Composé de 14 titres pour la zone Afrique, et de 12 morceaux pour l’espace Europe, le nouvel opus du reggae – man panafricain se veut la somme de deux années de travaux. Présentée à la presse le vendredi dernier, cette 10ème réalisation de Ticken Jah Fakoly aborde des thèmes aussi riches que variés, comme les enjeux du développement du continent, le processus électoral dans nos Etats…
« Africain Revolution », c’est le titre du nouvel album du reggae- man ivoirien d’origine malienne attendu dans les bacs le 27 septembre prochain à Paris. Déjà, dès le 20 septembre, la cassette sera disponible au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso… « J’ai accordé la primauté à mes fans du Mali et du reste de la sous -région dans la sortie de ce 10ème album parce qu’ils méritent plus que cela », a expliqué Ticken Jah Fakoly le vendredi 10 septembre, à la faveur d’une conférence de presse de présentation de l’album organisée au « Studio Fakoly », à Niamakoro. Précisons que Ticken s’est installé au Mali depuis l’éclatement de la crise ivoirienne)
Ce nouvel opus constitue la 10ème signature du reggae – man ivoirien d’origine malienne, après (entre autres) « Mangercratie » en 1996, « Cour d’Histoire » en 1999, « Le caméléon » sorti en 2000, « Françafrique » en 2002, « Coup de gueule » en 2004, « L’Africain » sorti le 24 septembre 2008…Composé de 14 titres, « African Revolution » s’adresse principalement à la jeunesse africaine pour une prise de conscience face aux défis auxquels le continent est confronté. « Personne ne fera l’Afrique à notre place », a – t – il expliqué, en ajoutant que le continent africain ne peut continuer de pleurer en se résignant dans la fatalité.
Ce 10ème album intervient à deux jours du 22 septembre marquant la célébration des 50 ans de l’indépendance de notre pays. S’agit-il d’un choix délibéré ou un symbole ? « Absolument non ! », s’est empressé de répondre l’artiste qui précise que ce n’est qu’un hasard de calendrier. « Je ne serai pas au rendez-vous du cinquantenaire », dira-t-il, ajoutant que le bilan des 50 années d’indépendance des Etats africains reste d’autant plus contrasté (sur le plan de la gouvernance politique, économique et sociale) qu’une fête, pour l’occasion, relève du folklore.
Dans ce 10ème album, l’artiste rend hommage à sa mère à travers la chanson « Inithié » qui se veut la reconnaissance de plusieurs années de souffrance que l’on connaît à une femme. Aussi, « Marley foly » chante Bob Marley ou le précurseur de la musique reggae, originaire de la Jamaïque. « C’est un artiste qui a été de tous les combats contre le néocolonialisme, l’injustice, etc. La jeune génération que nous sommes lui devons cet hommage », a précisé l’artiste. « African Revolution », c’est aussi le refus de la fatalité et un appel à l’éveil des consciences à travers des titres comme « Je dis non ! », « Votez », etc. sans oublier d’écorcher les dirigeants africains qui ont envahi les écrans des télévisions à chaque édition du journal. « Sors de ma télé ! » constitue en effet un appel à la protestation contre ce que l’artiste qualifie le « monopole de nos télévisions ».
Bref, ce nouvel opus, dont la particularité accorde une place de choix aux instruments de musique traditionnels, constitue le message à l’endroit de la jeunesse africaine sur ce que doit être l’Afrique au cours des 50 prochaines années.
Issa Fakaba Sissoko
…En brèves …
Incendie volontaire au domicile de Tiken Jah : « Je m’en remets à Dieu »
C’était le 9 août dernier vers 2 heures du matin, quand un individu non encore identifié a fait irruption dans le domicile du musicien à Bacodjikoroni pour provoquer un incendie. Après avoir aspergé d’essence, ses deux véhicules (une Mercedes et une Hummer), le criminel y a mis du feu avant de s’enfuir.
Fort heureusement, la patrouille de police qui passait dans le secteur a vite été alertée. Aussitôt, les pompiers informés se transporteront sur les lieux. Si la Mercedes a été complètement consumée, la Hummer, quant à elle, a pu être vite récupérée.
Qui en veut à l’artiste au point de perpétrer un incendie criminel à son domicile ? Que cache cet acte ?
Interrogé vendredi dernier sur la question (en marge de la conférence de presse) ? Tiken Jah s’est montré plutôt peu bavard. « Laissons la police (le 15ème arrondissement) faire son enquête. Je Me réjouis qu’il n’y ait pas eu de perte en vie ni de blessé. Je m’en remets à Dieu. Et nous allons encore travailler pour chercher un autre véhicule », a répondu l’artiste, sans vouloir trop spéculer sur l’acte.
Demain, concert de paix et de réconciliation en Guinée Conakry
La sortie de « African Revolution » coïncide avec un évènement majeur du calendrier de Tiken Jah Fakoly qui s’apprête à donner, ce mercredi 15 septembre au Palais du peuple (sauf changement de dernière minute), un grand spectacle gratuit en Guinée Conakry.
Ce concert doit se tenir avant le 2ème tour des élections présidentielles dans ce pays prévues en principe ce 19 septembre, a expliqué l’artiste, dont l’objectif, est, selon lui, de sensibiliser les Guinéens à accepter le verdict des urnes et à faire en sorte qu’un hommage soit rendu à ceux qui sont morts pour que la démocratie voit le jour en Guinée. Pour cela, le reggae – man panafricain souhaite que le spectacle se tienne en présence des deux candidats au second tour (Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé) et du président par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté.
De l’avis de Ticken Jah Fakoly qui dit être fortement attaché à ce pays, ce concert mettra l’accent sur des messages de paix et de fraternité entre les populations guinéennes qui doivent faire en sorte que le futur le président les respecte et avec eux, puisse faire face aux défis de l’accès aux infrastructures de développement : l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la santé, à l’éducation, à la sécurité alimentaire, etc.
« Les questions de discrimination ethnique ne doivent pas prendre le dessus sur l’essentiel. Cet essentiel, c’est l’unité et la fraternité pour un développement durable de la Guinée Conakry », a martelé le porte-parole de la jeunesse africaine qui annonce la présence au concert de plusieurs grosses pointures de la musique guinéenne et africaine. Il s’agit, entre autres, de DJ Awadi du Sénégal, Sona Tata Kondé, Mory Kanté, Sékouba Bambino de la Guinée, Takana Zion…
Rassemblés par I. F. Sissoko
