Baba Sissoko King of Tamani : Un multi-instrumentiste est né

Il fait partie de ces artistes maliens qui ont émerveillé les festivaliers lors de la 8ème édition du festival sur le Niger. Baba Sissoko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un génie du tamani. Pour certains, le Mali a une chance en comptant en son sein plusieurs stars instrumentistes, entre autres : Toumani Diabaté (Kora), Kélétigui Diabaté (balafon), Zoumana Téréta (Sokou), Bassékou Kouyaté ( N’goni), Yoro Diallo ( Kamalen n’goni). Mais il faut désormais ajouter à cette liste, Baba Sissoko, avec son tamani.

L’ex- sociétaire du groupe Bamandan d’Habib Koïté a entamé une carrière solo internationale avec son tamani depuis quelques  années. Baba Sissoko parcourt le monde sans complexe et impressionne l’extérieur  avec cet instrument chargé d’histoires. Et qui est utilisé dans nos villages lors des grands événements pour faire passer les messages. Selon Baba, peu de gens savent que le tamani a été le premier messager avant le tambour, les crieurs publics et même avant les chevaux. Baba Sissoko est issu d’une grande famille de griot. Il est le petit fils du célèbre Djéli Baba Sissoko, connu à travers ses contes sur la radio nationale du Mali.

Djeli Baba Sissoko a été remplacé par son fils, Souleymane Sissoko. Maître incontesté du tamani, il joue avec une dextérité toutes les notes musicales. Ce ne sont pas les festivaliers de Ségou qui diront le contraire, car le spectacle qu’il a donné  a été une grande innovation, un spectacle inédit auquel personne ne s’y attendait. Baba Sissoko joue également du n’goni, du kamalen n’goni, du balafon, de la calebasse. Ce n’est pas tout. Baba chante aussi et se dit héritier d’une dynastie de Djeli. Une famille dont le devoir au regard de la tradition est de réconcilier les cœurs et les esprits. Baba Sissoko a été le premier à introduire le son du tamani dans la musique moderne du Mali, avec un passage remarquable au groupe Bamada.

Après avoir fait le tour du monde avec son tamani, conquit plusieurs mélomanes à travers, l’Afrique, l’Europe, l’Amérique, l’Asie, Baba Sissoko a plusieurs idées en tête.

Depuis 1999, il se trouve en Italie où il a enregistré son deuxième CD “Djana”. En Italie toujours, il participe à différentes émissions de “Radio RaiI”‘ et, en tant qu’enseignant, il préside des séminaires à l’université de Calabre et à l’Institut V. Bellini de Catagne.  Baba Sissko  ambitionne de monter et réaliser avec ses frères et neveux un spectacle qui placerait le tamani au centre de la mélodie, de la polyrythmie.

En tout cas, il n y aucun son, mélodie que Baba Sissoko ne peut jouer avec son tamani, le petit fils de Djeli Baba Sissoko est actuellement au pays, il fait des séances de démonstrations, avec ses frères et neveux. En 2007, il a décroché le Tamani d’or catégorie meilleur instrumentiste. Cela grâce à son disque “Djekafo“. Il faut signaler qu’en 1991,  Baba Sissoko a fondé  le groupe Taman Kan avec lequel il réalise une tournée africaine. En 1993, il crée avec Habib Koité le groupe Bamada et gagne alors le concours “Découverte 1993” de Radio France Internationale. Avec ce groupe, il enregistre deux disques et part en tournée à travers le monde.

Dès 1995, il est régulièrement invité à donner des cours de Djembe, Balafon, Tamani, Ngoni et autres instruments traditionnels du Mali. Il enregistre aussi son premier CD avec les Taman Kan, alternant ainsi sa carrière de soliste avec  l’activité de percussionniste.

Sa polyvalence face à une vaste gamme d’instruments et  son extrême sensibilité envers d’autres formes d’expressions musicales, pas toujours liées au monde africain, le mènent à collaborer avec de vraies célébrités comme Buena vista social club, Sting, Santana, The Wailers, Youssou N’Dour, Salif Keita et d’autres encore.

            Kassim TRAORE

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