ls sont 4 millions de Maliens vivant à travers le monde. Ils constituent, selon le ministre des Maliens de l’extérieur, un fort potentiel de développement du pays avec un niveau de transfert de fonds estimés à 431 milliards de Fcfa par an soit 11% du PIB. Il est évident qu’aujourd’hui les investissements constituent un véritable moteur de la croissance économique, d’une part et, d’autre part, la contribution que peuvent apporter les Maliens de l’extérieur au développement économique du pays est, de mieux en mieux, reconnue à travers leur participation à la réduction de la pauvreté et l’accélération de la croissance.
Cette convention signée hier, dira le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Abdrahamane Sylla, est un moyen efficace de promotion des investissements productifs des Maliens de l’extérieur. Ainsi, a-t-il poursuivi, “cette signature est destinée à appuyer les efforts des services de mon département dans la valorisation du capital humain et financier de la diaspora malienne même si le volume des investissements productifs réalisés par la communauté malienne vivant à l’étranger est nettement en deçà des potentialités et des attentes “.
Toute chose qui a amené Dr Sylla à énumérer quelques doléances dans certains domaines dans lesquels nos compatriotes doivent être appuyés par la BIM-SA. Il s’agit, entre autres, de l’accueil des Maliens de l’extérieur aux aéroports de Bamako et Kayes, le sponsoring des manifestations organisées par le ministère des Maliens de l’extérieur, la baisse du coût des transferts de fonds de nos compatriotes vers le Mali à un taux préférentiel et la mise à leur disposition d’une offre de produits adaptée, notamment les produits “rapatriement de corps, crédit immobilier “.
Et de relever que ” l’un des défis identifiés dans la mise en œuvre de la politique nationale de migration est la valorisation des capacités des Maliens de l’extérieur au développement “.
La BIM-sa a vite compris que la diaspora est une mine d’or
Le ministre Sylla d’ajouter que la BIM-SA a compris très tôt que le marché des Maliens de l’extérieur est une mine d’or. Elle a été l’une des premières banques maliennes à s’intéresser à ce marché en créant, dès 1986, le Bureau de Paris, puis, en 1993, l’Agence des Maliens de l’extérieur à Bamako. Elle sera suivie en 2007 du Bureau de New York, en 2008 du Bureau de Bagnolet en France et, en 2012, de l’Agence des Maliens de l’extérieur de Kayes. Il a plaidé pour une réduction du coût des transferts de fonds de la diaspora car, dit-il, sur les 431 milliards de FCFA envoyés par an par la diaspora, 12% restent dans les banques comme frais de transferts, ce qui constitue un énorme manque à gagner pour les populations bénéficiaires.
Pour le ministre de l’Economie et des finances, Mamadou Igor Diarra, lui-même ancien PDG de la BIM-SA et maitre d’œuvre de sa privatisation saluée comme un bon exemple en la matière, il est très normal d’adresser des mots d’encouragement à l’endroit de la BIM-SA qui doit poursuivre cette expérience en faveur des Maliens de l’extérieur qui font partie des atouts de cet établissement bancaire. Il a remercié les deux parties en espérant que le ministre de la Promotion des investissements et du secteur privé puisse prendre le relai.
Ce dernier, Mamadou Gaoussou Diarra, s’est réjoui de l’initiative mais surtout des fenêtres qui permettent à nos compatriotes de l’étranger de se stabiliser et de vouloir rester au pays. Occasion pour lui de remercier son homologue des Maliens de l’extérieur pour l’effort consenti dans l’apport de la diaspora dans le développement économique. Il a exprimé aussi la disponibilité de son département à accompagner toutes les initiatives allant dans le sens des investissements de la diaspora dans notre pays.
“La diaspora m’est chère en tant que fils d’un immigré marocain en France ”
Fier de ce partenariat, l’Administrateur directeur général de la BIM- S.A, Hassen Ouastani a d’abord rendu un hommage mérité au ministre Mamadou Igor Diarra pour sa contribution de taille au rayonnement de la BIM SA. Il a estimé que cette frange de la clientèle que sont les Maliens de l’extérieur est chère à sa Banque, mais pas pour sa propre personne. Car, en tant que fils d’immigré marocain en France, il dit connaitre le poids du travail qu’ils exercent pour envoyer de l’argent de l’extérieur vers son pays.
Tout en rappelant que l’une des valeurs incarnées par le Groupe Attijariwafa Bank est la citoyenneté. C’est pourquoi, il met tout en œuvre pour accompagner la diaspora dans le financement de l’économie et des projets de développement. Hassen Oustani s’est dit sidéré par le drame de l’immigration. Donc c’est tout un devoir et un plaisir pour sa banque de venir en appui à ceux qui ont résisté à ce calvaire et qui veut investir dans des projets créateurs d’emplois devant permettre de maintenir sur place la jeunesse.
Programme d’accès aux logements
Le Groupe Attijariwafa Bank dispose d’un vaste réseau de 60 agences en France qui est à la disposition des Maliens. Dans ces agences, nos compatriotes peuvent envoyer de l’argent à 1,5 euro. Le Groupe, dira M. Ouastani, travaille même à rendre gratuit le coût de ces opérations de rapatriement.
Aussi, il a souligné que la BIM-SA, en partenariat avec des agences immobilières, a mis en place des programmes d’accès aux logements pour les Maliens de l’extérieur. “Nous allons surtout travailler pour acquérir des biens immobiliers afin de servir au mieux cette clientèle “ a-t-il conclu.
Rappelons que la BIM-sa Groupe Attijariwafa bank détient le plus vaste réseau bancaire au Mali avec 83 points de vente au 31 décembre dernier, 73 agences et 10 guichets Western Union. Elle dispose également de bureaux en France, en Espagne et aux Etats- Unis avec des partenariats en Côte d’ Ivoire, au Gabon et au Congo. La cérémonie de signature de cette convention de partenariat entre le ministre des Maliens de l’extérieur et le patron de la BIM SA Groupe Attijariwafa bank a pris fin par une prestation fort appréciée de l’artiste Neba Solo et ses danseurs.
Youssouf CAMARA et Fatoumata. Mah Thiam KONE