Balafon : Le Coup de Génie de Neba SOLO

0

Le grand artiste a ajouté deux lamelles au milieu et deux autres à chacune des extrémités de son instrument. Pour produire les trois sons de la musique universelle.

De sa révélation au 11è siècle sous le règne de Soumangourou Kanté roi du Sosso, à nos jours, le balafon a subi très peu de changements.

Seules ont été constatées quelques adaptations à des aires culturelles Bambara, Senoufo, Minianka, Bobo. Ces changements n’avaient pas pour but de varier le fond rythmique de l’instrument. C’est ainsi que l’on retrouve dans toutes ces ethnies un xylophone produisant deux types de son : le basse et l’aigu. Souleymane Traoré dit Nèba Solo a très tôt été confronté à l’absence du son médiane.

En 1998, lors d’un atelier à l’Université de Helsinki en Norvège, de nombreux instrumentistes européens, américains et asiatiques ont avoué à Néba Solo leur difficulté à l’accompagner. Leur désir était ainsi contrarié par l’absence du médium dans les sons que produisait le balafon de Solo. C’est ainsi que le grand balafoniste décida d’ajouter deux lamelles au milieu et deux autres à chacune des extrémités de son instrument. Ce coup de génie lui permit d’avoir les trois types de sons de la musique universelle. L’imaginatif Solo a fait cette révélation au cours d’une conférence débat organisée en mars dernier à Koutiala, lors de la 10 ème édition du Fesballa. “A lui tout seul, il joue comme un orchestre”, dit de lui de nombreux musiciens. Certains critiques estiment même que Néba Solo est un sorcier du balafon. Sa technique innovante de l’instrument est exceptionnelle.

Celui dont on dit qu’il joue “tellement vite qu’on croit que son instrument joue tout seul” a un style bien particulier. Non content de changer les accords de son gros balafon basse, considéré comme le père du balafon, il joue de gauche à droite contrairement aux habitudes. Les rythmes virevoltants tirés d’instruments traditionnels à base d’écorces d’arbres et de calebasses évidées font merveille. Le mélomane à l’impression d’avoir affaire à un archétype de musique traditionnelle africaine. La vélocité de l’artiste à faire vibrer les lamelles boisées fascine son assistance.

Les chansons de Solo en bambara ou en Sénoufo sont composées à la gloire des cultivateurs, des forgerons ou de la vaccination des nourrissons. Elles nous viennent du fond des terroirs du Mali. Nèba solo, estime qu’il est inutile de chanter si vous ne transmettez pas de message à la société. Ainsi , Solo a le souci d’être efficace et d’atteindre le public le plus large. Le virtuose du balafon chante donc de nombreuses chansons en langue bamabra, la plus répandue au Mali.
Les rythmiques envoûtantes et les subtiles variations de l’artiste autour de thèmes répétitifs sont d’une incroyable modernité. Le mélomane croirait entendre une techno acoustique où les basses métalliques et les crissements des puces électroniques auraient été remplacés par d’harmonieux frottements boisés et des bruissements syncopés de coquillages. Cette techno est dénuée de tensions urbaines. Elle donne l’impression de laisser suffisamment de place entre les boucles étourdissantes. Ainsi s’élève libre et fier le chant nasal mais gorgé de soul de Souleymane Traoré.
Le performant Solo a été élu à l’unanimité “meilleur artiste” par le jury du festival Doudounba Top. Il a été poussé par l’émission télévisée nationale Top Étoiles.

Finalement Néba Solo et son groupe de percussions (deux balafons, deux tambours bara et des percussions typiques, titiara et karignan) sont adoubés en 1996 comme “meilleure formation malienne de l’année”. De quoi mettre la puce à l’oreille des programmateurs de musiques de monde. Ils commencent à s’intéresser à ce nouveau maître de la musique malienne. Le premier à se manifester est Philippe Conrath, le directeur de l’incontournable festival Africolor de Saint-Denis en banlieue parisienne. Il invite en 1998 Néba Solo à se produire lors d’une de ses classiques nuits mandingues de fin d’année. Ensuite il lui fait enregistrer un premier disque sur son label Cobalt : “Kénédegou Folly”.Le maître du balafon s’impose l’année suivante au Masa d’Abidjan. Néba Solo commence à courir les festivals européens et son style hypnotique fait reconnaître son immense talent.

