, l’un des grands noms de la musique malienne avec son groupe Bamada, ne s’est pas étendu dans son dernier album (Soô, “Chez soi”, Contre Jour), sorti en février, sur la façon dont la crise au Mali l’a affecté. Une seule chanson, “Drapeau”, y fait allusion de manière laconique : “Venez nous aider à porter haut le drapeau du Mali”, chante-t-il.
En ville, l’artiste en parle plus facilement qu’à la scène. Il revient sur ce sentiment qu’éprouvent encore beaucoup de Maliens, très affectés par la crise. Les événements ont mis à mal l’idée qu’ils se font du “Maliba”, le grand Mali.
UN SENTIMENT DE DEUIL
“J’ai été affligé et un peu perdu, comme lorsqu’on perd sa mère. Avec cette impression que quelque chose se dérobe sous vos pieds, et que vous êtes seul, abandonné. Nous avons vécu beaucoup de choses surprenantes en même temps. D’abord, les islamistes, qui ont vite pris le contrôle des régions du Nord. Nous avons été mis en demeure de changer de comportement sous la menace des armes. Des gens ont été mutilés, d’autres fouettés. Même si toutes nos volontés sont en ébullition pour ne plus vivre ça, le traumatisme va rester à jamais.
Ensuite, le coup d’Etat dans notre pays, souvent cité en exemple pour la liberté de la presse et le calme des élections. Tous les maux sont arrivés en même temps. La population s’est divisée. Le Mali est devenu un cocktail explosif… Il y a eu l’interdiction de faire de la musique au Nord et l’état d’urgence au Sud. Plus de concerts, donc, et les artistes se sont retrouvés sur le carreau.”
LA NOSTALGIE DE L’EMPIRE MANDINGUE
Les lieux de culture ont rouvert et les festivals ont repris cette année (Festival du Niger, Festival de Sélingué). Mais le blues, lui, se fait ressentir plus que jamais. D’où vient-elle, d’ailleurs, cette tristesse et cette densité si spéciale qui émane de la musique malienne ?
“La nostalgie. Notre référence, c’est toute l’histoire de notre empire. L’épopée mandingue avec des figures comme Soundiata Keïta. Toute notre âme vient de l’histoire de ces empires. Les récits transmis oralement ont traversé les siècles et nous conduisent à un sentiment de perte. Ce blues signifie aussi que nous savons qui nous sommes. Nous gardons ce côté fier. Un espace se trouve derrière nous, qui nous permet aussi de regarder vers l’avenir.”
DOGONS ET TOUAREGS, PARENTS À PLAISANTERIES
Habib Koité en profite pour relever l’un des nombreux points, positifs, occultés par les médias dans leur couverture du Nord-Mali. Il a trait aux “parentés à plaisanterie”. Une particularité de la culture ouest-africaine, qui fait de la prévention des conflits en permettant à des membres de deux ethnies différentes, toujours par paires, de se moquer les uns des autres selon des codes bien définis.
“On n’en parle pas, mais les Dogons sont allés jusqu’à Kidal pour tendre la main à leurs frères Kel Tamasheq [Touaregs, ndlr], qui sont leurs “sanankonya”, les “parents à plaisanteries”. Nous sommes liés. Un sentiment nous lie.”
Source: Rue
LE GRAND HABIB…..LA MUSIQUE NE MENT PAS ,QUAND TU LE FAIT BIEN CA PAYE .LES OCCIDENTAUX ONT BESOIN DE NOTRE MUSIC ….LA VRAIE MUSIQUE CHANTER ,ET NON PARLER ……CAR PARLER OU RACONTER DES ZANA C,EST POUR CEUX QUI COMPRENNENT TA LANGUE ….BON VENT FIERTEE MALIENNE
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