BABANI KONE, CANTATRICE: « Je me suis remariée par amour »

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Epanouie, resplendissante, Fatoumata Koné dite Babani est aujourd’hui une star adulée de la musique malienne. Sirani ne cesse de conquérir les mélomanes avec son 4e album, Yèlèma ou changement ainsi qu’avec son single, Sida. Nous n’avons pas résisté à lui poser quelques questions quand elle nous a largement ouvert les portes de sa coquette villa de l’ACI-2000. Entretien.
 
Les Echos : Sorti en juin 2004, Yèlèma occupe toujours le sommet des hits parades. Vous attendiez-vous à ce succès ?
Babani Koné : Je pense que tout ce qui m’arrive découle de la volonté d’Allah. Je ne suis pas néanmoins surprise par le succès de cet album parce que j’ai donné le meilleur de moi-même pour le concevoir. Cet album plaît parce que sur les 12 titres, il n’y aucune louange. Ce sont des compositions assez originales qui véhiculent des messages pertinents comme l’amour, les vicissitudes de la vie conjugale… Chacun s’y retrouve donc. Si j’ai bonne mémoire, c’est la première fois qu’une griotte fait une œuvre entièrement artistique, c’est-à-dire sans un titre laudatif. Cela n’a pas certainement échappé aux mélomanes qui, en me maintenant au sommet des hits, veulent m’encourager à persévérer sur cette voie.
 
Les Echos : Yèlèma a apporté un profond changement dans votre carrière, n’est-ce pas ?
B. K. : Evidemment ! Il est vrai que depuis mes débuts j’ai conquis une place de choix dans le cœur des mélomanes. Mais, je ne peux pas nier que Yèlèma est pour le moment le plus grand succès de ma carrière. Mon fan’s club ne cesse de s’agrandir. Je suis adulée par les enfants, les jeunes et les vieux ; par les femmes et les hommes. J’ai du mal à répondre à toutes les sollicitations. Un artiste ne demande pas mieux dans sa carrière.
 
Les Echos : Avec tant de sollicitations, est-il facile d’être star et femme au foyer ?
B. K. : J’avoue que ce n’est pas facile. Je me suis remariée, il y a un peu plus d’un an. Mais, j’ai la chance d’avoir un mari compréhensif qui connaît assez le milieu du show-biz. Nous nous parlons beaucoup. Cela permet de nous comprendre sur bien des choses. Je ne ménage non plus aucun effort pour remplir mes devoirs conjugaux. Je fais la cuisine et je suis toujours aux petits soins pour mon « bébé » (son époux).
 
Les Echos : Babani se considère-t-elle comme une femme émancipée ?
B. K. : Chacun à son concept de l’émancipation. Je me considère comme une femme émancipée parce que je parviens à réaliser mes ambitions, mes rêves et désirs de femme. Je conjugue l’émancipation en termes de droits. Il faut mettre les femmes dans leurs droits au niveau social, politique et économique. L’émancipation, c’est nous permettre d’étudier, de nous former, de nous épanouir et d’occuper les mêmes postes que les hommes si nous en avons la capacité intellectuelle. La promotion socioprofessionnelle doit se faire en termes de compétence, de mérite et non des préjugés misogynes. Je pose l’émancipation en termes d’équité et de justice sociale. Ce n’est pas une question d’égalité parce que même Dieu a créé l’homme et la femme de façon différente. C’est notre différence qui fait le charme de la vie. Nous nous complétons pour fonder un foyer et vivre en harmonie avec nos différences et contrastes.
 
Les Echos : Vous qui chantez si bien l’amour, êtes-vous autant amoureuse de votre mari ?
B. K. : C’est dans la nature des choses. Je suis une grande romantique. Mais, en dehors de cela, je pense que l’amour est fondamental dans la vie. On ne fait rien sans amour. Je chante par amour de la musique. Je me suis remariée par amour. Et les prêcheurs nous disent que Dieu a créé le monde par amour pour le prophète Mohamed (PSL). Dans la vie, on ne réussit jamais si l’on n’a pas l’amour de ce que l’on fait. Que voulez-vous de plus ?
Propos recueillis par
Moussa Bolly

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