Nèba Solo et son compatriote Issa Bagayogo, sont bien connus des amateurs de musique africaine comme de ceux d’ethno-techno. Une nouvelle version améliorée et revisitée de “Kénédougou Folly” ressort en 2000 sur le label Mali K7 sous le nom de “Kené Balafons”. Neba participera aux “Nuits mandingues d’Africolor” fin 2001. Il y partage l’affiche avec trois musiciens iraniens, le Trio Chemirani.

A la même époque, il retourne au pays pour y enregistrer le morceau qui a servi de bande-son à la dernière Coupe d’Afrique des Nations début 2002, sous le titre”Can 2002”. Avant son sacre à la 1ère édition de Triangle du Balafon, Néba Solo remporte un énorme succès en 2003 au Folklife festival de Washington.

Y. DOUMBIA

AGENDA CULTUREL

VENDREDI 4 MAI
-21h Théâtre première de "Bogo Diénin Né Kan" scénario et mise en scène de Ousmane Sow
Lieu : CRCA à Faladiè Sokoro
– 21 h : Cinéma Grand Ecran N°4 : Programme de court métrage : Courts métrages du Mali. Projections de courts métrages en 3 soirées ; courts du Mali, Festival international des très courts métrages (en simultanée dans 22 pays), courts métrages africains
Lieu : Centre culturel français
– 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine et "Les fils de l’homme" (USA, UK, 2005) de Alfonso Cuaron avec Clive Owen, Julianne Moore, Charlie Hunnam
Lieu : Salle Babemba

SAMEDI 5 MAI
– 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine et "Les fils de l’homme" (USA, UK, 2005) de Alfonso Cuaron avec Clive Owen, Julianne Moore, Charlie Hunnam
Lieu : Salle Babemba

DIMANCHE 6 MAI
16 h : Cinéma Courts métrages africains : contes et légendes d”Afrique
Lieu : Centre culturel français
– 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine et "Les fils de l’homme" (USA, UK, 2005) de Alfonso Cuaron avec Clive Owen, Julianne Moore, Charlie Hunnam
Lieu : Salle Babemba

MARDI 8 MAI
– 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine
Lieu : Salle Babemba
– 19h Ciné-club "Blow " (USA, 2001) de Ted Demme avec Johnny Depp, Penélope Cruz, Franka Potente
Lieu : Centre culturel français

MERCREDI 9 MAI
– 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine
Lieu : Salle Babemba

JEUDI 10 MAI
– 16h 30 Musique Hommage à Bob Marley avec Mabel Système avec Ousmane Maï Diallo au chant
Lieu : Musée national du Mali
– 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine
Lieu : Salle Babemba
– 21h Danse contemporaine "C”est- à dire" Chorégraphie / texte /musique : Seydou Boro, assisté de Salia Sanou, danseur Seydou Boro, direction d”acteur Amadou Bourou et "Sindi shut up" Chorégraphie Ousseni Sako, interprète Ousseni Sako, musiciens Dramane Diabaté (percussions, tambours d”eau et guitare) Eric Raban (didjeridoo) Lieu : Centre culturel français

VENDREDI 11 MAI
– 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine
Lieu : Salle Babemba
– 19h Musique Concert d”Hommage à Bob Marley avec Aziz Wonder et son groupe le Freedom fighter et Jahman, autre figure importante du reggae malien, viendra prendre la relève avec son groupe Jahman and the Fari Knight Flame
Lieu : Centre culturel français

SAMEDI 12 MAI
– 9h Bande dessinée Bulle du samedi Lieu : Centre culturel français – 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine
Lieu : Salle Babemba
– 21h Lecture musicale par le poète Lascony (Congo) sur "La blessure de l”ame, poesie pour jazz et musique de foret" accompagné de Chansse Evans (USA) Lieu : Au Patio du Centre culturel français

DIMANCHE 13 MAI
– 16h Ciné-enfant Lucky Luke Chasseur de primes, l’histoire de Eliot Belt, qui a failli déclencher une guerre indienne. Et la rencontre entre Sarah Bernardt et Lucky Luke !!
Lieu : Centre culturel français – 19h Cinéma "Immortel" (France, 2002), genre animation de Enki Bilal Lieu : Centre culturel français – 21h Cinéma "Le prestige" (UK, USA, 2006) par Christopher Nolan avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine
Lieu : Salle Babemba

L”Essor du 7 Mai 2007

Commentaires via Facebook :