Les mercredi 21 et jeudi 22 mars 2018, se sont tenues, dans la capitale française, Paris, les assises de la XIe Rencontre internationale des PPP. Une rencontre internationale de haut niveau à laquelle le leader du parti Yelema (changement), Moussa Mara avait pris part en tant qu’invité surprise. Etant candidat à la prochaine élection, l’ancien Premier ministre du Mali a eu le flair de rencontrer la communauté malienne de L’Hexagone. A cette occasion, Moussa Mara a profité pour souligner avec force l’immense rôle de la diaspora malienne dans le développement socio-économique de notre pays.
Représentant effectivement près d’un quart de la population de l’Intérieur, la communauté malienne de l’Extérieur compose une force à part entière pour le développement socio-économique du Mali moderne. Ce, surtout en termes d’investissements, d’épargne, d’apport intellectuel ou d’idées de développement de la nation. D’où, selon Moussa Mara, on ne peut que très difficilement (pour ne pas dire impossible) d’ «imaginer le développement du pays en dehors d’un quart de la population». Sans ambages, Moussa Mara déclare que « la politique nationale d’émigration adoptée l’an dernier, mais qui n’est pas suffisamment mise en œuvre, contient justement un volet d’encouragement au retour des Maliens de l’Extérieur pour plusieurs motifs, à commencer par des raisons d’investissement et de développement». Fidèle à son style, le Président du parti Yelema, prétendant au fauteuil du Président de la République de juillet 2018, a su mettre l’occasion à profit pour renouveler son engagement dans la lutte contre la corruption, devenue selon lui, une gangrène pour l’économie malienne notamment, et son attachement indéfectible aux vertus de la Bonne Gouvernance pour ressusciter la confiance et faire progresser le climat des affaires à l’échelle continentale. «Toutes les contrées du monde ont leurs stratégies en matière des PPP ; mais, il est souhaitable qu’en Afrique nous ayons aussi nos propres stratégies. Il ne faut pas se contenter de voir ce que les Chinois, les Français ou les Allemands veulent faire. Il faut voir d’abord ce dont nous avons besoin, ce qui est le plus utile pour nous et, en fonction de cela, établir des partenariats sur ces bases », a-t-il recommandé. Par ailleurs, Moussa Mara a saisi l’opportunité pour réclamer un changement de Générations et une troisième voie entre la majorité et l’opposition. Dans le cadre de la coopération bi et multilatérale, l’ancien PM d’IBK fera savoir que, concernant les partenariats public-privé, c’est très bien. Mais, selon ses propres termes, c’est à condition qu’ils profitent à la relance de l’économie malienne. Car, avant et après tout, c’est l’intérêt national qui doit être prioritaire chez Moussa Mara. «Le continent a pour habitude de recevoir les idées de l’extérieur et ces idées ne sont pas toutes les plus pertinentes pour son développement », a-t-il osé fustiger. Ce, tout en insistant spécifiquement sur les capacités nationales, aussi bien en termes de planification et d’organisation que de négociation afin que tous ces partenariats se négocient dans l’intérêt supérieur de «nos pays et du continent ». Selon Moussa Mara : «La plupart des PPP s’établissent plutôt au niveau national ; mais l’on ne parle pas suffisamment des collectivités locales et du niveau supranational ». Ces deux pistes peuvent servir de base légale et solide pour mettre en place des initiatives nouvelles au plan de partenariat. En tant que Technocrate, Moussa Mara s’est montré sur la tribune de PPP convaincu qu’il est bel et bien possible de créer des «infrastructures supranationales» pouvant être de grand apport dans cette optique. Ce, surtout que les pays africains, à l’avis de Moussa Joseph Mara, disposent déjà des organisations sous-régionales opérationnelles dont l’UEMOA et la CEDEAO. «Ce sont deux axes qui permettraient aussi de contourner un peu les injonctions ou vétos du FMI», a-t-il conclu.
Amaye Maki