Dans ce sixième opus, l’ancien soliste d’Oumou Sangaré propose dix titres. Il a choisi de rendre l’album disponible uniquement en téléchargement sur les sites de streaming. Un procédé qui a été édicté par la situation de crise
C’est par un poste presque anodin, le 23 septembre dernier, sur les réseaux sociaux, qu’il a annoncé la sortie de son nouvel album. Intitulé Maliba, les dix titres de cet album sont disponibles uniquement en téléchargement sur différents sites de streaming. Sans donner de chiffres exacts, il affirme avoir déjà vendu plusieurs milliers d’exemplaires dans des pays comme la France, les États-Unis d’Amérique, le Ghana, le Gabon, la Côte d’Ivoire et un peu au Mali.
L’auteur de cet exploit fait partie du gotha de la musique malienne, il s’appelle Baba Salah. Il s’agit du sixième album de ce jeune artiste, auteur compositeur, interprète et instrumentiste. Il s’est fait connaître d’abord comme soliste de la grande vedette du Wassouloun Oumou Sangaré, avant de prendre son envol à travers un premier album à succès « Gao » en 2003.
« C’est à cause des crises socio-politiques et de la pandémie du coronavirus que j’ai décidé de faire cette sortie », explique-t-il de manière laconique. En insistant, il lâche : « nous ne voulions pas laissé passer la date symbolique du 60ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, le 22 septembre 2020, sinon les réalités du moment ne se prêtent à cela. » Des concerts et autres évènements médiatiques sont prévus quand le pays sera un peu plus calme, ajoute notre interlocuteur.
Baba Salah est à la fois un guitariste de charme, une star de la musique malienne et un homme timide, mais surtout très épris de son de pays. Ce sixième album est donc la manifestation d’un travail acharné et entièrement dédié à la paix et à la cohésion du Mali.
Ce songhoï bon teint a décidé de donner un nom en bamanan à son opus, car dit-il, « vous ne pouvez pas prêcher la solidarité, la paix et la cohésion dans un pays et continuer à vous exprime uniquement dans votre langue maternelle. Il faut que la majorité de vos compatriotes puisse recevoir votre message ».
En fait, explique-t-il, il ne s’est pas levé un jour pour faire un album. Il a composé les différents morceaux au fil du temps et de son inspiration depuis 2015. Chacun des morceaux a été fait en solo.
Ainsi, les dix titres sont : Allahidou ; Basse Terey ; Dangay ; Haïra ; Djiri Merdié ; Maliba ; Mimanda ; Naaba ; Tamala ; Wayaye. Le cinquième titre « Djiri Merdié » est sans doute le plus connu, car il fut chanté en solo en 1970 par la grande cantatrice Fissa Maïga de la troupe de Gao lors de la Biennale artistique et culturelle de la jeunesse du Mali. Il s’agit donc d’une reprise en featuring entre Baba Salah et Fissa Maïga, qui a gardé sa belle voix.
Cette chanson évoque la grande sècheresse que notre pays a connue durant ces années. La rareté de la pluie, la désertification. Face à cette dure adversité climatique, Fissa encourageait les hommes à redoubler d’effort. Quant au rythme, Baba Salah utilise l’afrobeat qui est dansant afin d’attirer l’attention d’un public plus jeune.
L’ORDRE ET LA DISCIPLINE- Le second titre qui est aussi plus connu est Taamala, une vieille chanson en hommage au roi de Gao Soni Ali Ber (1364 – 1492). Reconnu comme étant l’un des rois qui a beaucoup fait pour Gao, il faisait régner l’ordre et la discipline dans tout le royaume. Il faisait beaucoup de prisonniers. Les griots chantaient pour le supplier d’amnistier ses captifs. En sonrhaï, Taamala signifie pitié, en retour ces derniers s’engageaient à la discipline et au travail bien fait. Cette chanson est devenue au fil du temps, les louanges des familles Maïga qui sont les descendants de Soni Ali Ber. Là également, avec son orchestre, l’artiste a préféré un rythme plus dansant qu’est le funky.
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