« MALI BA », Le nouvel album inédit de Babani Koné

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Le nouvel album de la grande cantatrice Babani Koné est intitulé « Mali ba ». Il porte quatorze titres dont l’un célèbre le Cinquantenaire de notre accession à l’indépendance.

L’oeuvre présente aussi un morceau éponyme. Le premier morceau intitulé « Anjèra Tchèla » est remarquable. L’arrangeur du jour Cheick Tidiane seck a réussi une véritable prouesse technique en réalisant un savant dosage de près d’une dizaine d’instruments de musique traditionnelle : Kora, N’goni, Djembé, taman, Doudoun, balafon et flûte. Il s’agit d’un album acoustique dont les rythmes sont soutenus exclusivement par ces instruments de musique maliens.

En se laissant aller à ce travail fastidieux d’arrangement, la coqueluche actuelle de la musique malienne a montré de nouvelles ambitions. Par contre sur le plan de la créativité, les textes, et les mélodies choisies ressemblent à du « déjà entendu ». En effet, « Cinquantenaire » et « Mali Ba », les deux titres phares, rendent chacun hommage à la musique Takamba des Songhoï. Mais en consolation la voix de la diva Babani reste impeccablement fine et langoureuse. Sur le plan de la technique de chant elle est toujours capable d’une nette maîtrise des variations.

Le dernier morceau est une interprétation de l’un des plus grands classiques de la chanson manding « Cedo ». C’est une merveille. Ce chant est soutenu par le jeune, mais déjà maestro de la kora Mamadou Diabaté, frère de Toumani Diabaté. Il faut rappeler que sur les six albums qu’elle a réalisés « Yèlèma » (2004) avait obtenu un grand succès aussi bien au Mali que dans la sous- région. « Mali Ba » pourrait avoir le même niveau, à condition que la promotion soit mener de manière aussi professionnelle. Originaire de Ségou, capitale de la quatrième région du Mali, Fatoumata Koné a fait ses premiers pas lors de la biennale artistique et culturelle de 1984 au sein de la troupe de cette région. Elle est issue d’une grande famille de griot.

Intelligente et très intéressée, Babani Koné assimilait avec beaucoup de facilités, les faits, les gestes, et surtout les intonations et les techniques vocales qui, plus tard, lui seront d’une grande utilité. Découverte par les responsables de jeunesse de son quartier, elle débuta par des chants lors des théâtres inter quartiers et inter écoles. Babani a participé au mouvement pionnier, réel tremplin pour se faire remarquer et extérioriser les dons et les capacités de toute cantatrice en herbe. En 1984 ce fut la biennale, mais déjà la jeune Babani était une mini star. Elle animait déjà des cérémonies de mariage des jeunes filles de l’époque. Les personnes averties, ont senti venir le destin grandiose de Sirani. Elle allait devenir une grande artiste.

La vedette internationale Babani Koné a fait ses premières armes dans le milieu du show biz malien à travers l’émission “Etoiles du Mali” de M’Baye Boubacar Diarra. Le premier album : “Sanou Djala” est sorti en 1996, le deuxième album : “Barika” Marie Louise, dédié à l’épouse du richissime malien Babani Cissoko est en vente depuis 1998. Des concerts au Mali, dans la sous région, en France, aux USA et une participation très remarquée au festival “Africolor” 1999 auront permis à notre Babani d’imprimer une autre dimension à sa musique. Déjà “Reine du “SUMU” . Cette cérémonie est très prisée au Mali. Elle est à l’origine de la causerie des Djelis (griots) chez leur Diatigui (maîtres).

Le troisième album : “Djeliya” mis en boite entre New- york et Paris, la Djeli Babani est un clin d’œil de reconnaissance adressé aux Diatiguis du monde entier. Une mélodie mandingue de la fête, une voix incorruptible et envoutante font de Djeliya, un album très dépouillé à travers des titres comme “Djeliya”, “Tolo”, “Nianama”, “Kounandi” ou “badouaden”… En 2004 la voix d’or Babani fut primée au Festival World Culture Open de Séoul en Corée du Sud. Tamani d’Or du Meilleur Artiste du Mali 2008. Tamani de la Meilleure Artiste Féminine 2008 du Mali. Chevalier de l’Ordre national du Mali décerné en 2009. La souriante Babani Koné Sirani a fait oeuvre utile dans l’histoire culturelle du Mali.

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