Baba Salah Cisse a propos de la crise au nord Mali : ‘Le Mali est un et indivisible pour cela nous sommes prêts à sacrifier nos vies”

0

C’est en marge de la réunion de la fédération des artistes du Mali, (FEDAMA), sur la recherche des voies et moyens d’une sortie de crise au nord Mali, et les actions a envisager pour venir en aide aux populations du nord, que nous nous sommes entretenus avec Baba Salah Cissé, un artiste et guitariste émérite, il est originaire de Gao, la cité des Askia, mais il a des parents qui sont de Tombouctou, pour lui, il n’est pas question de diviser le Mali, ”La devise reste la même, le Mali est un et indivisible”.

Baba Salah

Bamako Hebdo :Quelle est votre réaction face à la crise qui sévit  dans notre pays ?
Baba Salah Cissé : Je suis très touché en ce moment, je viens d’une réunion des artistes du Mali, qui ont décidé de venir en aide aux populations du nord. J’ai tellement le cœur serré, je n’ai même pas pu m’exprimer au micro, chaque fois que j’ai voulu le faire les larmes m’en empêchaient. Je ne peux vous expliquer actuellement jusqu’ou nous sommes touchés, parce que nous sommes directement concernés et touchés car toute la famille se trouve au nord. Moi malheureusement j’ai de la famille à Tombouctou, j’ai de la famille à Gao.
Je suis très touché pour tous mes frères qui sont là, le Mali ne mérite pas ça, parce que nous avons tout fait pour la cohésion sociale, nous avons été cités comme exemple dans le monde,  je ne sais pas comment cela nous arrive aujourd’hui, avec une situation tendue à Bamako et des bandits au nord, qui n’ont aucune raison de rendre la vie impossible à nos parents et aux populations du nord.

En tant qu’artiste quelle solution vous préconisez ?
Vous savez là où on est aujourd’hui, je ne peux que préconiser une solution de dialogue. Parce que les bandits ont pris toutes nos villes, Kidal, Gao et Tombouctou sans oublier les cercles et les fractions, ils ont eu le temps de s’implanter. Ils se sont partagés nos villes, on parle d’AQMI, MNLA, Ansardine, si on veut faire une guerre contre ces gens, ce sont les populations du nord qui vont encore souffrir plus. Parce que qui dit guerre en pleine ville n’exclut pas les civils, en tout cas si on peut faire en sorte que cette histoire finisse dans la voie du dialogue ce sera mieux pour nos frères, sœurs, parents qui sont là-bas.
Qu’avez-vous à dire à ceux qui parlent de partition ?
Nous ne sommes pas dans une partition, nous voyons qu’une partie de notre pays est prise en otage par des bandits armés, je me demande si la communauté internationale va laisser cette situation  pourrir, parce qu’il y a tous les grands d’AQMI qui sont sur le sol malien, cela est un danger pour notre sous région. Mais ça ne veut pas dire que nous sommes dans une partition. Le Mali est un et indivisible pour cela on est prêt à sacrifier nos vies, mais nous souhaitons que ce soit de façon pacifique pour sauver les vies humaines, sinon on est prêt à mourir pour recouvrer notre intégrité territoriale.
Propos reccueillis par Kassim TRAORE

Commentaires via Facebook :