier ministre, Modibo Sidibé et son épouse, accompagnés des ministres de la Culture, Mohamed El Moctar, des Mines, Abou Bakar Traoré et des Sports, Hamane Niang, ont assisté, le vendredi 5 Novembre 2010, à la rentrée culturelle du studio Blonba. L’événement a enregistré aussi la présence des ambassadeurs de France et d’Espagne au Mali de celle deTiéblé Dramé et de son epouse, qui sont des habitués de Blonba et bien d’autres personnes. Cette soirée leur a permis de voir le " kotêrap ", une des nouvelles créations de Blonba et dont les acteurs ne sont autres que Amkoullel, Ramsès et King Massassi.
C’est Alioune Ifra N’Diaye, le directeur général de Blonba, qui a souhaité la bienvenue au Chef du gouvernement et aux invités à cette soirée inaugurale. Dans son intervention, le directeur de Blonba a présenté le bilan de l’année culturelle écoulée. Une réussite, selon lui, car Blonba a proposé, tout au long de l’année, des spectacles, des émissions, des projections de films, des événements culturels ou sociaux. "Tous ceux qui ont vu ces spectacles ont été marqués. En effet, plus de 40 spectacles ou événements ont eu lieu, près de 70 heures d’émission télévisées ont été diffusées par l’ORTM et d’autres chaînes. Sans compter la forte présence des productions de Blonba à l’étranger " a-t-il laissé entendre. S’y ajoutent, a-t-il poursuivi, les 30 représentations de " Bougounièré invite à dîner " dans 49 lycées grâce à l’appui du Premier ministre, Modibo Sidibé. Il a également remercié ”Mme Touré Lobbo Traoré, qui nous a fait l’honneur de clore la saison en tant que Denba de notre programme télé Manyamagan. Des millions de téléspectateurs au Mali et en dehors du Mali ont été enthousiasmés, tout en se cultivant, par ce programme”.
Le directeur de Blona a remercié tous les autres partenaires. Après le bilan et les remerciements, il a annoncé le programme de l’année qui démarre. C’est ainsi que pour cette saison culturelle 2010-2011, il y aura, en théâtre et comédie, la pièce ” El Hadj, je sais tout”, un spectacle qui se moque, dans l’esprit kotêba, des marabouts de toutes les religions qui utilisent la crédulité des fidèles pour se faire les poches. ‘‘C’est le nouveau one man show du grand Michel Sangaré, sur un sujet brûlant» a confié Alioune. Le public pourra voir ‘‘le cinquantenaire est reporté” avec ATT Junior et Ismo, deux lauréats du Kotéba Club de Blonba. Toujours, en comédie, il est prevu ‘‘ Vérité de soldat”, un spectacle ancré dans l’esprit de maana, qui explore l’histoire du Mali. Il y aura Bama Saba aussi et bien d’autres spectacles, du cinéma, des concerts et autres activités culturelles. C’est après l’intervention d’Alioune Ifra N’Diaye, que le spectacle a débuté.
Rappelons surtout que Bama Saba, qui signifie les trois caïmans en bamanan , est un kotérap qui fait la jonction entre la tradition théâtrale des farces du kotèba et l’énergie critique du hip-hop bamakois. Servi par les trois piliers du rap malien que sont Amkoullel, Ramsès et King avec à la mise en scène d’Alioune Ifra N’Diaye et les dialogues Jean-Louis Sagot Duvaroux. Ce spectacle présente une chronique originale de la jeunesse africaine après cinquante ans d’indépendance. C’est une plongée jubilatoire dans les travers et surtout les espoirs du Mali contemporain. Selon Amkoullel, les acteurs jouent en vert, jaune et rouge. Le vert est la couleur de King, le jaune celle de lui-même et le rouge étant celle de Ramsès. Ces couleurs symbolisent la nation également. "Le vert renvoie à la verdure de notre pays, l’élevage, l’agriculture et la pêche, le jaune est la richesse de notre pays, une richesse mal gérée et gaspillée par les bandits aux cols blancs, et le rouge traduit la souffrance, le sacrifice du pays " a-t-il indiqué. Bama Saba est un spectacle captivant et époustouflant de bout en bout. Il révèle le concept de Kotèrap, une chose inédite, un spectacle musical Hip Hop pétillant entre engagement et humour qui a défrayé la chronique du "Off" à Avignon. Bama Saba constitue un vrai sujet sur le pillage des richesses de l’Afrique, sur les causes de l’émigration, un regard sur le vécu de l’exil vers un eldorado improbable, et une mise en scène foisonnante où l’écriture côtoie la musique et la chorégraphie. Servi par un texte criant de vérité, déclamé par des interprètes qui passent allègrement et avec brio du chant à la danse, Bama Saba rappelle à certains "européocentristes", que l’Humanité et la Civilisation sont nées en Afrique. Et que le théâtre en est le fils aîné. Devant le trio de circonstance, le public s’est régalé avec des mots durs sur l’école, la santé et l’immigration. Ce qui fera dire au Premier ministre, Modibo Sidibé que ” ces talents qui se sont exprimés, et qui ont cette facilité de parler et de s’adresser à la jeunesse ont besoin qu’on les accompagne. Je crois qu’aujourd’hui nous avons des jeunes talentueux musiciens, artistes, créateurs, il faut les soutenir la culture fait partie du développement”. Le souhait du directeur de Blonba est de proposer ”Bama Saba” qui a été créé à Angers et présenté en off au festival d’Avignon. Ce spectacle musical qui mêle l’esprit du kotêba et celui du hip hop, fait un portrait sans concession de la situation du pays 50 ans après son indépendance.
"Cependant le spectacle nous donne foi en l’avenir. C’est pourquoi, nous souhaitons le présenter à des dizaines de milliers des jeunes dans 70 villages et petites villes du Mali” a conclu Alioune Ifra N’Diaye.
Kassim TRAORE
Kassim TRAORE