Happé par la scène depuis plusieurs années et disponible pour toutes sortes de projets musicaux valorisant l’Afrique, Habib Koité avait presque oublié le chemin du studio. Finalement, il a adapté sa méthode de travail à cette vie de nomade pour pouvoir concevoir « Afriki », son cinquième album. Une œuvre très attendue et qui sera disponible au Mali en décembre prochain.
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« Quand on m’a réclamé un nouvel album, j’étais surpris. C’est passé si vite », se défendait récemment Habib Koité sur le site de RFI-Musique. Le temps a filé vite pour le prince du Dansa doson. Mais pas pour ses fans qui attendaient le petit frère de Baro (décliné au Mali en double cassette, Wari et Baro) mis sur le marché en 2001 par le chanteur et son groupe Bamada.
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L’attente a été longue, mais les fans n’en veulent point à leur idole transformée en nomade par son succès planétaire. En effet, de tous les artistes maliens, il est l’un des plus sollicités sur le circuit international. Les tournées incessantes à l’étranger avec Bamada, les créations Acoustic Africa, Désert Blues ou Mali Compil dans lesquelles il s’est investi avec le même entrain l’ont tant occupé au cours des dernières années qu’il n’a pas vu évidemment le temps filer.
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En tournée presque 12 mois sur douze, sortir un album n’est pas chose aisée. « Quand je tourne beaucoup, je ne sais plus si c’est sur la route qu’il faut travailler de nouveaux morceaux ou si je dois attendre d’arriver à la maison pour ça. Et comme je n’arrive plus jamais à la maison, c’est foutu », explique-t-il. Et même s’il arrive à la maison, le travail n’est pas évident, car « avec la petite notoriété qui s’installe », Habib doit gérer les nombreuses sollicitations. Du coup, les occasions de se concentrer sont rares.
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L’artiste a finalement réussi à s’imposer une discipline de travail. « Lorsque j’entre dans la chambre d’hôtel, j’ouvre le sac de l’ordinateur, je l’installe, je sors la guitare et tout est prêt. Je ne fais rien d’autre avant ça, je n’allume plus la télé », dit-t-il. Sur son équipement informatique, il s’enregistre avec son instrument, écoute et teste le fruit de son inspiration. « Entre moi et moi-même, c’est long. Je jette beaucoup de choses dans le panier, alors que je pensais la veille qu’elles étaient très bonnes », reconnaît le chanteur qui sera en concert à L”Européen de Paris les 7 et 8 octobre 2007.
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Après une semaine en Allemagne chez un ami qui l’a aidé à capturer ses idées à l’état brut, en fin 2006, il a enfin retrouvé le chemin du studio. Du moins, des studios choisis en fonction de la vie nomade de l’artiste. D’abord en Belgique, puis au Mali et ensuite aux Etats-Unis. Pour rééditer le succès de Baro, Habib a tenu que toutes les sessions de « Afriki » soient supervisées par le même ingénieur du son. « Afriki » sera dédicacée au Mali en décembre prochain, précisément le jour de la Tabaski.
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Le succès ? L’ancien professeur de l’Institut national des arts (INA) de Bamako, élevé à l’école du rock, a trouvé une formule dont il continue à garder le secret, 16 ans après son premier tube, Cigarette A Bana. « Je suis le seul à voir cette ligne imaginaire que ma musique doit suivre. J’essaie de jouer les différentes musiques du Mali dans leur diversité tout en restant dans un cadre qui est seulement inspiré des traditions », explique-t-il. Un choix qui lui porte toujours chance.
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La star a horreur des étiquettes lorsqu’il s’agit de son genre musical. Comme le dit un confrère, « pour évoquer sa musique, le terme lui semble inapproprié et il préfère donc la décrire comme simplement inspiré par le legs culturel de ses ancêtres. Cette distance assumée lui laisse plus de liberté ».
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C’est sans doute la raison de son succès international et de sa popularité au Mali, par-delà les générations.
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Moussa Bolly
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(avec rfi-musique)
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